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Étude de la tragédie Bérénice de Racine

Commentaire de texte : Étude de la tragédie Bérénice de Racine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Mars 2013  •  Commentaire de texte  •  712 Mots (3 Pages)  •  686 Vues

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Bérénice est une tragédie en cinq actes (comportant respectivement 5, 5, 4, 8 et 7 scènes) et en vers (1506 alexandrins) de Racine représentée pour la première fois le 21 novembre 1670 à l’Hôtel de Bourgogne, avec sa nouvelle vedette Marie Champmeslé dans le rôle-titre. L'épître dédicatoire est adressé à Colbert.

Jean-Baptiste Racine.PNG

Quoique la troupe de Molière ait joué Tite et Bérénice de Corneille juste une semaine plus tard, et que Racine eût pu profiter de la romance avortée entre Louis XIV et Marie Mancini, nièce du cardinal Mazarin (« Vous êtes empereur, Seigneur, et vous pleurez ! », acte IV, scène 5)1, la pièce de Racine, futur historiographe du roi, est entièrement différente de celle de Corneille2. Cette tragédie est en effet une réplique de la monarchie absolue en France. Occupé pour l'État, le roi Louis XIV ayant déjà 31 ans y devint héros, grâce à ceux que Titus et Paulin révéraient3. Il s'agit de l'obligation des souverains, en dépit de la passion. Finalement, c'est Bérénice qui rappela et confirma non seulement les devoirs de deux princes mais aussi, vraisemblablement, le sien. En citant Jacques Morel, « l'œuvre de Racine constitue un long dialogue avec Louis XIV (Théâtre complet, 1980)», un programme de la Comédie-Française précise que « l'action de Titus est donnée en paradigme de la monarchie française, de la légitimité du Roi et Bérénice est la tragédie de la nécessité politique. »

« La tragédie de Racine avait tout lieu de plaire au monarque qui, dans ses actes et dans l'image qu'il renvoyait de la raison d'État, de la continuité monarchique, des pouvoirs et des devoirs qui incombent à la souveraineté, incarna le mieux le vers de Titus : « Mais il ne s'agit plus de vivre, il faut régner. (acte IV, scène 5) » Tout comme Louis XIV qui s'engage à respecter les lois fondamentales du Royaume, rempart contre la tyrannie, Titus rappelle la loi romaine qui lui interdit d'épouser une reine étrangère :

Rome, par une loi qui ne se peut changer,

N'admet avec son sang aucun sang étranger,

Et ne reconnaît point les fruits illégitimes

Qui naissent d'un hymen contraire à ses maximes. (Paulin, acte II, scène 2)

(Programme de Bérénice de la Comédie-Française, représentée à Luçon le 15 avril 2011, p.4-5) »

Certes, depuis le XVIIIe siècle, on disait parfois que ce serait Henriette d'Angleterre qui aurait demandé aux deux auteurs de préparer cette pièce simultanément. Cependant, ce concours hypothétique fut complètement combattu en 1907 par Gustave Michaut, puis, 50 ans plus tard, par Raymond Picard4. De nos jours, c'est Georges Forestier qui précise encore ses raisons5.

Alors que Tite et Bérénice ne compta que trois représentations, les spectateurs parisiens revenaient pleurer à Bérénice de Racine6. En commandant une représentation devant la Cour, le Roi Soleil lui-même exprima sa préférence7 . Lorsque, par ordonnance du roi, la Comédie-Française

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