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Mémoire rémunération

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Par   •  25 Mai 2014  •  604 Mots (3 Pages)  •  657 Vues

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hiérarchise les besoins et qui est aujourd'hui parfois utilisée dans les guides d'entretien. Cette pyramide souligne par exemple le besoin qu'ont les individus d'être reconnus. L'entretien d'évaluation s'inscrit particulièrement bien dans cette problématique. Ne semblet-il pas être en effet un moyen formidable pour reconnaître le travail accompli? Quoi de plus valorisant que la mise sur papier des efforts réalisés par un supérieur hiérarchique lors d'une rencontre en tête-à-tête? De plus, on peut aussi noter que cette logique d'évaluation par l'intermédiaire de critères savamment élaborés dans un but respectable et avoué, à savoir l'objectivité et l'incontestabilité de ces critères, peut être étendue à toute la société. L'exemple le plus flagrant est bien entendu celui de l'évaluation des ministres, dont les critères sont concoctés par un cabinet d'expertise privé et donc censés être neutres, sans lien aucun avec le pouvoir. Là aussi, l'intention est louable : essayez donc de trouver une procédure d'évaluation plus neutre et plus juste que celle qui se fonde sur des critères objectifs. Enfin, de nombreux sociologues ont étudié l'individualisme contemporain, que ce soit dans une optique positive, soulignant la fin de la domination du groupe, la pluralité de choix qui s'offrent désormais à un individu, ou sur une note plus pessimiste, mettant en évidence les « tyrannies de l'intimité » comme Richard Sennett1. Cependant, nous ne voulons pas participer à ce débat, il s’agit seulement de noter que les transformations dans la société ne s’arrêtent pas aux frontières de l’organisation. Prenons, en guise d'illustration, la question du lien social dans l'entreprise, auparavant incarné par le syndicat. Ce lien social est extérieur au travail, c'est-à-dire qu'il ne se situe pas dans le processus de travail. Aujourd'hui, par l'intermédiaire des fameux groupes de travail, ce lien social change de nature, il est à la fois plus volatile et plus volontaire : plus volatile parce que la constitution de tels groupes n'est pas figée, plus volontaire parce que l'inscription peut relever d'un choix personnel, stratégique ou non. Cela ne signifie évidemment pas que l'adhésion à un syndicat soit formellement obligatoire, mais que la dimension de choix personnel y est plus limitée (désengagement moins aisé, absence de choix concernant les membres du syndicat avec lesquels on collabore par opposition à la liberté de participer à tel(s) ou tel(s) groupe(s) de travail).Nous allons de plus montrer l'existence d'un paradoxe dans l'entreprise, qui oscille entre des aspirations de plus en plus individuelles de la part des salariés, acteurs principaux de leur parcours professionnel à travers l'acquisition de nouvelles compétences, et un besoin constant de se rattacher à un collectif, marqué notamment par la nécessité de se voir reconnu. Comment ne pas voir ici le lien avec la société, dans laquelle des individus de plus en plus individualisés ressentent cependant le besoin d’être à la fois « singuliers et pluriels »2. Ce travail s'inscrit donc indiscutablement dans le séminaire « Entreprise et société : grands débats contemporains ». Mais, au-delà de ce cadre, au-delà même de la volonté d’interroger

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