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Nicolas Duvoux

Fiche de lecture : Nicolas Duvoux. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Juin 2016  •  Fiche de lecture  •  2 505 Mots (11 Pages)  •  1 098 Vues

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Synthèse de texte:        

        Nicolas Duvoux est Maître de conférences en sociologie à l'Université Paris Descartes. Il est également rédacteur en chef de « La vie des Idées » et a été aussi membre du Comité National D’évaluation du RSA (revenu de solidarité active) entre 2009 et 2011. Ses thèmes privilégiés sont par exemple la sociologie des inégalités, les transformations de la protection sociale ou encore la sociologie des politiques publiques.Il s'est notamment illustré dans  «  La fraternité, une contre-culture ? ouvrage collectif » (Ceras, 2012) », « L’autonomie des assistés. Sociologie des politiques d’insertion » (PUF, 2009) il a également coécrit avec Serge Paugam « La régulation des pauvres » (PUF, 2008). Que l'on parle de pauvreté relative ou de pauvreté absolue, les chiffres sont là, « en tout, les minima sociaux couvrent directement 3,5 millions de personnes et plus de 6 millions si l'on compte les ayants droits ». C'est dans ce contexte de crise économique que l'auteur a rédigé « Le Nouvel âge de la Solidarité ».

        Nous sommes aujourd'hui confrontés à une massification, un approfondissement et à une diversification des situations de précarité tant sociale qu’individuelle.

Dans un premier temps, on constatera l’évolution des bouleversements socio-économiques qu'a connu la France d’après guerre. Ensuite, on identifiera les différents publics visés par l'assistance. Et enfin, les réponses que l'auteur apporte face a cette problématique.

        L'auteur soulève dans ce livre la complexité de la question sur la prise en charge de la pauvreté en France. La société évolue et Nicolas Duvoux explique que les systèmes de protection sociale construits au lendemain de la seconde guerre mondiale dans un contexte de croissance économique se révèlent aujourd'hui inadaptés aux nouvelles donnes économiques.  Il est vrai, qu'autrefois, chacun pouvait espérer voir son niveau de vie et son parcours professionnel évoluer. Ces dispositifs de solidarité étaient conçus alors comme un filet de sécurité transitoire, les minima sociaux constituaient alors une réponse pour les oubliés de la société relativement peu nombreux. Actuellement, on constate qu'un fossé toujours plus grand se creuse entre l’État fondateur des systèmes de solidarité et la réalité économique sociale actuelle. Le chômage de masse qui s’inscrit dans la durée, l’accès souvent chaotique à l'emploi, la précarisation des contrats de travail qui peuvent entraîner un mal logement ou encore des difficultés à se nourrir, se soigner. Toutes ces raisons montrent un réel changement dans la prise en charge de ces populations. Pourtant l'auteur souligne que lors des deux dernières décennies, les personnes vulnérables sont devenues une cible principale  de l'intervention de l’État et des associations. On constate, dans les années 1950-1970 un fort décroissement de la pauvreté. Cela s'explique par le fait que la France connaît une croissance économique de plein emploi, c'est à cette même époque que se créer par exemple le SMIG en 1950 (Salaire minimum interprofessionnel garanti), ainsi que le minimum vieillesse en 1956. En plus d'un bouleversement social,de grands changements démographiques se produisent. En effet, les villes se peuplent, elles s'agrandissent. L’état intègre peu à peu une politique d'action sociale. Cependant, on remarque que depuis 1973 et le choc pétrolier, les crises économiques se succèdent, des régions complètes sont sinistrées, des pans entier de l’industrie disparaissent. La période de plein emploi est finie et le chômage de masse s'installe progressivement. Cela a des répercutions sociales puisque, ces conséquences font émerger une nouvelle catégorie de personnes que l'on appellera « les nouveaux pauvres » . Ce sont souvent des mères célibataires, des jeunes sans emploi ou encore des seniors de plus de 50 ans qui peinent à retrouver une activité professionnelle. Dans ce contexte de transformation sociale, Nicolas Duvoux explique que malgré la création du RMI (Revenu Minimum d'Insertion) en 1988 (qui deviendra par la suite le RSA en 2009) ou encore la CMU (Couverture Maladie Universelle) en 1999, la paupérisation de la population ne diminue pas. Au contraire, celle ci continue de s’accroître et le nombre de demandeurs augmente.

De plus, la question de la prise en charge de la pauvreté est d'autant plus difficile à appréhender que

la stigmatisation de cette population se fait de plus en plus oppressante. En effet, pour certain, l’État ne fait qu'encourager l'oisiveté, et la création de ces aides contribuerait à la perte d'autonomie des individus et donc à l’éloignement du marché du travail.

De ce fait, la dimension d'insertion de ces populations n'est pas assez pris en compte. Les personnes bénéficiant de ces aides sociales sont donc considérées par beaucoup comme étant des « privilégiés ». Ce ressentiment s’accroît d'autant plus que de nombreux partis politiques on fait de cette stigmatisation leur cheval de bataille.

On peut ajouter qu'au sein des personnes bénéficiant des aides sociales, l'auteur distingue « trois profils ». Il y a par exemple des « chômeurs sans d'autres problèmes. » Comme le souligne l'auteur, ce sont souvent des jeunes diplômés, qui vivent l'assistance comme une aide bienvenue dans un période critique. On retrouve aussi toute une catégorie de personne que l'auteur considère comme « des individus les plus éloignés du marché du travail et les plus précarisés ». Ceux-ci sont souvent marqués par une accumulation de difficultés, problèmes de santé, absence de logement, problème d'addictions...Et enfin la troisième catégories qui comprend des personnes ayant perdus leurs emplois, des mères célibataires obligées d'abandonner leur activité professionnelle pour s'occuper de leurs enfants ou encore des individus issus de classes moyennes tombés dans la précarité suite à une grave dépression.

Face à cette problématique de prise en charge, l'auteur soulève quelques réponses face à ce problème croissant. Par exemple, il suggère d'avantage de simplifier les démarches et faciliter ainsi l'obtention des minimas sociaux. En effet, les critères d'obtention du RSA sont très difficiles à comprendre. Pour cela, il faudrait d'avantage de transparence pour connaître nos droits. Il est vrai qu'un certain nombre de personne pourrait bénéficier par exemple du RSA activité, mais par manque d'informations, ou par peur d’être stigmatisé, beaucoup n'en font pas la demande. Selon lui, il faudrait d'avantage limiter les inégalités au sein des personnes bénéficiant des aides sociales. De ce fait, l'auteur critique fermement les institutions qui ne tiennent pas assez compte des situations individuelles de chacun. En effet, les besoins ne sont pas les mêmes que l'on soit en situation de handicap ou de vieillesse. Il est donc primordial que l’État prévienne d'avantage l'entrée dans l'assistance, par exemple en identifiant d'avantage les zones de fragilités. Pour cela, l’État doit réfléchir sur la manière dont les institutions peuvent accompagner et soutenir ces populations. Cela limiterait sûrement le climat de tension qui peut régner au sein du pays.  

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