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Étude du conte Candide de Voltaire

Cours : Étude du conte Candide de Voltaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Novembre 2012  •  Cours  •  1 412 Mots (6 Pages)  •  802 Vues

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Il est clair que les deux personnages principaux, Candide et Pangloss, ont été scrutés sous toutes leurs coutures dans d'autres chapitres. Ils sont en effet partie intégrante de la texture essentielle de l'oeuvre. Il reste donc ici à apprécier les autres personnages. Soit : Thunder-ten-tronckh, Cunégonde, la vieille, Cacambo et Martin.

Thunder-ten-Tronckh constitue plus un symbole qu'un personnage. Nom propre délibérément ridicule, évoquant un tonnerre impuissant, il véhicule le mépris de Voltaire pour la noblesse et ses prétentions insensées.

Le fils Thunder-ten-Tronckh prolonge l'image du père, mais d'une manière finalement plus cynique. On s'attendait à une humanité réussie, mieux en tout cas que chez le paternel casse-pied, mais le fils se montre aussi obtus que le père. Candide, qu'il retrouve pourtant avec émotion dans sa mission du Paraguai, devient insolent dès qu'il annonce son intention de marier Cunégonde - n'a-t-elle pas 72 quartiers! Candide, qui pourtant a sauvé Cunégonde de la mort, reçoit de son frère le plat de la lame au visage. Le fils est donc pire que le père : ayant profession de suivre les préceptes du bon Jésus, il témoigne au contraire d'arrogance et d'insensibilité. Le décodage en est simple : l'auteur déteste encore plus la religion que le pouvoir royal. On notera justement que c'est dans un contexte militaire que le prêtre apparaît : pouvoir et religion, pour Voltaire, ont toujours été liés en coulisse.

Cunégonde représente la fille "facile" de bonne famille, dont l'habileté langagière, voire même une capacité toute panglossienne à recouvrir de termes nobles une attitude plutôt putassière, illustre clairement la naïveté de Candide : cette femme ne le vaut pas. La laideur qui l'afflige à la fin, sorte de révélateur tardif de sa véritable valeur, finit par rejoindre Candide et lui imposer la vraie nature de la donzelle vieillissante. Notre héros ressemble en cela à Pangloss : il faut à tous deux un long cheminement pour en arriver à appréhender le réel d'une manière objective. Il demeure que l'erreur de Pangloss est fondamentale alors que celle de Candide, plus tendre, provient davantage de son jeune âge et des illusions amoureuses qui l'accompagnent souvent.

La vieille apparaît au chapitre 7. La vieille occupe une place quelque peu importante. Les chapitres 11 et 12 lui sont consacrés en entier : ils constituent une vaste citation de l'histoire de la vieille. Comme il y a 30 chapitres, cela fait déjà un 1/15 de l'oeuvre de consacré à la vieille. à cela s'ajoutent quelques passages, notamment vers la fin, où elle apparaît. Le sens de ce personnage, outre qu'il contribue, comme plusieurs autres, à constituer un démenti vivant aux élucubrations de Pangloss, occupe une autre fonction, plus importante : la vieille dépeint par avance ce que sera Cunégonde une fois atteint le troisième âge. En effet, ce n'est pas pour rien que Voltaire lui a attribué une naissance noble et une vie aventureuse aux multiples couchettes forcées chez moult brutes impériales. La belle Cunégonde, dont Candide demeurera si longtemps l'amoureux transi, est une "vieille-en-devenir". Elle constitue le signe tangible de la naïveté naturelle de Candide. La préfiguration s'actualisera : Cunégonde, au dernier chapitre, sa beauté amochée par les multiples ébats licencieux, auxquels elle ne se refusait pas tant que ça, ressemble étrangement à la vieille. Leur cheminement se résume en trois mots : noblesse, ébats, vieillesse.

Cacambo représente l'expérience concrète. C'est le contrepoint réaliste à la candeur du jeune héros. Son nom, d'ailleurs, sent son métissage et les racines populaires. Voltaire le dit explicitement au début du chapitre 14 : "C'était un quart d'espagnol, né d'un métis dans le Tucuman ;[...]" Il est chargé d'expérience et constitue par là un contrepoids aux divagations de Pangloss. La citation précédente continue ainsi : "il avait été enfant de choeur, sacristain, matelot, moine, facteur, soldat, laquais." Effectivement, Cacambo rappelera Candide à la réalité par de petites phrases nourries par l'expérience, c'est-à-dire justes et cyniques.

Martin est un Cacambo instruit. Comme ce dernier, il a été marqué par de multiples expériences. En fait, il faudrait plutôt parler d'épreuves. En effet, fin chapitre 19, on voit que Martin est choisi comme étant le plus malheureux parmi les plus malheureux. Non seulement est-il lui aussi un intellectuel (l'auteur précise que Martin est un savant), mais la multiplicité des périls qu'il a endurés s'avère considérable. Il ressemble donc à ce double titre à Pangloss, mais en constitue le miroir positif : un intellectuel sans rationalisation,

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