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Le personnage de roman du XVIIe siècle à nos jours

Fiche : Le personnage de roman du XVIIe siècle à nos jours. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Janvier 2024  •  Fiche  •  6 361 Mots (26 Pages)  •  38 Vues

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Objet d'étude : Le personnage de roman du XVIIe siècle à nos jours

Texte A : Diderot, Jacques le Fataliste et son maître (1778)

Texte B : Guy de Maupassant, Bel-Ami (1885)

Texte C : Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932)

Texte D : Albert Camus, La Peste (1947)

Corrigé collectif

21 écrits d’invention, 11 commentaires, 2 dissertations

 Question de corpus : (plan de type points communs / différences, possible pour certains corpus et problématiques)

1. Les personnages partagent une vision plutôt pessimiste de l’homme et du monde

 impuissance et misère humaine // soumission à une puissance supérieure 

 - poids de la hiérarchie sociale et du statut (Diderot et Céline + Queneau via « monter » / « descendre »)

- condition humaine // finitude (Maupassant, Céline, Camus, Queneau)

- rôle de la religion = ou non consolation (Diderot, Maupassant, Camus)

🢥 Vanité (au sens étymologique = le vide) et fatalité // condition humaine

2. Cependant les réactions des personnages et les registres diffèrent

- polémique (méditation inscrite dans une controverse plus ou moins explicite) politique et sociale (Diderot) ; existentielle chez tous (plus explicite chez Maupassant et chez Camus et intégrant la question de la foi religieuse)

- pathétique et tragique (Maupassant, Céline + Queneau)  souffrance et résignation de Norbert, Bardamu, Gabriel

- registre ironique (Diderot)  distance critique de Jacques

🢥 

Expression du tragique de la condition humaine auquel les personnages se résignent plus ou moins

 ouverture possible : misère de l’homme sans Dieu chez Pascal le chrétien janséniste / la conception de l’absurde chez Camus

Exemple de réponse rédigée // plan thématique

NB : pour l’entretien, intégrer des citations cf. (…)

≠  question de corpus à l’écrit : peu, voire pas, de citations

Quatre personnages, Jacques à la fin du XVIII siècle, Norbert de Varennes avec Georges Duroy au XIXème siècle, Bardamu, Rieux en conversation avec Tarrou au XXème siècle, se livrent, dans les extraits de romans proposés dans le corpus, à une méditation sur la vie : leurs auteurs leur prêtent-ils une même vision de l'homme ?

Tout d'abord, si Jacques s’en tient surtout à la question des hiérarchies sociales, les trois personnages partagent la même vision de l'homme promis à la mort, en la formulant toutefois de façon plus ou moins appuyée. Chez Maupassant, le vieux poète, de façon obsessionnelle, considère la vie comme une lente mais inexorable dégradation aboutissant à la mort : « la mort est certaine» (1. 46), jusqu'à fusionner l'action même de vivre et celle de mourir : « Vivre enfin, c'est mourir ! » (1. 17). Il est rejoint en cela par le Bardamu de Céline, qui, de façon plus sobre toutefois que Norbert de Varennes, prend conscience que « la vérité de ce monde c'est la mort » (1. 23). Enfin, le constat du médecin Rieux qui combat la peste, froid, neutre et objectif par opposition aux deux autres, repose lui aussi sur la même nécessité irrémédiable : « l'ordre du monde est réglé par la mort » (1. 24).

Ensuite, les quatre textes proposent une vision de l'homme confronté à la nécessité de lutter contre cet ordre du monde. Les attitudes sont là encore d'intensité et d'ampleur inégales selon les héros. Jacques le Fataliste tente de faire comprendre à son maître le mécanisme inéluctable des servitudes sociales, même s’il le combattra plus tard dans le roman. Si Rieux, médecin, promeut la nécessité d'une lutte volontariste, courageuse et lucide (« le plus pressé est de les guérir» 1. 14; « on lutte de toutes ses forces contre la mort» 1. 34), Norbert de Varennes et Bardamu quant à eux sont plus velléitaires et s'en tiennent à l'intention : le premier a « souvent envie d'étendre les bras pour la repousser » (1. 27). Le second, Bardamu, ressent la nécessité de sortir, « Faut sortir, que je me dis, sortir encore » (1. 7), mais ne paraît pas croire en cette solution: il s'abandonne, sans vraiment résister, comme le poète, à cette vision désespérante, et se contente de s'interroger pour savoir où trouver « assez de forces pour continuer ... » (1. 12).

Enfin, ces quatre textes proposent une vision de l'homme confronté à des interrogations sur la vie de nature sociale, existentielle, métaphysique ou spirituelle : dans l’extrait de Bel-Ami, le poète invite son interlocuteur à « [réfléchir] seulement un quart d'heure », tandis que Bardamu envie chez la majorité des hommes la capacité de ne pas se poser de questions, ni de se demander « pourquoi qu'on est là » (1. 3) ; enfin, chez Camus, la discussion porte sur la nécessité de croire ou pas en Dieu.

                Face à ces questions existentielles, les héros affichent une vision de l'homme privé de consolation spirituelle sérieuse : pour Norbert de Varennes, le jugement est sans appel : « Toutes les religions sont stupides ... » (1. 44) ; l'extrait du roman de Céline est plus implicite, mais Bardamu semble lui aussi privé de tout réconfort spirituel dans sa solitude absolue : « Alors c'est le vrai désespoir» (1. 10). Enfin, le médecin Rieux constate le silence de Dieu, « il se tait » (1. 34), pour privilégier une solitude active et courageuse de l'homme.

Ainsi, la vision de l'homme élaborée par ces quatre personnages est très proche, mais leurs personnalités propres sont en revanche bien différentes, celle de Rieux étant à distinguer par sa dimension courageuse et volontariste.

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Correction du Commentaire : Céline, Voyage au bout de la nuit

Suggestion d'une problématique et d'axes non détaillés

Problématique : Quels sont les enjeux de cette méditation ?

- I - Cette méditation livre un portrait de Bardamu par lui-même dans un langage réinventé

...

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