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Les accords Matignon

Mémoire : Les accords Matignon. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Janvier 2022  •  Mémoire  •  634 Mots (3 Pages)  •  312 Vues

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JUIN 1936 : LES ACCORDS MATIGNON

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La crise économique touche la France à partir de 1931. La crise sociale qui s’ensuit favorise la montée en puissance de l’extrême droite, qui montre son hostilité au régime républicain, comme lors de la journée du 6 février 1934. Cette situation conduit les partis de gauche à se réunir dans une alliance politique, le Front populaire, qui leur permet de remporter les législatives en mai 1936. Au lendemain de cette victoire et dans l’espoir de grands changements pour le monde ouvrier, des grèves se déclenchent entre le 11 et le 13 mai au Havre et à Toulouse. Puis c’est une vague massive de grèves qui se marque par une occupation joyeuse des usines.

Léon Blum, le principal dirigeant de la SFIO, est président du Conseil depuis le 4 juin 1936. A la demande de la Confédération générale de la production française (CGPF), il convoque immédiatement les syndicalistes patronaux et ouvriers à l’hôtel Matignon, siège de la présidence du Conseil, le dimanche 7 juin 1936. Les accords Matignon sont signés dans la nuit du 8 juin 1936, paraphés par les représentants de la CGPF, principal syndicat patronal de l’époque mené par l’industriel de la chimie, René-Paul Duchemin, et Pierre-Ernest Dalbouze, dirigeant d’une entreprise de construction mécanique ; les dirigeants de la Confédération générale du travail (CGT), principal syndicat ouvrier, notamment Léon Jouhaux, ainsi que les membres du gouvernement de Front populaire, en premier lieu Léon Blum et son équipe ministérielle : Roger Salengro, ministre de l’Intérieur, et Charles Spinasse, ministre de l’Économie nationale.

Ces accords entraînent des bouleversements importants dans les relations sociales. Outre une augmentation des salaires comprise entre 7 et 15 %, ils appellent les patrons à respecter la liberté syndicale établie par la loi Waldeck-Rousseau du 21 mars 1884 et prévoient la création, dans les établissements de plus de dix ouvriers, de délégués représentant les salariés auprès de la direction. L’article 1 rompt avec la logique libérale et individualiste du contrat de travail, en légalisant l’établissement de contrats collectifs de travail par branches d’activité.

 

Suivant cette signature, le 20 juin 1936, l’Assemblée nationale vote la loi qui institue deux semaines de congés payés annuelles pour les salariés. Le lendemain, donnant corps à une vieille revendication ouvrière, elle établit la durée maximale hebdomadaire de travail à 40  heures, diminuant celle-ci, de fait, de huit heures par semaine.

Ces lois visent à améliorer les conditions de vie des ouvriers, mais participent aussi du projet économique du gouvernement. Léon Blum refuse la déflation et la politique de rigueur privilégiées par ses prédécesseurs ; il fait le choix la relance de la production par l’accroissement du pouvoir d’achat. Les augmentations de salaires, les congés payés, mais aussi les grands travaux qu’il souhaite mettre en œuvre doivent stimuler la demande, soit l’activité par la croissance des revenus disponibles. La loi sur les 40  heures, par la réduction du temps de travail, doit pousser les employeurs à recruter et, de fait, inciter à une forme de partage du travail disponible et ainsi lutter contre le chômage de masse.

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