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Les droits de l'homme sont-ils universels?

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Par   •  9 Octobre 2021  •  Dissertation  •  2 545 Mots (11 Pages)  •  1 363 Vues

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Les droits de l’homme sont-ils universels ?

Intro :

« Les droits de l’homme et les droits civiques universels ne seront respectés qu’à une condition. Il faudra que l’homme se rende compte qu’il est responsable pour le monde entier. » Cette citation du dramaturge et homme d’État tchèque, Václav Havel illustre la difficile application du principe d’universalité inclus dans les droits de l’homme. La notion d’universalité peut se définir comme quelque chose s’étendant, s’appliquant à la totalité des personnes ou objets existants. On peut retrouver ce concept dans la déclaration universelle des droit de l’homme, adoptée le 10 décembre 1948 par les 58 États membres de l’Assemblée générale. Né au sortir de la Seconde guerre mondiale, alors que le monde entier avait été marqué par les atrocités de ce conflit, et particulièrement de l’Holocauste, ce texte avait pour enjeu principal une renaissance de la confiance en l’humanité, basé sur des valeurs de dignité, justice, liberté et égalité. Cette déclaration garantit en effet le respect de divers droits, tel que le droit à la liberté, le droit de circuler librement, le droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques… Cependant, comme cette citation de Havel l’indique, la mise en application de ces principes demeure difficile en pratique, particulièrement à notre époque contemporaine, qui, bien qu’elle semble loin des évènements de la moitié du XXème siècle, est marquée par l’apparition de nombreux conflits géopolitiques ou idéologique, par la montée des inégalités mondiales, ou encore par la menace du réchauffement climatique. Dans ce contexte, certains pays ou acteurs n’accordent guère d’importance à certains droits de l’homme, préférant se concentrer sur leur développement et organisation interne, sans se préoccuper de principes qui peuvent parfois être qualifiés de domination occidentale. C’est ainsi que la phrase d’Havel prend son sens, l’homme doit devenir capable de dépasser son bien-être personnel pour que l’universalité des droits de l’homme puisse se concrétiser. Toutefois, cela n’est pas garanti qu’il en soit capable.

Nous pouvons donc nous interroger : « Dans quelle mesure l’idéal d’universalité des droits de l’homme est-il impossible à atteindre ? »

Nous nous intéresserons, dans un premier temps, au principe relatif d’universalité des droits de l’homme (I) ; avant d’étudier le futur qu’il est possible d’envisager pour ces mêmes droits (II).

I. La relative universalité des droits de l’homme

Il apparaît que l’universalité promue dans la déclaration universelle des droits de l’homme puisse être remise en question par la relativité de cette notion.

a) Différente en fonction des civilisations/ cultures/ sociétés

 

L’idée d’universel renvoie à la totalité des hommes de ce monde. Toutefois, ceux qui composent cette universalité appartiennent tous à des cultures, des civilisations ou religions différentes, leurs conceptions du droit et de la morale diffèrent donc immanquablement. Or, les droits de l’homme étant issus de principes, de valeurs morales ; ils suscitent forcément débat quant à leur légitimité. C’est par exemple le cas en Pologne, alors qu’on a pu remarquer une campagne de dénigrement des idées renvoyant à l’égalité des genres, tandis que beaucoup d’autres pays prônent cette même égalité. C’est ce qu’énonce l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch dans un rapport dans un rapport de 2018 sur la question des droits de l’homme dans ce pays « Les ONG travaillant sur des questions liées à l’asile et à la migration, aux droits des femmes ou aux droits des LGBT ont fait part de difficultés persistantes pour accéder aux financements publics disponibles auparavant, et certaines ont fait l’objet d’une campagne de diffamation dans les médias pro-gouvernementaux. »

De plus, les droits universels de l’homme sont également considérés par beaucoup comme étant une forme d’impérialisme occidental. On peut en effet y voir une intervention « humanitaire » des pays occidentaux et développer, pour imposer leurs valeurs, leurs coutumes et leur culture aux autres pays, principalement les pays émergents et en cours de développement. Cette idée est d’autant plus polémique que certains des États se proclamant comme symbole démocratique ne respectent pas toujours les droits de l’homme. C’est notamment ce qu’a dénoncé Madame Shlychkova, la représentante de la fédération de Russie à l’Assemblée générale, alors qu’elle avait reproché aux Ét        ats-Unis des pratiques de torture et détention arbitraires ; ou lorsqu’elle avait dénoncé la montée de xénophobie dans des pays comme la Norvège et les Pays-Bas.

        Cette idée de diversité des cultures a également été théorisée par Claude Lévi Strauss dans son ouvrage Race et Histoire, dans lequel il introduit l’idée d’ethnocentrisme, qu’il définit comme une tendance naturelle à se considérer comme le centre de toute chose. Les individus auraient alors une réflexe identitaire à toujours se raccrocher à leur culture, ce qui rend difficile l’application du principe d’unité humaine. Comme l’écrit Lévi Strauss « Le barbare c’est d’abord l’homme qui croit en la barbarie », cette phrase renvoie à l’idée selon laquelle les hommes auraient tendance à rejeter et à qualifier de « barbare » tout ce qui relève d’une culture différente de la leur. C’est pourquoi les notions d’humanité et d’universalité peuvent, selon l’auteur cesser « aux frontières de la tribu, du groupe linguistique, parfois même du village. ».

C’est la raison pour laquelle les droits de l’homme ne sont pas respectés dans certains pays, pour lesquels leur politique nationale prime davantage et qui refusent de se soumettre à une hétérogénéité qu’ils considèrent forcée. C’est par exemple le cas en république populaire Chine, pays n’ayant pas ratifié la déclaration universelle des droits de l’homme, et dans lequel des pratiques tels que la peine de mort, la censure, la surveillance des populations et des entreprises sont toujours d’actualité. Malgré la mise en œuvre d’un processus depuis 2006, l’examen périodique universel (EPU), permettant aux États de présenter les mesures qu’ils ont prises pour améliorer la situation des droits de l’homme sur son territoire ; la situation des droits de l’homme en Chine ne s’est pas considérablement améliorée. Si certains évènements sont considérés comme inhumains en dehors du pays, le gouvernement chinois les perçoit comme nécessaires au respect de l’ordre public et de la stabilité sociale.

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