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Étude du roman L'Evadé de Boris Vian

Mémoire : Étude du roman L'Evadé de Boris Vian. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Février 2013  •  1 094 Mots (5 Pages)  •  2 817 Vues

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Dans la première partie du XXème siècle, influencé par le mouvement existentialiste selon lequel l’homme serait le seul responsable de ses propres actes, Boris Vian publie Chansons et Poèmes. Très critiquée de son vivant, son œuvre littéraire est très appréciée par la génération des années 60 et est désormais devenue un classique de la littérature française. C’est dans ce recueil qu’il écrit le poème dramatique L’évadé, ou l’histoire d’un homme avide de liberté.

Je montrerai dans un premier temps la fuite de l’évadé puis je m’attacherai à la manière dont Boris Vian raconte la vie éphémère de celui-ci.

L’auteur du poème raconte la tentative d’évasion d’un prisonnier. Il parle d’abord de la prison en elle-même, puis de la course de l’évadé et enfin la froideur et le calme des gardiens.

Dans ce poème, le cadre est simple, ce qui donne l’impression que cette prison représente toutes les prisons. Ainsi, les éléments du décor sont nommés mais pas décrits : la colline, la rivière, les arbres, la prison (synecdoque : elle est décrite seulement par les murs « les quatre murs », v3). Il en est de même pour les personnages qui ne sont évoqués que par des pronoms personnels à la troisième personne. Le lecteur peut donc identifier n’importe qui dans cette situation : il est plus sensible à l’action et prend la défense du prisonnier. Le poète fait aussi appel au discours direct (« Pourvu qu’ils me laissent le temps ») pour vivifier l’action et pour que le lecteur s’identifie au fuyard.

Ensuite l’auteur nous parle de la fuite d’un évadé. Celle-ci nous apparait comme improvisée, l’évadé doit faire preuve de rapidité et elle est semée d’embuche. D’abord, l’évadé ne semble avoir aucun plan pour s’échapper : il espère que les gardiens vont lui laisser du temps (« pourvu qu’ils me laissent le temps » aux vers 9, 15, 19, 21). L lecteur à l’impression qu’il ne sait pas où il va, ce qu’il fait, puisqu’il s’arrête plusieurs fois pour cueillir des feuilles et boire. Ensuite, cette évasion est une course contre la montre. La répétition du vers « Pourvu qu’ils me laissent le temps » se fait à des intervalles de plus en plus courts, faisant penser à la fin d’un compte-à-rebours avant sa mort. La monotonie de la construction des vers symbolise le rythme effréné de la course, et l’accumulation des verbes d’action (« dévaler », « sauter », « courir »…) se fait de plus en plus sentir vers la fin du poème. L’évadé est aussi essoufflé : Boris Vian compare son corps à une forge au vers 6. Enfin, cette course est semée d’embuches : « herbes », « pierres »,… sont autant d’obstacles qui ralentissent la fuite du prisonnier.

Enfin, les « assassins » semblent calmes, sûrs de leur coup. Cet évasion semble habituelle : la sirène, personnifiée, est sans joie ; les tirs des fusils sont qualifiés de « secs », v14, d’où l’impression de précision qui s’en dégage. De plus, la balle de cuivre à foudroyé le fuyard : une seule a suffit pour le tuer. Les gardiens de la prison, une fois l’homme tué, ne semblent pas éprouver le moindre sentiment. L’auteur, en effet, ne parle que du destin dramatique du condamné. Il est aussi intéressant de noter la différence de rythmes entre les vers concernant ce condamné et ceux concernant les assassins. Pour le premier, le rythme est saccadé, tel la respiration haletante du prisonnier. Pour les autres, il est fluide, sans ponctuation ni enjambement. D’où cette sensation de sérénité qui s’en

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