Méthodologie de la dissertation

                Méthodologie de la dissertation

Objectifs: 

• apprendre à lire un sujet
• savoir dégager etformuler une problématique
• apprécier la pertinence d'un argument

Support: Manuel Bordas Méthodes et pratiques

                Observation et travail préliminaire:

Sujet proposé:

Pour prendre position sur la condition de l'homme, un discours prononcé en public est-il selon vous plus efficace qu'un texte écrit? Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur les textes du corpus, sur les textes étudiés en classe et sur vos lectures personnelles.

1)

• Analyse de la question que pose le sujet :

Écrire ? Parler ? Ce sont là deux démarches bien différentes, qui répondent à des objectifs spécifiques, en lien avec la situation d’énonciation du locuteur.

- Si l’on souhaite convaincre (c’est-à-dire être plus efficace) dans un domaine où il est utile de s’appuyer sur une documentation scientifique ou technique, n’est-il pas préférable de prendre le temps d’organiser un écrit circonstancié et documenté ? Probablement.

- Mais si l’on veut traiter de questions plus philosophiques, qui touchent à la condition de l’homme (c’est-à-dire à la situation métaphysique de l’homme dans le monde), n’est-il pas plus judicieux de s’adresser à un public en direct, en s’appuyant sur des sentiments intimes et des émotions qui concernent le rapport de l’homme à lui-même, à ses valeurs ou, plus profondément encore, à la mort ?

Telle est la question abordée dans le sujet proposé ici.

- Par ailleurs, qu’est-ce qu’un « discours efficace » ? Est-ce seulement un discours qui émeut et qui suscite des sensations ou des applaudissements ? On peut penser en effet que les applaudissements signifient l’adhésion de l’auditoire, un mouvement de sympathie du public à l’égard de l’orateur.

Mais si l’on retient qu’un discours porte des réalités essentielles sur la condition humaine, ne peut-on pas considérer qu’un discours efficace est d’abord un discours dont les effets conduisent vers l’action ?

• Formulation de la problématique :

Pour convaincre, pour faire de sa parole un acte important, voire « efficace », dans un domaine aussi important que la condition de l’homme, est-il préférable d’écrire ou de parler ?

2. Bossuet et Hugo prennent position sur la condition de l’homme. Ils placent tous les deux d’emblée leur propos dans le domaine moral, et plus précisément encore, dans le domaine religieux :

• l’un évoque la parole de l’Ecclésiaste,
•  l’autre insère une interpellation à Dieu en rapportant la mort d’un homme qui est mort de faim (l. 16).
• Mais si Bossuet détache la princesse (l. 6) des réalités matérielles qu’elle a quitté [es] sans peine (l. 8) pour affirmer que son âme est partie épurée de tous les sentiments de la terre (l. 10), selon une perspective essentiellement métaphysique et religieuse (la condition de l’homme, c’est d’être enfant de Dieu et promis au Salut),
• Hugo, en revanche, lance un appel à la société pour supprimer la misère matérielle (la condition de l’homme, c’est de vivre bien ou mal en ce bas monde). Tous deux se rejoignent dans le fait de s’adresser au sens moral des personnes qui les écoutent.

3) Si la mort de la duchesse d’Orléans est chez Bossuet l’occasion d’un hommage vibrant à une jeune personne trop tôt disparue, nous devons noter que l’auteur, dès le début de son oraison, place sa parole au niveau d’une réflexion métaphysique qui s’adresse aux vivants. Bossuet prend clairement position pour persuader son public que la mort de la duchesse est un signe de Dieu pour inviter les vivants à réfléchir à leur petitesse ; Que ce tombeau nous convainque de notre néant, dit Bossuet (l. 3-4). Bossuet transforme une mort soudaine (l. 7) en une sainte mort (l. 7) qui conduit vers la lumière (l. 11).

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