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Marché du travail

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Par   •  26 Novembre 2017  •  Cours  •  22 539 Mots (91 Pages)  •  504 Vues

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Introduction

Avec la révolution industrielle et la mise en place du capitalisme moderne, le monde du travail a été considérablement bouleversé. La structure des activités s’est transformée. La naissance et le développement de l’industrie ont fait du travail une simple marchandise qui tend à s’échanger comme toutes les autres sur un marché à un prix donné. Deux cents ans de croissance dans les pays capitalistes ont entraîné de nouvelles transformations ; les pays industriels sont devenus de plus en plus des économies tertiaires. Mais ce ne sont pas seulement les emplois qui ont changé, les mécanismes du marché du travail se sont profondément modifiés avec le développement de la négociation collective entre les « partenaires sociaux » (patronat, syndicats, Etat).

Si des tendances lourdes se manifestent, des inflexions ont pu se produire à certains moments, accélérant les tendances ou les transformant. Ainsi, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les évolutions ne sont pas les mêmes entre 1945 et 1973 et depuis cette date. De la même façon, des spécificités nationales existent par-delà des tendances communes. Ce marché du travail, comment l’analyser ? Ne faut-il pas le complexifier comme le font aujourd'hui les analyses néoclassiques plus récentes ? Cette complexification conduit à s’interroger sur la nature de ce marché qui pour certains, notamment Keynes, n’en est pas un.

S’intéresser au marché du travail aujourd'hui conduit nécessairement au chômage qui ronge l’économie et la société de nombreux pays capitalistes, tout particulièrement en Europe. Ce chômage qui a certes existé au cours de l’histoire – il suffit de penser à la crise de 1929 –, comment peut-il s’expliquer ? Comment se fait-il que tous les pays ne soient pas touchés de la même façon ? Pour lutter contre celui-ci, les politiques de régulation macroéconomiques ont longtemps été considérées comme le remède, aujourd'hui elles semblent insuffisantes et les pays mettent sur pied des politiques de l’emploi pour tenter d’endiguer ce fléau.

  1. Offre, demande et marché du travail
  1. L’offre de travail

L’économie emploie le terme « travail » au sens de facteur de production utilisé par les entreprises ou les administrations pour produire des biens et services. Ce sont donc les individus qui offrent du travail (ménages) et les employeurs qui demandent du travail (tous les autres agents économiques : entreprise individuelle ou sociétaire (SNF), les APU, les IF et les ISBLM).

L’offre de travail correspond à la force de travail que les individus proposent, pour un salaire donné, aux agents producteurs de biens et services. Elle émane des travailleurs et s’apparente à ce que l’on nomme la demande d’emplois. 

  1. Au niveau microéconomique

Au niveau individuel, l’offre de travail dépend principalement de deux facteurs intimement liés : le niveau du taux de salaire et les préférences des agents. En effet, si l’accroissement du taux de salaire rend le travail plus attractif et peut donc inciter les agents à vouloir travailler plus (c’est ce que l’on appelle l’effet de substitution du travail au loisir), les préférences des agents pour le loisir peuvent tempérer cet effet dans un second temps (c’est ce que l’on appelle un effet de revenu). (Encadré 1. Le modèle d’arbitrage travail/loisir). 


  1. iveau macroéconomique

À l’échelle d’une nation, il faut considérer en plus d’autres facteurs influençant l’offre de travail, notamment ceux liés à la taille de la population. Plus une nation est peuplée (taux de natalité important, immigration importante, etc.) plus l’offre de travail croîtra. Plus précisément, c’est alors l’augmentation induite de la population active (constituée des personnes occupant un emploi et de celles à la recherche d’un emploi) qui sera facteur d’accroissement de l’offre de travail. In fine, c’est donc le taux d’activité, qui se calcule en rapportant la population active à la population totale, qui est un facteur déterminant de l’offre de travail.

(Voir aussi cours 1reECT. Chap.1 Production. Partie I. Les facteurs de production/Facteur travail/ Aspects quanti et quali.)

Déterminants de l’évolution de la population active (voir aussi Cours 1re année).

On peut définir la population active comme le produit d’un effectif (population totale) par un taux d’activité. Ses variations résultent donc de trois types de mouvements :

  • Démographique. l’histoire de la fécondité (avec décalage d’une vingtaine d’années) détermine l’arrivée des nouvelles générations à l’âge de travailler ;

  • Migratoire. les arrivées se tarissent après 1975 (France). Au Maroc c’est le mouvement contraire beaucoup de départs, plusieurs générations. Développement du phénomène de l’immigration clandestine et l’immigration subsaharienne ;
  • Sociologique. Modification des comportements des grands groupes d’âge actif à l’égard de l’activité professionnelle qui se traduisent par des taux d’activité différents. (travail de la femme, entrée tardive sur le marché du travail due à l’allongement de la période des études, sortie plutôt et/ou allongement du délai de départ à la retraite).

 

  1. Evolutions des emplois et de la population active
  1. La tertiarisation

Au début du 19e S en France, les 2/3 des actifs étaient des travailleurs agricoles, 20 % travaillaient dans le secteur secondaire (où l’artisanat et le bâtiment occupaient une place très importante) et seulement 15 % étaient occupés dans les services qui à cette époque se composaient pour une grande part de domestiques. A la fin du 20e S (1990), l’agriculture ne représente plus que 6 % des actifs, l’industrie 28.5 % et le tertiaire avec 65.6 % est devenu le principal secteur d’activité. Cette tendance n’est pas particulière à la France mais commune à l’ensemble des pays développé et considéré comme une loi du développement selon la thèse présentée par Colin Clarke dans Les conditions du progrès technique (1937) et popularisée en France par Jean Fourastié. Dans ce processus les pays anglo-saxons, Grande-Bretagne et surtout États-Unis, sont plus avancés (73.3 % des actifs aux US en 1996) alors qu’au Japon et en Allemagne le poids de l’industrie est plus grand.

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