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Autrui

Dissertation : Autrui. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Décembre 2018  •  Dissertation  •  1 295 Mots (6 Pages)  •  850 Vues

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        Avant de commencer à parler de nos lacunes, il faut définir ce qu’est autrui. En de simples termes, c’est un autre moi qui n’est pas moi. Cela signifie qu’autrui et moi partageons une chose en commun : la même condition humaine, c’est-à-dire, ce qui fait de chacun de nous un homme. Il est ainsi possible de de l’approcher de deux manières : je le connais dans sa ressemblance avec moi ou par différence d’avec moi.

Mais que signifie réellement le verbe « connaître » ? Connaître, c’est appréhender un objet en vue d’en décrire ou d’en expliquer les caractéristiques. Le mot objet est employé en cela que la première perception d’une chose est sous la forme d’un objet, c’est-à-dire, de manière superficielle, en surface, et le problème se situe ici : connaître l’autre de façon extérieure, c’est oublier qu’il est plus que son apparence ou la somme de ses actes. C’est en réalité un être au moins aussi complexe que moi, avec des intentions menées par sa pensée propre, des désirs, des contraintes qui le font agir à sa manière, ainsi que des passions qui le font réagir. C’est un sujet, et non pas un objet. De plus, ce sujet évolue perpétuellement, n’est pas figé tel une sculpture dont on peut observer tous les traits.

Ce mouvement dans le temps n’est d’ailleurs pas limité à autrui, mais me concerne moi et le monde autour de nous, et ce, depuis longtemps.

Car c’est depuis le plus jeune âge que l’on est en interaction avec un monde vivant autour de nous. Ce monde est « vivant » en cela qu’il évolue constamment, et cette évolution est due au fait que les individus dans ce monde eux-mêmes évoluent personnellement. L’un influence l’autre et cette évolution dans le temps fait passer autrui non comme un objet factuel dont on peut lister exhaustivement les caractéristiques mais comme un sujet propre, un autre point de départ à l’appréhension de ce monde. Celui-ci se complexifie indéfiniment dans le temps. Autrui est donc en perpétuelle évolution et c’est cette différence dans le temps (et dans l’espace) qui le rend en partie inaccessible.

De plus, autrui n’est pas comparable à un livre ouvert dans lequel on peut trouver librement tout ce que l’on désire sans réel effort. Il existe en lui une part de secret que seul lui, s’il le désire, peut nous révéler. Cette part de mystère est pour le moins vitale. De fait, si autrui était un être totalement accessible sans réel effort, notre curiosité humaine ne nous aurait pas mené à lui, et il ne serait pas perçu comme désirable à cette dernière. C’est en effet ce mystère qui est source de convoitise chez lui.

En outre, n’existerait-il pas chez autrui une part inexprimable avec nos moyens ? Étant donné la limite de notre être, les moyens que nous avons développé pour comprendre le monde ou autrui sont tout aussi limités par notre condition humaine que nous. Cette supposée part inexprimable dans autrui serait inexprimable par le biais de nos sens, dès le moment où la rencontre avec autrui atteint un plan éthique (Levinas l’appelle l’épiphanie du visage). Ainsi, plus on approche l’autre, plus il se complexifie en s’ouvrant à nous, et devient à un moment trop complexe pour totalement le cerner.

        Nous sommes de ce fait en perpétuel questionnement sur autrui, car il évolue toujours, et que malgré tous nos efforts, il demeure en lui une part de mystère, une énigme insoluble.

Il est par contre possible de noter que l’homme a commencé à s’intéresser à autrui au moment où il s’est sédentarisé, bien que la connaissance de ce dernier ne fût pas une fin en soi. Il l’a d’abord rencontré, puis a mis ses idées en commun avec les siennes pour comprendre leur environnement, ce dernier évoluant aussi, et c’est en interagissant avec autrui qu’il l’a indirectement exploré : il ne le connaît plus uniquement que par son apparence et la somme de ses actes, mais le reconnaît comme une personne entière tout comme lui, avec sa morale ainsi que sa raison et capable de penser comme lui.

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