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La mort dans Bel-Ami

Dissertation : La mort dans Bel-Ami. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Janvier 2020  •  Dissertation  •  5 389 Mots (22 Pages)  •  1 961 Vues

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A : En 1885, Guy de Maupassant publie Bel-Ami, un roman réaliste à succès. Lors de cette présentation, nous vous exposerons un des leitmotiv de ce livre, la mort. Dans un premier temps, nous verrons la vie de l’écrivain, puis, nous nous pencherons sur différentes morts dans Bel-Ami. La mort physique, tout d’abord, puis la mort mentale, décrite par Maupassant au travers de son vécu et de l’évolution de ses valeurs. Enfin, nous aborderons le thème centrale de la philosophie de l’auteur, le pessimisme, dans cet ouvrage peu commun.

F : Guy de Maupassant, né le 5 août 1850, passe son enfance en Normandie, plus exactement à Etretat. Jusqu’à 13 ans, il étudie à l’institution ecclésiastique d’Yvetot, d’où il est renvoyé pour “irréligion et scandales divers” (1), ce qui annonce déjà son opinion sur la religion. Engagé dans la guerre de 1870, il vit la retraite face à l’invasion prussienne, et en garde un profond dégoût pour celle-ci ainsi que pour l’incapacité des dirigeants. Il est finalement libéré de ses droits militaires en janvier 1871, et réaffecté au ministère de la Marine en 1872. Jusqu’en 1881, il aura une période professionnelle profondément ennuyeuse, parlant même de “temps dilué dans le vide’’ et de “plénitude des mouvements voués à la disparition’’ à propos de l’emploi de fonctionnaire. Cependant, en 1874, il compose pour le théâtre et cherche des sujets de nouvelles. En 1875, il publie son premier conte : La main d’écorché, et en 1880, il connaît son premier succès, avec la parution de Boule de Suif dans Les Soirées de Médan. En 1881, il démissionne de son poste de fonctionnaire, et devient chroniqueur et reporter en Afrique du nord, puis journaliste pour Le Gaulois. En 1884, il commence sa carrière d’écrivain, et publie en 1885 son roman Bel-Ami. Il connaît alors une période de voyage incessants, de travail et de vie mondaine, qu’il n’apprécie guère.

La vie de Guy de Maupassant se déroule sous le signe de la mort et de la maladie. Le premier maître de Guy à mourir est Bouilhet (2), en 1869, alors que Guy a 19 ans. Il est décrit comme la conscience littéraire de Flaubert, et enseignait à Maupassant la littérature. Par la suite, Flaubert, son ami proche, son maître et sa figure paternelle, meurt le 8 mai 1880, à Croisset, en Normandie. Il sera chargé de la toilette du mort et conduira l’enterrement. Concernant sa famille, son père Gustave de Maupassant et sa mère se séparent en 1861, après que Guy se soit rendu compte de l’infidélité de son père, alors qu’il n’avait que 10 ans. Laure, sa mère, née Le Poittevin, la soeur d’Alfred Le Poittevin, mort en 1848 (à 31 ans), grand ami de Flaubert, est lettrée, et conserve sa relation amicale avec Flaubert, ce qui permettra à son fils d’être éduqué par de nombreux écrivains et poètes. Enfin, son frère, Hervé meurt de folie en 1889. Maupassant devra subvenir aux besoins de son père, qui finit ruiné, puis de sa mère et surtout de son frère, ainsi qu’à ceux de toute sa famille, après la mort d’Hervé. Maupassant n’est pas épargné : en 1876, il contracte la syphilis. En 1888, il voyage en Tunisie pour une cure thermale, mais malgré cela, son état physique et moral s’aggravent en 1890, et conscient de devenir fou en 1891, il tentera de se suicider en se tranchant la gorge en 1892. Il mourra finalement le 6 juillet 1893, à Paris, à l’âge de 43 ans.

M : Maupassant a été parrainé par de nombreuses personnes : Bouilhet, Flaubert ou encore Schopenhauer, et a côtoyé Zola, Tourgueniev, les frères Goncourt, Alexandre Dumas fils ou encore Hippolyte Taine (un historien et philosophe). En premier lieu, Maupassant s’est essayé à la poésie en compagnie de Bouilhet, mais sans succès. Flaubert, le vieil ami d’enfance de sa mère, verra en lui plus de potentiel. Il conseille Maupassant en littérature, et en 10 ans, en fait un écrivain reconnu. Schopenhauer, quant à lui, connu pour sa philosophie pessimiste, a largement influencé le récit de Bel-Ami. Et a inspiré Maupassant pour le personnage de Norbert de Varenne. On peut même parler pour Norbert de personnage miroir, tellement le discours de de Varenne que nous verrons ensuite reprend des idées du pessimisme et, en somme, de toutes les inspirations de Maupassant.

A : Pour créer le personnage de Georges Duroy, Maupassant s’est inspiré de lui-même. En effet, les deux personnages viennent de Normandie : d’Etretat pour Maupassant, et du Canteleu pour Georges Duroy, qui est la région natale de Gustave Flaubert. Dans ce roman, on apprend que Georges Duroy a été soldat, tout comme Maupassant, et qui plus est en Afrique du Nord, où Maupassant a été reporter. Avant de devenir écrivain, Maupassant était journaliste, tout comme Georges Duroy. Maupassant acquiert un yacht, qu’il nomme le Bel-Ami, avec lequel il fait plusieurs croisières, qui lui inspireront plusieurs romans. Pour ce qui est des autres personnages, il a pu s’inspirer de ses idées et de ses maîtres, tel que pour Charles Forestier. Ces conseils constituent une brillante et prémonitoire exposition de Georges. De plus, la mort de Charles est vécue par Georges de la même manière que Maupassant a pu vivre la mort d’un de ses maîtres. Georges a perdu un ami, un maître et de part sa place dans le récit et son rapport à Duroy, Charles peut s’apparenter à Flaubert. D’abord, c’est un personnage rassurant, une force tranquille, sûr de lui-même. Mais il montre très vite ses limites : sa santé qui inquiète : “j’ai une poitrine de papier mâché [...] je tousse six mois sur douze” (p20), son caractère qui s’aigrit rapidement est celui d’un journaliste qui doit tout à sa femme. Charles, comme Maupassant, porte en lui ses ambiguïtés : la force et le doute, l’optimisme et le pessimisme, l’ivresse de la réussite et la peur de la mort. Ces traits de caractères traduisent une richesse certaine de la nouvelle aristocratie de l’époque, qui s’estompe dans le cas de Charles, victime des mauvaises habitudes contractées au journal : “tarte à la crème et boutique à treize.” (p77). Charles est de plus en plus malade et se laisse aller, en se contentant de témoignages de seconde mains, que lui procure Saint-Potin.

Le mariage de Charles est fructueux mais sans amour, et accorde à Charles une certaine grossièreté physique et morale, ce qui contribue à son retrait au profit de sa femme. Il en conçoit de l’irritation, sachant trop bien ce qui se dit derrière son dos. Bientôt, la peur de la mort, celle qu’a si longtemps connue Maupassant, va participer de plus en plus au roman, en commençant par le duel de Duroy.

M : En effet, un bel exemple pour démontrer

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