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Journal D'étude Clinique En Commissariat

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Par   •  29 Octobre 2013  •  4 085 Mots (17 Pages)  •  1 099 Vues

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Sommaire

Introduction p.1

Présentation de la situation p.2

Le C.D.I.F.F. ou une équipe trop éloignée p.3

Le binôme comme substitut à l'équipe p.5

La nécessité d'un tiers p.8

Conclusion p.10

Ressources documentaires p.12

Introduction

Dans le cadre de ma formation d’éducatrice spécialisée, j’ai effectué, en deuxième année, un stage de découverte dans un commissariat de police aux côtés d’une intervenante sociale, éducatrice spécialisée de formation.

Ce poste existe depuis cinq ans. La préfecture, la mairie et le conseil général ont ainsi attribué des fonds pour qu’une association locale d’aide aux victimes crée deux postes de travailleurs sociaux au commissariat et à la gendarmerie. Des années plus tard, cette association a connu des difficultés devant mettre un terme à ce projet.

Les subventions sont aujourd’hui attribuées au C.I.D.F.F et les deux I.S.C.G ont rejoint une nouvelle équipe dont la mission première est la lutte contre les violences faites aux femmes.

Parallèlement, c’est la D.D.S.P. qui exerce l’autorité fonctionnelle sur l’intervenante sociale du commissariat : elle « fixe le cadre général de [leur] activité et [leur] fournit les moyens de travailler » . Les missions des I.S.C.G. sont : « l’accueil (au sens social), l’écoute, l’action, l’orientation et la facilitation du lien » des personnes victimes, mises en cause ou sans lien direct avec une procédure policière. Il y a donc un décalage entre leurs missions et celle du C.I.D.F.F.

Gaëlle , l’intervenante sociale du commissariat, est la première personne à investir ce poste. Elle l’a, à mon sens, créé d’un point de vue pratique et éthique. Le champ d’action, les méthodes de travail, les relations entretenues avec la Police découlent de sa réflexion professionnelle et de son travail au quotidien. L’essentiel du travail réside dans les entretiens qu’elle réalise avec des usagers du commissariat à la demande d’un ou d’une fonctionnaire. Elle rencontre aussi des personnes orientées par des associations partenaires ou informées par le bouche à oreille. Il arrive enfin que certaines brigades de police demandent le renfort du travailleur social lors de leurs interventions.

L’éloignement du C.I.D.F.F. ne nous a pas permis de travailler en équipe et le travail en binôme s’est imposé à nous. Je me suis alors interrogée sur la problématique suivante :

Le binôme peut-il se substituer à un travail d’équipe ?

Comment dans cette dualité la notion de tiers intervient-elle ?

Présentation de la situation

Fin d’après-midi de décembre

Un gardien de la paix me téléphone et me demande si je peux recevoir une dame qu’il vient d’accueillir. Etant disponible, je reçois cette personne : Madame Moreau. Je me présente à elle et lui précise que je ne suis pas fonctionnaire de police, que les informations dont elle me fera part resteront confidentielles hormis pour un enfant en danger et que seule ma collègue pourra lire mes notes.

Madame Moreau me raconte alors le quotidien de sa vie de couple et ce qui, selon elle, a conduit leur mariage au point de non-retour. Elle énumère les difficultés et les points de conflits ; elle évoque aussi la violence sourde qui sévit au sein de son couple. Certaines scènes qu’elle raconte m’inquiète. Au-delà de ses propos, j’entends sa peur, son angoisse mais aussi sa détermination à mettre fin à cette situation.

Tout au long de l’entretien, je « plonge » petit à petit dans la vie de cette femme, j’entends sa détresse et entre en empathie avec elle.

Notre entretien touchant à sa fin, je demande à cette dame comment elle envisage l’avenir de son couple : seule la séparation lui semble possible. Nous discutons alors des démarches qu’elle devra effectuer si sa décision est prise : avocat, juge aux affaires familiales, personnes ressources…

Avant de raccompagner Madame Moreau, je lui donne à lire les notes que j’ai prises. Elle me demande d’effacer une phrase, ce que je fais avant de la saluer.

Cet entretien fut chargé en émotion mais toutefois agréable, nous sommes arrivées ensemble à regarder la situation avec plus de distance. J’ai le sentiment d’avoir réellement rencontré cette dame ; au-delà d’un entretien entre une éducatrice et une usagère du commissariat ce sont bien deux femmes qui se sont rencontrées.

Pourtant, comme après la plupart de mes entretiens, je ne suis pas tout à fait à l’aise, pas vraiment sûre de moi. Je me pose beaucoup de questions : ai-je instauré une juste distance ? Ai-je bien accueilli la parole de cette dame ? Suis-je dans mon rôle d’éducatrice ? Les orientations que j’ai proposées sont-elles judicieuses ?

Je suis seule. Les bureaux à coté du mien sont vides. Les fonctionnaires de police avec qui je me sens proche sont déjà rentrées chez elles. Je rentre sans toutefois parvenir à me vider la tête de ma journée.

Le lendemain matin

J’attends Gaëlle pour prendre notre habituel café matinal.

Elle ouvre l’agenda, regarde les entretiens que j’ai conduits en son absence.

Nous échangeons alors sur les différents entretiens et notamment sur ma rencontre avec Madame Moreau. Je peux alors lui confier mes questionnements, mes progrès dans la relation à l’autre mais aussi parler de ma frustration d’un si bref accompagnement.

Entendant cela, Gaëlle me rassure (les autres stagiaires qu’elle a reçus ont connu les mêmes difficultés), me conseille (mettre de côté mon désir de maîtrise, relire les missions de l’éducateur) et, à mes yeux, elle remplit ainsi son rôle de référente.

L’essentiel pour moi, à ce moment là, est de parler de mon entretien. Je peux le voir avec plus de recul et le rattacher au travail plus global que l’on fait au commissariat.

C’est volontairement que je ne mentionne

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