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Le Vieillissement démographique Menace-t-il La Productivité De Travail ?

Note de Recherches : Le Vieillissement démographique Menace-t-il La Productivité De Travail ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Novembre 2014  •  1 373 Mots (6 Pages)  •  1 893 Vues

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"Le vieillissement de la population a touché plusieurs populations dans l'histoire : la Grèce, Rome et Venise en sont les exemples les plus fameux. A chaque fois, ce fut la mort de la société en question". C'est bien sûr Alfred Sauvy qui s'exprime ainsi dans sa Théorie générale de la population. Si la constatation historique ne fait pas de doute, encore qu'elle intéresse peu de monde, les mécanismes de causalité qui lieraient le vieillissement de la population et le destin des civilisations est pour le moins difficile à mettre en lumière. Il est vrai que, pour notre auteur, ils passent principalement par des transformations de nature psychologique, par nature peu mesurables.

Pour en rester à des éléments plus ou moins quantifiables et tenter des corrélations plus solides, on peut s'intéresser aux canaux par lesquels transitent les liens entre démographie et croissance : demande de biens et services, comportement d'épargne, taille du marché du travail. Dans chaque cas, il faut se souvenir que des distinctions doivent être faites selon que les évolutions démographiques concernent la population dans son ensemble ou ne concentrent leurs effets que sur certaines classes d'âge. Pour l'heure, cette problématique ne concerne que les pays développés, dont particulièrement le Japon. Pour autant, la rapidité de la transition démographique dans nombre de pays en développement pourrait élargir la liste de pays concernés dans des délais très brefs eu égard à l'histoire de leur développement économique.

Parallèlement, il faut préciser ce que l'on entend par croissance économique : s'agit-il seulement de maintenir le niveau de vie d'une population existante sur un territoire donné ou, au contraire, de l'accroître ? Ici encore, les réponses sont complexes. Elles passent par l'analyse des besoins en main d'œuvre, des coûts de structure des services publics lié à la répartition des densités démographiques, de la dynamique créatrice interne. Certaines causalités sont simples, d'autres sont complexes et ambivalentes : même si l'on considère que le progrès technique est endogène, rien ne dit que son application est indépendante du dynamisme de la population ; et ce dernier se distingue lui-même du dynamisme démographique sans en être totalement indépendant.

Si les conséquences des variations de la population totale comme celles des changements de structure démographique demeurent incertaines, le vieillissement démographique risque cependant de freiner la croissance du niveau de vie et d'entraîner des tensions sur le partage des revenus.

Population et croissance : aspects quantitatifs

T. R. Malthus s'inquiétait de la générosité de la nature. K. Marx analysait les dysfonctionnements du capitalisme. Dans le premier cas, c'est l'accroissement de la population totale qui fait peur ; dans le second, c'est la transformation de la population totale en population active qui ne se réalise pas, du fait principalement de l'insuffisance de l'accumulation du capital. L'armée de réserve des chômeurs n'est rien d'autre que la preuve manifeste de cette incapacité du système capitaliste à accumuler assez de capital pour mettre au travail l'ensemble de la population active. En retournant de manière simpliste le raisonnement, on arrive à la conclusion qu'un ralentissement démographique entraîne une moindre pression sur les ressources naturelles (argument malthusien) et résout, au moins sur le papier, l'insuffisance de l'accumulation du capital. Le XX° siècle semble n'avoir justifié aucun de ces pessimismes ; qu'en est-il exactement ?

Variation de la population active et croissance dans le modèle néo-classique

Dans le cadre du modèle néo-classique (modèle de Solow, 1956), la croissance de la production dépend de deux facteurs, capital et travail, qui sont substituables entre eux. Elle s'explique non seulement par l'accroissement quantitatif de ces facteurs (croissance extensive) mais également par l'accroissement de leur productivité globale (croissance intensive). Celle-ci renvoie essentiellement au progrès technique qui est ici considéré comme exogène.

A première vue, la croissance démographique, pour autant qu'elle se traduise par une augmentation de la population active, devrait avoir un effet positif sur la croissance extensive. Cependant, du fait de la dilution de capital qu'elle induit, elle peut se traduire par une moindre croissance intensive. La solution se trouve alors dans un accroissement de l'épargne, c'est-à-dire par un sacrifice de la consommation présente pour un accroissement de la consommation future. Le niveau de vie

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