Quels sont les effets des sondages d’opinion sur la démocratie ?

                           Dissertation

Sujet: Quels sont les effets des sondages d’opinion sur la démocratie ?

        A moins d’un mois des élections présidentielles, les médias, la population et les politiques se penchent de plus en plus vers les sondages d’opinions. Le terme sondage d’opinion désigne une enquête statistique réalisée dans le but de donner une indication quantitative des opinions ou des comportements dans une population. Les sondages d’opinions ont des conséquences sur la société et la démocratie. En effet, la démocratie désigne la forme de gouvernement dans lequel le peuple est souverain. Nous nous plaçons donc en France actuelle sous la Ve République à la fin du mandat du président Emmanuel Macron. La question que nous allons nous poser afin de répondre au sujet est la suivante: Les sondages d’opinions n’ont pour conséquence que d’affecter seulement la population dans une société ?

Nous commencerons par observer les effets des sondages d’opinions au niveau des élections mais nous montrerons aussi que ces sondages ont un pouvoir sur les gouvernants.

        Les sondages d’opinions ont des effets sur la démocratie et notamment au moment des élections. La période des élections est un élément clé pour les sondages d’opinions, en effet, l’opinion des autres dans une société a une très grande importance dans les prises de positions individuelles. L’effet “bandwagon” traduit en “effet de mode” est un comportement  humain naturel et a son importance sur la question des sondages d’opinions. Cet effet impact l'électeur en l’orientant vers le candidat donné en tête. C’est une manière pour l'électeur de choisir le camp des vainqueurs soit là où se rend majorité. Comme nous le précise Phillippe Villemus dans son article: « Présidentielle : quels effets les sondages auront-ils sur les résultats ? », publié par Sud-Ouest le 24 janvier 2022, “L’écart dans les sondages provoque un effet bandwagon pour le favori, qui à son tour creuse cet écart dans les sondages”. Il cite ensuite l’exemple d’Emmanuel Macron en 2017 avec “nombre d’électeurs de gauche ont préféré voter pour Emmanuel Macron parce que, arrivant en tête dans les sondages, il était plus susceptible de battre le candidat de droite”. Nous avons donc ici un parfait exemple de l’effet bandwagon avec la volonté des électeurs à suivre le potentiel futur-gagnant afin d’éliminer le parti ennemi.

A l’opposé nous avons l’effet underdog qui lorsqu’un candidat est donné battu suscite la compassion de certains électeurs qui vont alors rallier son camp. L'électeur aura donc tendance à voter pour ce candidat en position de faiblesse. Les sondages pourraient donc avoir dans ce cas pour effet d’orienter une partie de l'opinion indécise en faveur du candidat à la traîne. D’après Phillippe Villemus dans le même article, “Cette surprise [de voir Lionel Jospin en tête] s’explique en partie par la crainte d’une partie de l’électorat, alimentée par les enquêtes d’opinion, de voir la gauche absente du second tour”. Cela représente un exemple des électeurs qui a la suite de sondages vont se mobiliser afin de défendre un parti qui n’est pas en bonne posture. Une bonne illustration qui permet d’exposer ces deux effets est le graphique des intentions de vote au 1er tour de la présidentielle, en %, publié par Harris interactive en 2017. Sur ce graphique, on observe un effet bandwagon pour les candidats Le Pen et Macron qui ont gagné respectivement un et quatre points de pourcentage du 9 février au 23 mars. Les candidats Fillon et Hamon ont quant à eux perdu des points, on peut donc supposer que leur électorats en moins se sont redirigés vers les deux candidats en hausse dans les sondages. On observe aussi un léger effet underdog au niveau du candidat jean luc mélenchon qui était dernier dans les sondages mais a gagné 1.5 pt de pourcentage passant devant Benoît Hamon. Finalement, ces sondages auront eu pour effet d’augmenter les écarts entre les candidats à l'approche du 1er tour de la présidentielle.

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