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Extrait qui suit de Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier

Analyse sectorielle : Extrait qui suit de Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Avril 2021  •  Analyse sectorielle  •  1 205 Mots (5 Pages)  •  757 Vues

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« extrait qui suit de Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier »

1-Comment la solitude finit-elle par dépouiller progressivement le monde de Robinson de son objectivité ? Décrivez les étapes de cet anéantissement.

La solitude est un milieu mordant qui agit sur Robinson et son monde petit à petit, mais sans relâche et dans un sens purement destructif. Ainsi Robinson explique par étape le processus qui mène à la « folie » sous l'effet de cette solitude : différents humains incarnent différents points de vue sur les réalités, objets, choses... Or dès que je suis seul, j'incarne le seul point de vue tangible sur mon monde. Il parait alors que si je perds la vue ou ferme les yeux, le monde disparaît. Nul autre point de vue ne vient supporter le mien, l'appuyer, fonder sa légitimité. En conséquent la solitude dépouille mon monde de son objectivité : tel Robinson « Ce que je n'en vois pas est un inconnu absolu... ».

Nous concevons à présent pourquoi la solitude, donc la disparition d’autrui développe à Robinson une fusion de la conscience avec son objet, à une suppression du temps. Il est dans un présent sans fin avec sa conscience qui adhère aux choses, à l’île et aux éléments. En outre, lorsque Robinson évoque la possibilité de perdre la parole nous comprenons aussi que la solitude peut déshumaniser : il semble qu’on devient autre chose qu’un homme lorsqu’on reste seul très longtemps. C’est notre nature même qui se voit modifiée jusqu'à pouvoir perdre la parole.

2-Cherchez le sens de « extrapolation » et « d’interpolation ». Comment ces notions s’appliquent-elles à la perception de Robinson ? En quoi renvoient-elles à la présence virtuelle d’autrui ?

-Extrapolation = L'extrapolation désigne l'utilisation d'une règle qui s'appuie sur l’expérience, l'observation et non sur la théorie ; en dehors du domaine où elle a été validée. Donc l'action de tirer des conclusions, déductions de processus ou comportements échappant à l'expérimentation ; à partir d'autres processus ou de comportements concrets observés dans des conditions définies. Par analogie, l'extrapolation désigne le fait de faire une supposition à partir d'autres situations ou d'états d'âmes qui ne sont pas complètement similaires.

-Interpolation = Action de modifier un texte en plusieurs endroits par erreur au point qu'il s'en trouve dénaturé.

Définition mathématique : Opération consistant à déterminer, à partir d'une série statistique succincte aux valeurs trop espacées, de nouvelles valeurs correspondant à un caractère intermédiaire pour lequel aucune mesure n'a été effectuée.

Sources : dictionnaire français l'internaute / Le Larousse / CNRTL / Wikipédia

Par un automatisme inconscient, nous ne considérons jamais un objet tel que nous le voyons. Nous lui supposons d’autres angles de vue possibles mais inaperçus de nous-même. Par conséquent, chaque observation des choses est un assemblage de notre esprit, pour cela nous mélangeons l'authenticité partielle des objets que nous observons avec ce que nous pensons que les autres comprennent et distinguent de l'objet. Puisque si nous observions strictement les choses qui apparaissent tel quel à nos sens, nous ne pourrions pas parler d'objets, mais d'une addition continuelle de ressentis visuels, tactiles, sonores … Or si nous ne l'abordons jamais comme tel, c'est grâce aux autres, parce qu’à travers leur présence concrète ou éventuelle, ils prennent assez d'importance dans notre perception du monde, du réel, pour que nous constatons l'objet tel qu'il serait visible par tout les autres et jamais tel qu'il l'est réellement par nous.

Nous progressons donc dans un monde d’objets dont nous ne percevons jamais vraiment le statut d’objet « un ». Robinson tente désespérément de reproduire cet automatisme inconscient. Il essaie donc de maîtriser et d’organiser l’île « par un réseau d'interpolations et d'extrapolations », en projetant « des observateurs possibles – des paramètres».

Cependant étant en solitude absolue il lui manque la présence d’autres gens donc d'autres points de vue. Sa perception de l’île se voit ainsi limitée, changée après la perte d’autrui. Ces notions renvoient à la présence virtuelle d'autrui puisque comme expliquer auparavant, autour de chaque objet perçu ou de chaque idée connues, il se trouve un contenue, réservoir d’objets ou d’idées potentiels, qui peuvent et doivent apparaître par liaison. Et ce contenue, réservoir de possibilités, qui préexiste pour chaque idées ou objets, n'existe que grâce à autrui. Bien que, de ma perception, de mon point de vue, les objets disparaissent les uns derrières les autres, je conçois également qu'il existe autre points de vues pour lequel ces objets seraient visibles. Autrui m’indique, que le perçu et le su par moi sont toujours environnés de non perçu et de non su que sait et que perçoit surement autrui. Si autrui est l’écho d’un univers possible, il en dégage qu’il fonde la distinction de l'objet et de ma conscience. En effet, le possible, introduit par autrui, m’indique qu’il y a dans le monde des réalités qui ne s’y trouvent pas encore. Cela signifie qu'au seins de ma conscience une différence temporelle est présente. Autrui établit donc une double distinction : une distinction qui sépare l'objet et le sujet, d’un point de vue spatial ; et une autre qui sépare, d’un point de vue temporel, le présent du passé et de l’avenir.

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