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Platon ou la vérité éternelle et universelle par l'exercice de la raison

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Par   •  29 Avril 2017  •  Cours  •  2 255 Mots (10 Pages)  •  1 105 Vues

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Platon ou la vérité éternelle et universelle par l’exercice de la raison

C’est le constat angoissant de l’impermanence et de la relativité des apparences qui est au cœur de l’inspiration  platonicienne, et le pousse à promouvoir le rôle de la raison, ou de la pensée qui l’utilise contre les illusions des sens, dans l’élaboration de la connaissance du monde. Platon est un chercheur d’être, de stabilité, de vérité éternelle.

On pense que Platon est né à Athènes en 428/7 av JC. Mort à l’âge de 80 ans en 348/7 av JC. Est introduit à 20 ans dans le cercle des disciples de Socrate dont il est l’un des plus fervents élèves. En388/7 il fonde L’Académie : véritable petite université. L’Académie se développa et fut fermée en 529 ap JC, 900 ans après sa fondation. Il enseigne pendant 20 ans et il ne nous reste rien ou presque de son enseignement oral.

  1. Le problème de Platon : comment concilier l’inconsistance du monde visible et l’exigence de connaissance ?

Selon Héraclite, dont Platon subit l’influence, nul ne se baigne deux fois dans le même fleuve :  les choses ne SONT pas mais deviennent sans cesse, dans une instabilité permanente qui les rend toutes singulières et inconnaissables. Platon admet avec Héraclite que le monde est une vaste mouvance, mais il n’entend pas en rester au constat d’une impossible connaissance.

Platon a également subi l’influence de Socrate. Selon Socrate, il existe une essence, une définition unique et universelle de chaque chose, qui se trouve dans la raison de celui qui la pense. Ce que désire Platon, c’est fonder cette possibilité d’une réponse universelle et nécessaire à la question de l’essence des choses.

Il rejette par ailleurs le relativisme des sophistes comme Protagoras pour qui la science ne peut s’élever au-dessus de la subjectivité des sensations, ce qui leur permet de revendiquer une vérité propre à chacun. Toutes les vérités deviennent égales du moment qu’on réussit à produire un semblant d’argumentation, même les idées les plus nocives. L’idée de vérité perd tout son sens.

Son projet : établir qu’il est possible de connaître autrement que par les sens, donner une base solide à l’idée des définitions éternelles de Socrate, les concilier avec le constat du mouvement perpétuel d’Héraclite, et faire taire les sophistes.

  1. La solution : des Idées éternelles comme principes du monde sensible

        Platon va faire des « définitions » de Socrate des réalités spirituelles existant dans un monde à part. Sous l’influence de Pythagore, pour qui le monde est à l’imitation des nombres divins qui sont la substance de toutes choses, il conçoit un monde plus réel que le « monde sensible », un « monde intelligible » fait d’Idées (ou Formes, ou Essences) parfaites et immuables, modèle idéal ou archétype (idéal,  original qui sert de modèle) du monde sensible qui n’en  est  que la copie. De là, une opposition entre le monde d’ici-bas et celui des Idées: alors que le premier est fluctuant, dégénérescent, confus, maladroitement complexe et mal dessiné, dépendant du monde intelligible, l’Idée existe en soi et par soi, sans altération dans son identité et son unicité, simple, pure, éternelle. Il ne faut cependant pas comprendre que le monde sensible est une copie détachée, un résidu mort du monde intelligible. Le « monde intelligible » est la source et le cœur du « monde sensible », l’inspire constamment, en est le principe, dont l’architecture vivante des Idées, qui sont toutes liées dans un ordre parfait les unes aux autres, pénètre la réalité tout entière. Les choses sensibles sont ce qu’elles sont parce qu’elles contiennent un peu de l’être des choses intelligibles : elles participent à l’être des Idées. Par exemple, les beautés particulières de tel homme, tel cheval, tel geste, ne sont telles que parce qu’elles participent à l’Idée de Beauté. L’Idée du cercle est le cercle idéal dont le cercle concret est la reproduction. Le « monde intelligible », stable et lumineux, est le seul véritablement connaissable, la seule réalité. Sans son soutien, le monde est un chaos invivable et impensable. On reprochera à Platon d’avoir introduit un divorce radical entre le sensible et l’intelligible, et d’avoir dévalorisé, terni l’image du  monde sensible

NB : On peut amorcer une comparaison entre les « Idées », ou « choses intelligibles », et la loi scientifique telle que la conçoit la science moderne. La perception commune nous fournit des observations multiples et contradictoires. Exemple : perception du « lourd » et du « léger ». Chaque objet chute différemment (une bille, une plume, une feuille…) selon leur matière et leur forme, et le milieu dans lequel il chute. La démarche scientifique introduit de l’unité dans le multiple : dans le vide tous les corps tombent à la même vitesse et selon la même direction verticale. Cette unité peut prendre l’allure d’une équation, être traduite en nombres : e=1/2 gt2. Donc : toute chute est la réalisation sensible de la loi galiléenne qui en est la forme intelligible.

  1. Le long chemin de la connaissance sensible à la science : l’allégorie de la caverne

Il est possible de connaître les Idées, mais seulement « par le moyen de la pensée réfléchie », et non par les sens (Phédon). Les sens ne nous offrent que le chaos du monde apparent, incapable de fournir la matière d’une réponse nécessaire et universelle à la question de l’essence des choses. La connaissance est un long chemin qui mène du monde sensible illusoire et inconnaissable, au monde intelligible des Idées.Cette théorie est présentée sous une forme imagée et concrète dans la célèbre « allégorie de la caverne », République, livre VII.

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