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La recherche de la rationalité

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Par   •  24 Décembre 2023  •  Cours  •  4 723 Mots (19 Pages)  •  62 Vues

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L’apparition des grandes entreprises industrielles au cours du 19e siècle à la suite de la révolution industrielle pose des problèmes nouveaux. Pas seulement le fait de faire travailler un grand nombre d’individus ensemble, ce qui change avec l’utilisation de la vapeur c’est la possibilité de démultiplier les capacités de production, de réduire les distances et de raccourcir les délais. Les problèmes d’organisation sont alors plus complexes. La réponse à ces problèmes est d’abord empirique mais il existe un besoin important de solution formalisé. Des auteurs comme Taylor et Fayol sont des praticiens qui vont chercher à faire partager leur expérience et proposer leurs solutions. A la même époque, WEBER s’interroge sur la nature et les sources du pouvoir dans les organisations, Taylor Fayol et Weber sont les principaux représentants de ce qu’il est convenu d’appeler l’école classique des organisations. Le courant dit néo-classique tout en intégrant les critiques faites à l’école classique en particulier au niveau de la prise en compte du facteur humain prolonge une démarche axée sur la formulation d’une solution pratique aux problèmes de management.

Né au XIX e siècle, le Taylorisme s’est généralisé au cours du XXe tout en suscitant des critiques par ses aspects négatifs et des interrogations sur son efficacité. Ce qui conduit à s’interroger sur la place du Taylorisme aujourd’hui.

I/ L’école classique des organisations

A. Taylor, faire du management une science

a. Qui est Taylor ?

Frederic Winslow Taylor (1856-1915) est issu d’un milieu aisé, il interrompt ses études pour raison de santé, il travaille alors dans l’industrie sidérurgique à la midvale steel company, puis à la Bethlehem steel company dans la région de Philadelphie (nord-est des états unis). Devenu ouvrier mécanicien par apprentissage en 1878, il gravit les échelons et devient ingénieur en ayant suivi des cours par correspondance en 1883. Dès 1881, en tant que contremaitre, il introduit l’étude des temps dans l’entreprise non sans que cela provoque quelques difficultés avec les ouvriers dont il faisait partie les années précédentes. Taylor a une conviction : il est possible d’améliorer l’efficacité du travail. Cette conviction rencontre rapidement un large écho parmi les dirigeants d’entreprise. Il va donc consacrer la fin de sa vie à faire connaitre ses solutions par des écrits et par de nombreuses conférences. En France, on a retenu l’expression organisation scientifique du travail (OST) ce qui est significatif de l’accent mis sur un aspect particulier.

b. Que dit Taylor ?

Dans un ouvrage publié en 1911, intitulé the principals of scientific management (les principes du management scientifique), Taylor présente ses idées. Il oppose le mode ancien de management dans lequel la réussite dépend de l’initiative de l’ouvrier et le management scientifique dans lequel il est possible d’obtenir bien plus que le meilleur de ce que peut donner l’ancien système. Non seulement la réussite ne dépend plus de l’ouvrier, mais les possibilités sont accrues. Comment est-ce possible ? Cela implique de nouvelles charges, de nouvelles fonctions, et de nouvelles responsabilités pour les dirigeants.

Ces nouvelles tâches se regroupent en 4 catégories :

- Développer une connaissance scientifique de chaque aspect du travail humain

- Sélectionner, entrainer et former l’ouvrier

- Coopérer cordialement avec les ouvriers de façon que le travail soit fait en accord avec les principes scientifiques mis au point

- Etablir un partage presque égal du travail et des responsabilités entre les ouvriers et le management : le management prend en charge le travail d’organisation pour lequel il est plus compétent que les ouvriers

c. La division du travail

La mise en œuvre des idées de Taylor implique une double division du travail :

- La division horizontale du travail qui décompose le travail en tâche élémentaire. Chaque geste est étudié càd décrit dans ses moindres détails et chronométré. Cela permet ensuite de sélectionner et d’entrainer les ouvriers les plus aptes à accomplir une tâche déterminée.

- La division verticale du travail qui sépare les taches d’exécution et les tâches liées à l’organisation du travail qui consiste à le préparer et à en contrôler les résultats.

Pour Taylor, il s’agit d’une responsabilité que les dirigeants se doivent d’assumer. Autrement dit, ils sont responsables de la bonne organisation du travail. Déjà en 1776, l’un des fondateurs de la science économique Adam Smith décriant une fabrique d’épingles montrait à quelle point la division du travail peut augmenter la productivité. La division du travail n’est possible que si le résultat attendu, le produit de ce travail, peut être décrit de façon précise et détaillé. La standardisation des produits est donc une condition indispensable de la partialisation du travail. Pour l’ouvrier, la partialisation des tâches implique qu’il se voie confier un travail simple et répétitif qui ne demande aucune initiative. Selon Taylor, l’ouvrier ne recherche pas autre chose dans le travail qu’un moyen de subsistance. C’est pourquoi il considère que les dirigeants peuvent s’assurer cordialement la coopération des ouvriers s’il leur propose en contrepartie une rémunération plus élevée.

d. Des réponses aux problèmes d’une époque

La fin du XIXe siècle est marqué aux Etats Unis par un essor industriel fulgurant. Le pays ne dispose pas de suffisamment de main d’œuvre qualifiée déjà formée. Celle-ci existe mais en nombre limité. De plus, elle est organisée en puissant syndicat de métiers. L’industrie doit intégrer massivement une main d’œuvre non qualifiée arrivant bien souvent directement des régions rurales d’Europe. De 1900 à 1905, ce sont 14.5M d’immigrants qui arrivent aux Etats Unis. Pour les industriels, les solutions proposées par Taylor permettent de :

- Déposséder les ouvriers qualifiés d’un savoir faire qu’ils se transmettent entre eux pour être en meilleur position par rapport aux employeurs. Cela permet aussi d’affaiblir les syndicats qui sont à l’époque des syndicats de métiers auxquels les ouvriers non qualifiés n’ont pas accès.

- Permettre l’intégration dans les entreprises

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