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La discrimination à travers la photographie du CV

Cours : La discrimination à travers la photographie du CV. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Novembre 2018  •  Cours  •  462 Mots (2 Pages)  •  508 Vues

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La photo d'identité accompagnant le CV, c'est déjà une première discrimination.

S'il est des professions où il est communément admis qu'un physique agréable est un facteur de réussite, la publication récente de l'essai intitulé « Le poids des apparences » (1), signé du très sérieux sociologue français Jean-François Amadieu, fait pourtant froid dans le dos. Sujet totalement tabou en France, l'influence de l'apparence physique d'un individu sur sa carrière professionnelle fait, depuis des années, l'objet de nombreuses études scientifiques de sociologues américains, anglais et allemands. Toutes tendent à démontrer que la beauté favorise la réussite au travail. Une dictature du beau qui aurait même tendance à s'accentuer.

Elle commence avec la photo d'identité qui accompagne la candidature, première discrimination. Vient ensuite l'entretien d'embauche, où dit-on, la première impression est capitale. Les sociologues estiment à 65 % la part d'information qui passe par les perceptions visuelles. Selon une étude menée par deux psychologues américains, l'impact que nous avons sur quelqu'un dépend à 55 % de notre seul visage, 38 % de notre voix et 7 %, seulement, de ce que nous disons! Mais l'avantage physique ne se limite pas là. Une étude (2) menée, là encore outre Atlantique, a démontré que les hommes très laids gagnent 9 % de moins en moyenne que leurs collègues à poste équivalent, tandis que les très beaux récoltent 5 % de plus. Ainsi aux Etats-Unis, on estime qu'une belle apparence rapporte autant qu'une année et demi d'études supérieures. Un discours politique incorrect que les cabinets de recrutement toulousains se refusent à commenter.

Du point de vue des salariés, on se montre moins réservé. Evelyne, la quarantaine, comptable dans une société toulousaine se souvient avec amertume de son année de chômage. « J'ai passé de nombreux entretiens. Ma fonction repose sur des compétences et non sur l'apparence. Je briguais des postes pour lesquels j'avais toutes les qualités requises, voire plus, mais apparemment pas le physique recherché. Ce n'était bien sûr pas énoncé clairement, mais les sous-entendus étaient suffisamment explicites pour me blesser ». A l'inverse, Lucien, 30 ans, reconnaît avoir souvent été avantagé par sa « belle gueule ». « Je n'ai jamais joué consciemment de mon physique dans ma vie professionnelle. Je ne suis pas naïf, mais j'ai longtemps pensé que si atouts j'avais, ils m'avantageaient surtout dans ma vie privée. Pourtant, au gré des petits boulots que j'ai pu faire, je me suis rendu compte que je bénéficiais souvent de largesses de mes employeurs, surtout lorsque celles-ci étaient des femmes! Pas grand chose, mais j'ai notamment toujours trouvé rapidement du travail lorsque j'ai fait appel à des agences d'intérim, j'ai bénéficié de facilités d'organisation de mon temps de travail alors que les salariés permanents de l'entreprise trimaient pour obtenir une journée, ou encore d'avances sur salaires, d'ordinaires refusées ».

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