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La crise financière et ses conséquences bancaires et monétaires

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Par   •  9 Février 2015  •  Étude de cas  •  1 773 Mots (8 Pages)  •  666 Vues

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LA CRISE FINANCIERE ET SES CONSEQUENCES

BANCAIRES ET MONETAIRES

Gilles MORISSON

Institut Bancaire et Financier International

AVERTISSEMENT

Les idées développées dans ce document n’engagent que leur auteur

et n’expriment pas nécessairement la position de la Banque de France

1| INTRODUCTION

La crise financière qui se développe depuis l’été 2007 est assurément l’une des plus graves que le monde traverse depuis la grande crise de 1929. La référence à cette crise mythique, faite par de nombreux commentateurs, n’est pas fortuite.

Pour la première fois depuis cette époque, les économistes redoutent que la récession, qui s’est amorcée, ne se transforme en dépression et que l’on passe d’une désinflation à une déflation véritable.

De proche en proche tous les secteurs économiques et tous les pays sont concernés. Un mécanisme cumulatif de contraction de l’offre et de la demande globales s’est enclenché, que vient confirmer le recul marqué de la production, de l’emploi et des échanges internationaux de biens, de services et de capitaux.

Cette crise met en lumière la double imperfection :

– des marchés financiers sur lesquels se sont développées des bulles de prix résultant de la spéculation alimentée par un crédit à bon marché et où la discipline de marché n’a pas fonctionné, les actionnaires ne contrôlant pas les dirigeants des banques ;

– des États, et notamment des banques centrales indépendantes, dans leur impuissance à la prévenir alors qu’elles assurent la supervision des systèmes bancaires et conduisent les politiques monétaires.

2| LES CONSEQUENCES BANCAIRES

Les banques, qui sont au cœur des systèmes financiers modernes, sont l’épicentre de la crise. Aucun déséquilibre économique ne peut apparaître s’il n’a pas été financé au préalable.

Les banques sont à l’origine :

– d’un développement important des crédits conduisant à un surfinancement du secteur productif et à une spéculation excessive sur les marchés de capitaux, immobiliers et de matières premières ;

– d’innovations financières conduisant à vendre leurs risques de contrepartie à d’autres acteurs non bancaires par le développement de la titrisation et des dérivés de crédit selon le modèle « originate and distribute ».

Les banquiers ont ainsi transformé le « vil plomb » (les mauvaises créances) en or (les titres dérivés) selon une savante alchimie financière où les agences de notation et les assureurs (rehausseurs de crédit) ont apporté leur savoir-faire.

Ces nouvelles possibilités offertes par les innovations financières ont diminué la vigilance des banques quant à la qualité des crédits octroyés et conduit à une minimisation des fonds propres.

La gouvernance des banques s’est révélée faible et le contrôle interne déficient, notamment dans les grandes banques internationales où l’on croyait pourtant qu’ils étaient une préoccupation forte (Société Générale – Rapport Bouton sur la gouvernance bancaire).

La « traçabilité » des produits financiers n’était pas assurée et les acheteurs ont découvert que la qualité des actifs qu’ils détenaient ne correspondait pas à celle annoncée par les vendeurs.

La crise a montré que :

– les marchés interbancaires des grands pays, réputés très liquides, pouvaient s’avérer totalement et brutalement illiquides ;

– la crise de liquidité des banques masquait en fait une crise de confiance dans leur solvabilité liée au manque d’informations fiables sur le volume de leurs risques réels ;

– la comptabilisation des actifs à leur valeur de marché (mark to market) n’avait de sens que si le marché pouvait déterminer un prix d’équilibre ;

– le modèle de la banque d’investissement de type américain avait vécu ;

– le « too big to fail » pouvait devenir le « too big not to fail » ;

– la culture de l’industrie financière reposant sur la prise de risques élevés était incompatible avec celle de l’industrie bancaire de sécurité des actifs ;

– la recapitalisation nécessaire des banques pouvait passer par leur nationalisation, y compris dans des pays libéraux ;

– les nouvelles normes comptables et financières internationales généraient une volatilité des fonds propres ;

– les règles de Bâle II étaient procycliques, mettaient un accent insuffisant sur le risque de liquidité, conduisaient à des exigences excessivement faibles en fonds propres et une dépendance trop grande vis-à-vis des agences de notation et des modèles internes d’évaluation des risques ;

– les modes de rémunération indirecte des « traders » et des dirigeants de banques étaient malsains car ils poussaient à une prise excessive de risques, voire à des fraudes ;

– la gouvernance bancaire fondée sur les marchés financiers, qui privilégie la relation actionnaires-dirigeants au détriment des autres parties prenantes (stakeholders) et conduit à la maximisation des dividendes et donc des profits bancaires, était insuffisante ;

– l’accroissement des rendements des actifs ne pouvait s’obtenir qu’au prix d’une prise de risque plus grande.

3| LES CONSEQUENCES MONETAIRES INTERNES

Depuis le déclenchement de la crise, les banques centrales assument leur rôle de prêteur en dernier ressort de tous les agents et en premier lieu des banques en leur fournissant toute la monnaie centrale nécessaire pour éviter une crise de liquidité systémique.

L’exceptionnelle gravité de la crise de liquidité bancaire a conduit les banques centrales à élargir leur cadre opérationnel et leurs modalités d’intervention comme le Federal Reserve System américain et la Banque d’Angleterre, ou à en utiliser toutes les composantes, comme la Banque Centrale Européenne.

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