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Les systèmes productifs régionaux

Mémoire : Les systèmes productifs régionaux. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Avril 2017  •  Mémoire  •  8 431 Mots (34 Pages)  •  1 449 Vues

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Sommaire

  • Introduction générale
  • Chapitre 1. Les systèmes productifs locaux : levier stratégique de développement de l’entreprise
  • Section 1. Le cadre conceptuel et théorique
  • Section 2. L’apport d’un système productif régional pour l’entreprise
  • Chapitre 2. Les SPR facteur stratégique de l’attractivité territoriale :expériences comparées
  • Section 1. L’expérience française
  • Section 2. Le Maroc et les limites du transfert des modèles
  • Conclusion générale

Introduction générale

Les décideurs publics ont pris la mesure du levier de développement que représentent les entreprises. Une croissance pérenne nécessite des politiques publiques concertées et un secteur privé engagé. Un secteur privé efficient est un moteur essentiel de l’innovation, de l’investissement et donc d’une croissance économique durable : 9 emplois sur 10 sont créés par le secteur privé. Mais cela suppose que soient mises en place les bonnes conditions de son développement : des marchés porteurs et des financements efficients (coûts d’accès, infrastructures, communication, information…), des capacités humaines de qualité et enfin une bonne gouvernance à tous les niveaux de la sphère politique, juridique et économique.

Par ailleurs les entreprises jouent un rôle prépondérant pour faciliter les rapports sociétaux et répondre aux enjeux environnementaux qui lient l’ensemble des acteurs dans une dynamique de progrès et de croissance. Mais la réussite du secteur privé dans un environnement de plus en plus contraint par la nécessité d’être compétitif dans un espace économique mondialisé, passe par l’émergence d’un dynamisme entrepreneurial et une meilleure productivité des entreprises. Le rôle des partenaires du développement est d’accompagner ces dynamiques et de faire mieux connaître, là où elles restent embryonnaires, les nouvelles approches qui ont fait leur preuve et qui peuvent constituer des modèles simples, flexibles et diffusables.

Ce travail a pour ambition de faire partager l’information sur les systèmes productifs locaux (SPL) ou «clusters». Dans plusieurs pays, d’importants programmes de renforcement des capacités (formation professionnelle), de mise à niveau d’entreprises, de structuration de filières et d’amélioration du climat des affaires sont accompagnés par les différents partenaires au développement en cohérence avec les stratégies conduites par les Etats. Ces programmes, qui apparaissent souvent comme un préalable au développement des entreprises, ne suffisent pas s’ils ne sont pas étayés par un tissu d’entreprises modernes, structurées, dynamiques et citoyennes qui s’inscrivent dans un cadre de développement durable. Nous pensons que l’émergence de systèmes productifs locaux ou «clusters» peut constituer, au niveau national et régional, pour des secteurs porteurs de croissance, une réponse adaptée aux défis des entreprises, mais également des collectivités locales soucieuses d’animer le développement de leur territoire économique pour fixer les emplois.

Cependant, qu’est ce qu’un système productif local ? Comment cette conception à évoluée dans des différentes nations ? Quel apport des systèmes productifs régionaux pour l’entreprise ? Et quelle contribution apportent-ils pour le développement des territoires ?

Pour répondre à cette problématique, le présent travail aura pour objectif, dans une première section du chapitre un, de pencher sur l’histoire d’émergence des SPL ainsi que leur définition. La deuxième section du même chapitre traitera les avantages offerts aux entreprises qui décident de rejoindre un SPR. Et enfin, dans un second chapitre, on donne une étude comparée des systèmes productifs en France et leur transférabilité au Maroc, deux point essentiels qui feront l’objet des sections un et deux.

 

Chapitre 1. Les systèmes productifs locaux : levier stratégique de développement de l’entreprise

Depuis une vingtaine d’années, et ceci s’est accéléré récemment, les économistes s’intéressant à l’entreprise redécouvraient le territoire et à travers celui-ci, les phénomènes d’agglomérations de firmes dont le cas emblématique des districts industriels. Les controverses scientifiques et les débats sociopolitiques sur l’efficacité économique de ces concentrations de firmes ou systèmes, sur leur caractère archaïque ou novateur ou encore sur leur possible transférabilité, n’ont pas limité le développement de politiques inspirées par ces phénomènes.

Le principe sur lequel repose plus ou moins explicitement ces politiques est qu’une certaine concentration d’entreprises sur un territoire produit un avantage, ce qu’il est convenu d’appeler les économies d’agglomération. Plus précisément, la concentration d’activités ou la densité induirait à la fois la réduction de certains coûts (infrastructurels ou associés aux échanges), l’amélioration de la circulation de l’information ou encore la production de connaissances.

En outre, ces phénomènes de concentration seraient susceptibles de favoriser le développement de relations partenariales en facilitant la mise en relation des firmes.

Dans quels contextes institutionnels ont émergé les concepts de « district », « cluster », puis « SPL » ? Ont-ils été élaborés dans le but de rendre compte des dynamiques locales, en particulier dans la sphère productive ? 

Section 1. Le cadre conceptuel et théorique

À l'heure de la mondialisation, l'industrialisation ne dépend plus seulement du soutien des grands groupes, elle est aussi l'apanage des dynamiques locales et régionales basées sur les avantages compétitifs que créent (ou abritent) les territoires. Dans ce sens, les SPL, districts ou clusters sont des bases fiables de compétitivité des firmes et des territoires. On parle des "dynamiques du dedans" ou simplement du développement endogène.

  1. Le District industriel

Le concept de « district industriel » est né de l’analyse de l’économiste Marshall[1] qui observait le capitalisme émergent à une époque et dans un lieu particuliers. Cependant, ce concept a d’abord retenu l’attention des apports des géographes, des sociologues et des historiens avant d’être pris en considération par d’autres économistes. L’« atmosphère » industrielle décrite dans Trade and Industry (1919) serait à l’origine du terme « district » qui traduit l’articulation entre différentes phases du processus de production sur un territoire particulier. Elle renvoie en effet à la formation et à l’accumulation des compétences dont les interactions sont à l’origine des innovations. En étendant la division du travail au sein de l’entreprise à une division du travail entre entreprises, Marshall est parvenu à interpréter les formes de concentrations industrielles qu’il observait, celles de la soie à Lyon ou de la laine à Roubaix (B. Pecqueur, 2000). Ses travaux sont à l’origine du concept d’« économies externes » qui constituera, après plus d’un demi-siècle, le socle de l’analyse régionale et permettra de prendre en compte le niveau méso-économique négligé dans la plupart des analyses économiques antérieures. La concentration en un même lieu d’activités concurrentielles ou complémentaires aurait généré des « économies externes » dont profiterait l’ensemble des acteurs, notamment une main-d’œuvre qualifiée et disponible.

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