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Boycott des Jeux Olympiques de Pékin

Dissertation : Boycott des Jeux Olympiques de Pékin. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Mars 2012  •  Dissertation  •  1 968 Mots (8 Pages)  •  1 421 Vues

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Plaidoyer "pour un monde meilleur"...

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Depuis quelques semaines la question d’un éventuel boycott des Jeux Olympiques de Pékin divise les intellectuels de tous bords, et l’on essaie de propager ce débat dans l’opinion publique. Notons d’ailleurs que l’on ne parle plus de non participation aux épreuves mais d’abstention lors de la cérémonie d’ouverture, reconnaissez que la nuance est de taille... Il n’est pas de bon ton de trop heurter l’ordre mondial: l’ordre économique, politique, en un mot géopolitique...Point trop n’en faut! Et si d’aventure le boycott de cette cérémonie était aussi trop douloureux alors l’on prend les devants en attaquant la flamme olympique sur son parcours, acte magnifique de courage (notamment la tentative d’agression d’athlètes handicapés!), qui s’en prend à un symbole dont bien peu en connaissent réellement la portée...

Tout ceci dénote à l’évidence une immense et insupportable hypocrisie dont l’ensemble des politiques, des médias et des acteurs économiques se font les complices avec délectation, et je ne parle même pas du pouvoir sportif, le pauvre, qui ne sait plus même s’il existe encore, incapable d’avoir le moindre discours cohérent, d’élever une voix simple et claire pour faire entendre à tous le message porté par les valeurs olympiques et la puissance de son évocation...

Alors devant cette confusion extrême j’ai décidé de prendre la parole à mon tour, comme un coup de gueule, car dans mon esprit la vasque est pleine et je ne supporte plus de voir dilapider l’héritage olympique, notamment en France, patiemment construit par d’immenses dirigeants sportifs dont le dernier en date fut mon Maître et ami Nelson Paillou, ancien Président du Comité National Olympique et Sportif Français ainsi que du Congrès Olympique du Centenaire en 1994, la dernière véritable autorité morale de l’olympisme que notre pays ait connu...

Alors comme un passage de témoin je reprends son flambeau pour remettre certains principes au cœur du débat:

Eteindre la flamme c’est passer sous silence plus de 100 ans de solidarité olympique, faire fi de l’œuvre immense de rapprochement et d’amitié entre les peuples que le sport a accompli.

Eteindre la flamme c’est insulter les athlètes qui en tous temps et en tous lieux se sont battus corps et âmes pour faire triompher leurs causes et les valeurs qu’ils défendaient , c’est annihiler l’exceptionnel combat de Jesse Owens dans l’antre des nazis à Berlin en 1936, c’est mépriser le message adressé par le poing ganté de Tommie Smith et ses amis aux Jeux de Mexico en 1968, c’est oublier que ces combats là sont plus forts que toutes les dictatures et toutes les injustices, que le message qui reste dans l’histoire est celui du refus de l’ignominie et que justement participer mais participer autrement est la plus extraordinaire manière de faire triompher ses idées, mille fois plus puissant, plus marquant dans la mémoire collective qu’un boycott oublié...

Eteindre la flamme c’est trop facilement se dédouaner de tous les renoncements, les compromis et les concessions faites au régime chinois par l’ensemble des entités économiques et politiques de notre pays.

C’est reprendre d’une main (la main sportive), ce que des centaines d’autres mains donnent par derrière: investissements massifs de nos entreprises pour «pénétrer» le marché chinois, courbettes et couleuvres avalées par nos hommes d’Etat ravalés au simple rang de VRP de luxe, ne pensant qu’à vendre de juteux contrats à nos «amis chinois» si fréquentables lorsqu’il s’agit de gros sous et de parts de marchés...

C’est aussi l’hypocrisie du monde artistique qui se gargarise de la culture chinoise et des multiples passerelles avec les créateurs de ce pays sans que quiconque ne trouve à redire à ces relations «culturelles» tout à fait saines évidemment, entre gens de bonne compagnie vous pensez-donc! Sachant que l’un des plus grands musées londoniens accueille en ce moment une exposition valorisant la création chinoise (largement financée par l’Etat...) sans essuyer le moindre protestation, sachant que l’Exposition Universelle qui se prépare à Shanghai pour 2010 là aussi ne suscite aucun débat...

C’est la merveilleuse amnésie de nos «grands intellectuels» qui passent sous silence pour la plupart leur passé maoïste alors qu’ils glorifiaient il y a peu l’œuvre du Grand Timonier...

C’est le rendez-vous de tous les opportunistes et carriéristes qui ne savaient même pas où le Tibet se trouvait il y a quelques mois, ni l’historique du conflit l’opposant à son voisin chinois depuis des siècles...

C’est faire du drame de la répression au Tibet (intolérable du point de vue de l’humaniste) une cause plus noble que le génocide du Darfour (là aussi avec la bénédiction de Pékin) alors que ce drame africain est mille fois plus terrible...

C’est accréditer l’idée qu’il y a non pas les nobles causes et les autres, mais qu’il y a les causes médiatiques et les autres, j’ai presque envie de dire pour nous autres français les causes d’indignation «bobos» (encensement du dalaï-lama et de son combat car beaucoup de stars ou d’intellectuels se sont découverts la fibre bouddhiste...) qui orientent la pression des médias sur tel ou tel conflit au détriment de la misère humaine qui ne connaît ni frontières, ni hiérarchisation.

C’est rejeter un peu notre responsabilité collective à nous autres citoyens qui ne nous privons pas d’acheter chinois pour de simples raisons de pouvoir d’achat en n’oubliant pas de mentionner que les investissements chinois dans l’hexagone créent plus d’emplois que les délocalisations n’en suppriment...

C’est crier avec les loups, les Etats-Unis entre autres, qui réclament l’arrêt des exécutions capitales en Chine alors qu’ils continuent allègrement chez eux à pratiquer la peine de mort...

C’est établir deux poids, deux mesures, dans le respect du droit international en condamnant (tout comme je le condamne) l’intervention policière au Tibet (acte de droit interne du point de vue chinois qui ne reconnaît pas cet Etat comme un état libre), tout en envahissant un pays indépendant (l’Irak) au mépris des plus élémentaires règles du droit international...

Et puis citerions-nous aussi Guantanamo, les camps de tortures de la CIA sur le territoire européen

...

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