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Dans quelle mesure la Révolution française a-t-elle influé sur la condition féminine ?

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Par   •  30 Mars 2021  •  Synthèse  •  2 613 Mots (11 Pages)  •  562 Vues

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Gisèle Halimi disait, dans son dernier ouvrage, que fut Une farouche liberté, : « Des

colères se sont exprimées, des révoltes ont éclaté çà et là, suivies d’avancées pour les droits

des femmes. Mais nous sommes encore si loin du compte. Il nous faut une révolution des mœurs,

des esprits, des mentalités. » Cette avocate, députée, femme d’Etat, de loi et politique était aussi

militante pour les droits de la femme et a fait évoluer les mentalités. Ici, elle exprime clairement

sa déception face à une humanité divisée par des jugements de valeurs et montre à travers cette

phrase ainsi qu’à travers tout son ouvrage ce réel besoin de changement.

Si les grands noms de la Révolution française de 1789 sont essentiellement masculins

(Desmoulins, Robespierre, Danton), les femmes y eurent un rôle non négligeable. On retient

notamment la marche de Versailles mais surtout la création de la Sociétés des Citoyennes

républicaines de Paris. Parmi les femmes qui ont joué un rôle important dans la Révolution, on

peut nommer Lucile Desmoulins, Théroigne de Méricourt, Olympe de Gouges ou encore

Madame Roland. Dans ce contexte où tout change, la situation des femmes semble bien

monotone jusqu’à ce qu’Olympe de Gouges écrive la déclaration des Droits de la Femme et

de la Citoyenne en 1791, comme une « réponse » à la Déclaration des droits de l’Homme et du

Citoyen de 1789, qui finalement, ressortait plus en faveur du sexe masculin que réellement de

l’humanité. A la Révolution, l’espoir d’une nouvelle société favorisant la liberté des femmes

était vif, mais il n’en fut rien. En effet, le passage de l’Ancien Régime à la République suscité

un intérêt particulier en perspective de l’évolution de la femme dans la société.

La France connait donc un grand changement à partir de 1789 et ceci se ressentit dans les écrits

des auteurs de cette période. A la sortie du siècle des lumières, le statut de la femme prend de

l’ampleur dans les esprits. Si la période semble bien obscure, l’espoir de lendemains meilleurs

n’en ait que plus vif. Certains politiques tiennent à cet avenir meilleur pour l’humanité entière

et le font savoir dans leurs discours (texte 1). Mais certaines personnes dont la vision politique

est différente, notamment les militants sexistes de tous genres, ont une vision de la femme qui

se doit d’être assujetti à l’homme et invisible dans la société (texte 2). Mais la politique n’est

pas le seul domaine dans lequel il est possible de trouver des textes prônant l’obéissance et

l’infériorité de la femme. Des textes juridiques de cette époque (textes 3 et 4), font de la femme

l’objet ou encore l’investissement d’un homme.L’évolution, qu’elle soit positive ou négative, du rôle de la femme s’est donc traduit

juridiquement et politiquement dans les décennies qui ont suivi la Révolution française de 1789.

Ces visions se sont souvent politiquement opposées et des textes juridiques ont dû éclaircir les

différentes situations dans lesquelles peut se trouver une femme, pour ensuite donner une

solution concrète à un problème de société et donc, un problème de droit.

Dans quelle mesure la Révolution française a-t-elle influé sur la condition féminine ?

Depuis le droit romain et aujourd’hui encore, le genre féminin est la victime d’une vision

inégalitaire (I), dont découle notamment l’expression de la faiblesse du sexe, encore utilisée un

siècle avant aujourd’hui, ainsi que la philosophie des lumières, peu serviable aux droits de la

femme. Mais comme précédemment invoqué, cette mentalité qui prône l’infériorité féminine

fut largement postrévolutionnaire (II) et a favorisé l’assujettissement de la femme dans la

société ainsi que celui de l’épouse.

I – Le genre féminin comme victime historique d’une vision

inégalitaire

La vision inégalitaire dont est victime le genre féminin ne date pas d’hier. Les femmes

de l’époque du droit romain en subissaient déjà les effets.

A – L’omniprésence de l’imbecillitas sexus

L’imbecillitas sexus est une expression qui vient du droit romain, désignant le sexe

faible ou encore la faiblesse en référence au genre féminin. Ce terme s’accorde au genre féminin

car pendant longtemps les femmes furent les « oubliées » de la société, se furent les simples

« reproductrices du genre humain » dont on avait besoin pour que l’espèce humaine se

développe. En réalité, la femme, pendant longtemps, fut plus considérée comme un objet ou un

outil de glorification que comme un être humain.

Dans son discours Sur l’admission des femmes au droit de cité en 1790, le Marquis de

Condorcet s’interroge ainsi « Tous n’ont-ils pas violé le principe de l’égalité des droits, en

privant tranquillement la moitié du genre humain de celui de concourir à la formation des lois,

en

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