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De la première à la deuxième internationale

Fiche : De la première à la deuxième internationale. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Mai 2023  •  Fiche  •  1 920 Mots (8 Pages)  •  123 Vues

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De la première à la deuxième Internationale

  1. La première Internationale (1864-76)
  1. Création et composition diverse

L’exposition universelle de Londres en 1862 est l’occasion d’une prise de contact entre délégués ouvriers français et anglais. Germe alors l’idée d’une association commune des travailleurs à travers tous les pays, ce qui sera chose faite le 28 septembre 1864. Un congrès ouvriers européen prend alors la décision de créer l’Association Internationale des Travailleurs (AIT), et se donne alors pour objectif de fédérer le mouvement ouvrier naissant et réunir les exploités de tous les pays. Les statuts de l’association sont rédigés par Marx qui écrira la fameuse phrase « L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ». L’AIT bénéficie alors d’une indulgence relative des gouvernements européens voire une certaine bienveillance de la part de Napoléon III qui souhaite regagner le soutient des ouvriers après le tournant libéral du Second Empire (1852-70). La composition de la première Internationale est assez hétérogène, on y retrouve des proches de Karl Marx, des disciples de Proudhon, des militants révolutionnaires, des légalistes, des syndicalistes modérés britanniques, ou encore des nationalistes italiens. Cette hétérogénéité se retrouve dans la nature même des sections qui composent l’AIT, où l’on retrouve des groupements politiques, des syndicats, et des associations d’entraides ouvrières. Cela dépend fortement des pays et des militants qui les animent.

  1. L’opposition entre mutuellistes et collectivistes

Animés par les idées de Proudhon, les mutuellistes prônent le développement des mutuelles, des coopératives et du crédit gratuit. Pour répondre à la question sociale, ils souhaitent la création d’associations libres de petits producteurs et défendent la propriété privée sous certaines conditions. Ils rejettent les grèves et se montrent hostiles à toute interventions dans le domaine politique ainsi qu’aux velléités révolutionnaires. Les collectivistes, eux, prônent la collectivisation des moyens de productions, plaident pour une action politique en soutenant et encourageant les grèves. On retrouve chez eux Marx, mais aussi Bakounine qui rejoint la première Internationale avec ses partisans en 1869. Ce n’est pas encore une opposition anarchiste/marxiste : les deux courant en sont à leur début, et les anarchistes sont éparpillés entre mutuellistes (Proudhonien) et collectivistes (Bakounine). Les collectivistes l’emportent progressivement à partir du congrès de Lausanne en 1867. La nécessité de l’action politique est affirmée, le soutien des grèves total, et c’est aussi le début de la répression des militants par les gouvernements (1868). Les militants français de l’AIT s’investissent massivement dans la Commune de Paris (1871) malgré leur minorité. Eugène Varlin est symbole de la porosité politique de la première Internationale : adhérent de la section parisienne de l’AIT (Proudhonienne), il participe à la création de coopérative. Pourtant, il prend position pour les collectivistes. Il se rapproche de Bakounine et de ses idées antiétatiques, mais se porte candidat aux législatives de février 1871.

  1. L’opposition anarchisme/marxisme

Une fois le mutuellisme marginalisé au sein de l’AIT, une fracture se forme dans le camp collectiviste entre les partisans de Marx (marxistes) et de Bakounine (anarchistes). Cela commence sur la question des élections, les marxistes les acceptent et y participent, jugeant l’abstention « funeste » tandis que les anarchistes les rejettent. Vient alors l’opposition majeure autour de la question centrale de l’Etat : les marxistes veulent conquérir le pouvoir, les anarchistes le détruire. Le fonctionnement de l’AIT fait aussi débat, Marx souhaite une organisation centralisée à l’inverse de Bakounine qui souhaite une forte autonomie des sections. La frontière entre anarchistes et marxiste et désormais très claire, et leurs divergences mènent à une guerre interne. En 1872, lors du congrès de La Haye, les marxistes (majoritaire lors du congrès mais pas nécessairement dans l’AIT) décident d’exclure Bakounine, ce qui mène à une scission. Les partisans de Bakounine quittent la première internationale pour fonder la leur, qui ne durera que 5 ans suite à la mort de Bakounine (1876) et aux désaccords quant à la stratégie à adopter (organisation politique, syndicale ou terroriste). L’Internationale officielle, elle ne va pas mieux, entre les départs des réformistes anglais et allemands, et la répression que subissent les français partisans de la Commune, elle perd grandement en influence et finit par s’auto-dissoudre en 1876. C’est la fin de la première Internationale, qui appartient désormais à l’histoire commune du mouvement ouvrier.

  1. Le mouvement ouvrier de 1877 à 1889
  1. La classe ouvrière pendant la IIe République et le 2e Reich

L’industrialisation met en place un nouveau modèle, celui de la grande usine, qui regroupe des milliers d’ouvriers, des nouvelles organisations de travail comme le Taylorisme développe le profil des ouvriers spécialisé qui n’est pas/peu qualifié et qui effectue une tâche répétitive. Les conditions de travail sont donc difficiles et les contraintes nombreuses. Les conditions de vie sont elles aussi difficiles avec un budget qui est exclusivement consacré à l’alimentation et au logement. Naît alors l’idée d’un sort commun, celui d’appartenir au même groupe, la classe ouvrière ou le prolétariat. La classe ouvrière va donc chercher à s’organiser politiquement, notamment grâce à la loi de 1884, qui favorise l’émergence du syndicalisme comme moyen de lutte. Les grèves se multiplient alors et sont de plus en plus offensive (plus de 75% de grève offensive en 1882). On dénombre ne 1880 plus de 190 grèves à travers la France et plus de 110 000 ouvriers grévistes cette année-là. En Allemagne aussi, le mouvement ouvrier se fédère, avec la création en 1875 du SAP (qui deviendra SPD en 1890), résultat de la fusion entre une tendance lassalienne (réformiste) et ouvrier social-démocrate (se réclamant de la prière internationale). Si l'autorisation de créer des syndicats est promulguée en 1871, Bismarck engage en 1878 une lutte contre leur influence en les interdisant par le vote d’une loi « antisocialistes ». Ce qui ne l'empêche pas de se lancer dans d'audacieuses réformes sociales pour créer une législation sans équivalent en Europe : en 1883, une assurance-maladie est créée, puis en 1884, une loi sur les accidents du travail. En 1889 enfin, une loi sur l'invalidité et la vieillesse est adoptée : une pension-retraite à partir de 65 ans est créée.

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