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La Demande de Monnaie est-elle toujours vraiment stable ?

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Par   •  20 Novembre 2018  •  Dissertation  •  4 066 Mots (17 Pages)  •  1 335 Vues

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DISSERTATION N°1 : La Demande de Monnaie est-elle toujours vraiment stable ?

        Selon Léon Walras, économiste français du XIXème siècle, « le besoin de monnaie n’est autre que le besoin de marchandises qu’elle permet d’acquérir ». A travers cette citation, Walras définit la monnaie tel un instrument de paiement mais surtout comme un moyen fondamental d’échange. L’économiste britannique, Arthur Cecil Pigou, partage également cette idée puisqu’il affirme que la monnaie « est un voile qui ne sert qu’à masquer la réalité des échanges » et qu’elle procure de véritables services d’approvisionnement. Pour les Classiques, le seul motif de détention de monnaie est le motif de transaction et les agents économiques sont la source de demande d’encaisses transactionnelles. En effet, chaque agent souhaite détenir une certaine quantité monétaire définie par période. Ainsi, l’encaisse désirée varie et dépend des envies de l’agent, de ses projets mais aussi de ses anticipations impactant la vitesse de circulation de la monnaie.

        A l’inverse, le Keynésianisme, qui est l’une des plus grandes théories macroéconomiques, suggère que les agents économiques désirent détenir de la monnaie à des fins de transactions mais également, en tant que réserve de valeur afin de faire face aux « imprévus » mais aussi à des fins de spéculation. De plus, la Théorie Keynésienne intègre le taux d’intérêt dans la demande de monnaie et développe l’idée qu’il permet aux agents économiques d’arbitrer entre détenir de la monnaie sous forme liquide ou détenir des titres. Selon les Keynésiens, le taux d’intérêt aurait alors un impact significatif sur la demande de monnaie.

Plusieurs questions se posent alors :

  • Comment a évolué la « Demande de Monnaie » à travers le temps ?
  • En quoi la demande de monnaie est considérée comme stable pour certains économistes et instable pour d’autres ?

        La stabilité de la demande de monnaie ayant toujours été un sujet très conversée, nous pourrions étudier l’opposition entre les théories pré-keynésiennes et la Théorie Keynésienne mais il conviendrait tout d’abord d’expliquer d’où vient la « Demande de Monnaie ». Dans un premier temps, nous verrons quelle a été la première analyse faite sur la monnaie par les Classiques au XVIème siècle. Ensuite, nous étudierons son évolution au cours du XXème à travers la Théorie Keynésienne et la conception de stabilité de la demande de monnaie développée par Milton Friedman.

        Au XVIème siècle, la France était victime d’une longue période d’inflation, on parlait même de « Siècle de l’inflation ». Alors que la plupart des économistes de l’époque pensait qu’enfouir la monnaie et l’or dans le sol faisait perdre la valeur aux monnaies, Jean Bodin quant à lui, explique que l’augmentation des prix a pour cause la masse abondante d’or et d’argent dans le royaume de France. "C’est l’abondance d’or et d’argent qui cause la cherté des choses ", écrit-il dans La République. Ainsi, Bodin est le premier penseur de la monnaie, le premier monétariste ayant établi une relation entre la masse monétaire présente dans l’économie et l’augmentation des prix.

Quatre siècles plus tard, en 1913, les travaux de Jean Bodin à propos du lien entre masse monétaire et inflation sont approfondis par Irving Fisher, économiste américain. En effet, il fournit les fondements de la vitesse de circulation de la monnaie ce qui va l’amener à développer la Théorie Quantitative de la Monnaie représentée par l’équation suivante :

M.V = P.T                                                                                                                                      (appelée aussi équation des échanges)

Où :

             M représente la masse monétaire, autrement dit la quantité de monnaie en circulation dans une économie                                                                                                                              

V correspond à la vitesse de circulation de la monnaie, c’est-à-dire le nombre de transactions réalisé avec une unité monétaire

P représente le niveau des prix, le taux d’inflation

T correspond au nombre de transactions réalisées

Ainsi, M.V est égal aux flux de monnaie dépensé et P.T à la valeur nominale des paiements.

Fisher se demande alors si la monnaie est stable et se pose la question suivante : qu’est ce qui détermine la vitesse de circulation de la monnaie ?

Selon Fisher ce sont principalement des facteurs structurels qui agissent sur V. Tout d’abord, la préférence des ménages entre consommer et épargner. Si un ménage préfère consommer, il épargnera moins étant donné qu’il a une préférence pour le futur. Il détient alors plus de liquidités ce qui augmentera la masse monétaire en circulation et diminuera la vitesse. A l’inverse, un ménage qui thésaurise davantage, consommera moins, et dispose donc de moins de monnaie sous forme liquide. Ainsi, la quantité de monnaie diminue et la vitesse s’accroît.

Ensuite, le développement économique d’un pays et notamment son organisation bancaire joue également un rôle dans la vitesse de circulation. En effet, la préférence par les agents pour une forme monétaire manuelle, autrement dit fiduciaire regroupant billets et pièces face à une monnaie scripturale, entraîne une diminution de la masse monétaire en circulation puisque ces monnaies doivent être gagées sur les dépôts liquides ce qui engendre un accroissement de la vitesse. Mais il y a aussi les techniques de paiement qui interviennent. En effet, plus il y a d’infrastructures financières, plus il y a une variété des monnaies (fiduciaire, scripturale) et plus la quantité de monnaie en circulation augmente ce qui fait décroître sa vitesse.

Enfin, la vitesse de circulation est également affectée par la croissance démographique. Plus celle-ci est forte, plus il y a de personnes encore dépendantes comme les jeunes de moins de 15 ans par exemple. Ceci diminue l’épargne des agents puisqu’ils vont consommer plus, ainsi l’expansion monétaire est réduite et la vitesse s’accroît.

M.V = P.T     donc     M = P. (T/V)

Se basant sur des facteurs structurels, Fisher suggère que la vitesse de circulation V ne varie pas sur le court terme puisque les habitudes de paiements des agents économiques restent identiques. Le volume de transaction T dépend de la croissance économique et est considéré comme constant à court terme également. T et V étant considérés comme des variables constantes, on a une relation proportionnelle entre la masse monétaire M et le niveau des prix P. Donc, l’inflation est un phénomène purement monétaire.

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