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Étude du poème Le gymnaste de Francis Ponge

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Par   •  16 Juin 2013  •  Étude de cas  •  1 440 Mots (6 Pages)  •  2 623 Vues

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le gymnaste de Francis Ponge

Introduction

Si le mollusque était toute intériorité, être sans existence extérieure, le gymnaste lui, est l'extériorité la plus totale, il est tout dans la lettre. C'est le caractère d'écriture qui le constitue comme ce qu'il est : une apparence, une superficialité. Caractère mobile il se déplace sur une barre qui fait ligne, mais il n'a pas d'autre sens que la démonstration qu'il donne ici de lui-même. D'abord lettre, il se montre à nous dans l'articulation de son corps, puis se déplaçant, il devient animal par métaphore, enfin il nous montre ce qui de l'homme rejoint cette superficialité qu'il incarne si bien.

La lettre

L’écriture du mot Gymnaste, son orthographe nous donne l’image première de ce qu’il est, il se fait d’emblée majuscule, G majuscule. Dans le bouclage de la lettre apparaissent la moustache et le bouc, elle fait donc figure, visage, et les seuls indices relevés sont ceux de la virilité, de la force virile mais sans l’intelligence. La pilosité frappe en premier, le front bas laissant soupçonner des capacités intellectuelles réduites, en second. L’accroche-cœur, la boucle supérieure de la lettre, signale le bourreau des cœurs, le magnétisme animal qui attire irrésistiblement les femelles. Est-ce à dire que le spectacle serait celui d’une parade sexuelle ? Sans doute car : « Tous les cœurs il dévaste ».

De plus, le y, s’il est en minuscule, nous donne l’image de l’organe avantageux que moule en plis le maillot de l’athlète, l’on passe du visage et sa pilosité, à l’aine avec la queue à gauche comme pour le y minuscule quand on le regarde de face, mais nous sommes victime de l’illusion du texte en miroir, la queue serait en fait à droite ; pour le Y majuscule qui nous est ici montré, la queue est pendante et verticale, ni à droite ni à gauche. La virilité dans le gymnaste paraît exacerbée, exagérée, mais paradoxale.

Pourtant la finale du mot en –aste, montre à l'évidence que notre bourreau des cœurs ne profite pas des attributs avantageux de sa sexualité, s'il dévaste les cœurs, il « se doit d'être chaste ». Enfin, en animal viril, il se doit encore de jurer, et son juron est BASTE, c’est-à-dire une francisation du « basta » italien, nous renvoyant à la même finale –aste qui est celle de son nom.

La fatuité du personnage est soulignée par la prosodie, le rythme de la phrase, trois hexamètres chacun terminé en –aste, : « Tous les cœurs il dévaste », « mais il se doit d’être chaste » et « et son juron est baste », le poète reprend le sens de la formule du bateleur, la versification facile et le jeu de mot trivial.

Animal

Tout déjà, dans le gymnaste évoque la force animale, la comparaison avec l’animal s’imposait donc : le premier évoqué est le singe mais par une formule singulière : « Plus rose que nature et moins adroit qu’un singe (…) », deux qualificatifs sans aucun rapport l’un avec l’autre, une couleur et une capacité physique, et pourtant mis dans une relation comparative d’intensité, le rapport est bien sûr non pertinent, il s’agit d’une hypallage, figure de construction, de caractérisation non pertinente. Les substantifs, eux aussi, sont mis dans un rapport non pertinent : nature et singe, mais il s’agit de rendre de façon presque visuelle le caractère frustre, nature du personnage. Du singe s’il n’a pas l’adresse, il hérite peut-être de l’aspect simiesque, et puisqu’il était question des plis du maillot à l’aine et de la queue, par un retournement du gymnaste le rose rappellerait les fesses, celles du babouin notamment. Pourtant l’allitération en [s] du paragraphe en trois hexamètres fait plutôt penser au serpent, mais c’est bien moins que cela qu’il retombe, après avoir manqué d’être singe le voici : « comme un ver ».

Ayant échoué à être aérien, il se retrouve à terre comme un ver sur sa motte, quoi de moins aérien qu’un ver, quoi de plus terrestre puisqu’il s’en nourrit même ! Mais son zèle à lui, reste pur : « saisi d’un zèle pur. », il n’y a rien au bout de sa course, son acrobatie ne le conduit à aucun profit immédiat sinon elle-même. Le singe bondit et se déplace de branche en branche dans un but utilitaire, le gymnaste non, c’est l’acrobatie elle-même qui le nourrit, elle n’est pas moyen, elle est fin.

Enfin le voilà qui choit « comme une chenille

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