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Étude du Conflit De génération Dans le roman Sous L'orage De Seydou Badian

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Par   •  3 Mai 2015  •  5 031 Mots (21 Pages)  •  1 086 Vues

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.2. Quintessence de Sous l’Orage Ce roman met en relief le conflit ouvert qui oppose deux générations, la nouvelle génération et la vieille, les jeunes et les vieux, les modernistes et les conservateurs. Il montre comment la jeunesse, qui se prépare à entrer dans la vie, s’oppose d’une façon résolue à certaines pratiques ancestrales obsolètes, et surtout, refuse de se soumettre à la domination européenne, tout en accusant les aînés de veulerie. Kany, fille du père Benfa et de maman Téné, tombe amoureuse de Samou, jeune collégien et fils de maman Coumba. Mais cette idylle se bute à un obstacle: la tradition. Garant intransigeant des valeurs africaines, père Benfa s’oppose farouchement à cette idylle. Il préfère plutôt donner sa fille en mariage à Famagan, un octogénaire, riche commerçant de la contrée et polygame, selon l’éthique africaine. Mais c’est sans le consentement de la fille. Informée par sa mère de la décision du père Benfa, Kany, en tant que produit de l’école des Blancs, refuse catégoriquement d’obtempérer à la volonté de son géniteur. Ainsi naît, dans la famille Benfa, une division au sujet du mariage de Kany. D’un côté, les frères et sœurs de Kany donnent leur préférence au jeune Samou, leur congénère; de l’autre, le père 10 Benfa et son fils aîné Sibiri soutiennent la cause de Famagan, et maman Téné, inquiète et fidèle à la culture ancestrale, demande à sa fille de se soumettre à la volonté de son père. Déçue par le comportement de Kany qui refuse d’être l’épouse du riche commerçant Famagan, père Benfa se résout à éloigner la récalcitrante en l’envoyant, en compagnie de Birama, chez son frère aîné Djigui. Kany et Birama s’en vont, par le train d’abord et puis par le chaland, au village de l’oncle Djigui où le mode de vie demeure archaïque. L’accueil a lieu d’abord dans la réticence, ensuite dans la cordialité. Les deux jeunes gens découvrent assez vite comment tout dans ce village est empreint du rythme de vie passéiste. Ils prennent cependant plaisir à faire connaissance avec certaines coutumes qui, tout en leur paraissant bizarres, leur semblent charmantes. Plus tard, Birama fait connaissance avec l’infirmier Tiéman, un homme sage. Il le met au courant du différend qui s’est produit dans sa famille au sujet du mariage de Kany. Immédiatement, le sage écrit à Samou, et c’est par la réponse du jeune homme que Kany et Birama apprennent, au moment de repartir, que l’oncle Djigui est intervenu en faveur de sa nièce. Benfa s’est plié à la volonté de son frère aîné. Ainsi se termine le conflit dans la famille Benfa. Samou étant dorénavant accepté avec ferveur et joie dans la famille de Kany, les multiples épouses du père s’adressent au jeune homme comme leur futur gendre. Plus tard, Les deux jeunes gens se marient. Ainsi, leur rêve se concrétise et devient une réalité. 1.3. Etude critique de l’œuvre Publié en 1957 aux Editions Les Presses Universelles d’Avignon, Sous l’Orage, le premier ouvrage de Seydou Badian, est un roman éducatif qui a provoqué diverses réactions auprès des lecteurs. Comme toute œuvre richement pourvue de vertus et/ou de thèmes, le roman de Seydou Badian n’a pas encore dévoilé tous ses mystères et il ne le fera peut-être 11 jamais. Ainsi, il a fait l’objet des critiques mitigés : d’une part, il a été salué par les critiques favorables aux thèmes développés par l’écrivain malien; alors que d’autre part, il a été vilipendé par ceux qui s’y opposent. Parmi les partisans de l’écrivain malien qui reconnaissent la valeur littéraire de cette fiction, on peut citer Françoise Tsoungui qui a axé sa réflexion sur la biographie de Seydou Badian avant de porter son jugement sur la production littéraire de l’écrivain malien. Elle écrit: « Après une enfance africaine, des études primaires et quelques années d’études secondaires faites à Bamako, il s’expatrie et prépare le baccalauréat à Montpellier, en France. Il y fréquente la faculté de médecine et devient docteur en médecine en 1955 » (Tsoungi 1985: 4). Elle renchérit en disant que « Seydou a connu le passage du monde traditionnel au monde moderne. Comme Tiéman-le-soigneur, il a eu l’occasion de confronter ces deux mondes dans leur milieu d’origine » (Ibidem, 4). Cette critique met l’accent sur la corrélation entre la vie et la carrière littéraire de Seydou Badian. Elle estime que les expériences de la vie quotidienne vécues par l’écrivain malien trouvent leur écho dans son œuvre littéraire. Cela parce que le romancier, dans sa fiction, fait allusion à la tradition africaine qu’il a expérimentée dans son pays d’origine pendant sa jeunesse tout comme pendant son adolescence, en tant qu’Africain. L’artiste se réfère aussi à la modernité qu’il a découverte pendant ses études primaires, secondaires et universitaires. Aussi essaie-t-il de concilier les deux mondes, traditionnel et moderne, pour montrer qu’une société qui se veut nouvelle et édifiante devrait nécessairement faire la symbiose des valeurs ancestrales et modernes. Tout comme Françoise Tsoungui, Ouédraogo présente aussi des éloges à Seydou Badian pour la combinaison de l’oralité et de l’écriture dans ce roman, et il le souligne en ces termes: “Seydou Badian est un étudiant de l’histoire orale et écrite”. Pour ce critique, l’intérêt 12 de ce roman se trouve dans le fait que l’auteur fait la symbiose de deux mondes, ancien, incarné par la tradition, et nouveau, représenté par la modernité. Pour sa part, Niyibizi JeanMarie (2003: 4) salue favorablement le roman de Seydou Badian, tout en focalisant aussi son attention sur la biographie de Seydou Badian. Il met en exergue un aspect important qui le fascine: le changement de carrière dans la vie de cet écrivain. Il le témoigne en ces termes: “Seydou Badian Kouyaté est un médecin de formation. Mais curieusement, il s’est intéressé à la littérature. Ce changement brusque de domaine et l’intérêt que l’auteur attache à la littérature nous ont interpellé” (Ibidem: 4). Pour lui, ce romancier est spécial dans ce sens qu’il abandonne, de plein gré, sa carrière de guérisseur de corps pour se pencher à la littérature. Par ailleurs, il estime que ce changement est significatif: l’écrivain ne veut pas rester passif, indifférent aux réalités de sa société, mais veut plutôt demeurer actif en transmettant à son lectorat un message important. Outre la biographie qui a attiré l’attention des critiques qu’on vient de présenter, un autre aspect qui les a fascinés, c’est la thématique. Léonard Sainville, par exemple, s’est intéressé à la thématique examinée par Seydou Badian dans cette œuvre romanesque. Il considère que « le roman de Seydou Badian expose le conflit

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