Définition du monstre

Qu’est-ce qu’un monstre ?

Etymologie : « monstre » vient du latin monstrum, dérivé de monere : « faire penser, attirer l’attention sur » ; « monstrueux » est emprunté au latin monstruosus : « bizarre, extraordinaire, prodigieux ».

Le mot « monstre » (et avec lui le mot « monstrueux ») prend en français, au gré des usages, différentes significations que l’on peut classer ainsi :

1/ signification neutre, descriptive : individu difforme : dont la morphologie est anormale (relativement aux autres membres de son espèce), soit par excès ou défaut d’un organe, soit par position anormale des membres.

2/significations qui incluent les effets produits sur autrui par l’être humain monstrueux : stupeur devant un phénomène qui nous dépasse :

Effets négatifs : de répulsion. Personne qui provoque la répulsion, soit physiquement (par sa laideur, sa difformité physique), soit moralement (par sa cruauté, sa perversion, sa difformité morale).

Effets positifs : d’admiration. Personne qui se singularise par des capacités exceptionnelles : dans des activités artistiques, sportives, politiques (« monstre de scène », « monstre sacré du cinéma », etc.).

Comment accueillir la différence d’autrui ?

Du XIXe jusqu’à la première moitié du XXe siècle, des êtres humains étaient exhibés tels des objets de curiosités ou des « bêtes de foire ». En 2011-2012, le musée du Quai Branly organise une exposition sur l’exhibition dont ont fait l’objet les êtres humains issus de cultures différentes. L’exposition s’intitulait « Exhibitions, l’invention du sauvage ».

« Loin de choquer, les exhibitions de peuples dits « sauvages » mises en scène dans le cadre des Expositions universelles et coloniales ont remporté un immense succès populaire durant près d’un siècle. Ce phénomène est significatif du regard ethnocentrique que l’Occident porte sur l’Autre, considéré comme un sauvage à montrer en spectacle. L’apparition des expositions ethnographiques au XIXe siècle relève d’une conjonction d’éléments – contexte colonial, théorisation pseudoscientifique de la « hiérarchie des races » – en lien avec les recherches de l’anthropologie physique favorisant la construction d’un imaginaire sur l’Autre dont les prémices remontent à la conquête du Nouveau Monde au XVIe siècle. L’Américain P. T. Barnum et l’Allemand Carl Hagenbeck ont vite compris l’intérêt commercial des spectacles ethnographiques ou des freak shows qui mêlaient animaux, acrobates, « sauvages » et « monstres » humains. Aujourd’hui oubliées, ces exhibitions ont pourtant contribué à façonner et enraciner un racisme populaire. »

Un exemple d’exhibition d’une personne apparaissant comme « anormale »: la vie de Saartjie Baartman (de son vrai nom Sawtche) dite La Vénus Hottentote

Hottentote est un terme péjoratif qui désigne un peuple nomade d’Afrique du Sud-ouest, les Khoïkhoï dont Saartjie Baartman est originaire. Elle fut exposée dans une cage à Londres en 1810, puis en Hollande et en France en 1814. Elle devint un phénomène de foire, elle est exhibée par H. Taylor dans des cabarets. Elle devint rapidement un objet sexuel lors de « salons privés » dans

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