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Étude de la tragédie Bérénice de Racine

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Par   •  16 Mars 2013  •  1 414 Mots (6 Pages)  •  1 850 Vues

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Introduction

Jean Racine se lance dans le théâtre à 18 ans; il obtient son premier succès avec Alexandre Le Grand en 1665, ce qui lui vaut le soutien de Louis XIV. A cette époque, c'est un Corneille âgé de 64 ans, sur le déclin et porteur de valeurs du siècle de Louis XIII qui domine encore la vie culturelle. Racine en revanche incarne celles de la génération montante et entend bien rivaliser avec le premier. En effet, en 1670, Racine donne Bérénice à l'Hotel de Bourgogne offrant l'occasion d'une joute théâtrale avec Corneille qui donne au même moment Tite et Bérénice. La pièce met en scène le dilemme auquel Titus est confronté. Ainsi il doit choisir entre sa mission d'empereur de Rome ou la passion qui l'unit à Bérénice, reine étrangère qu'il ne peut épouser. La fatalité d'un tel choix se présente dès la scène II de l'acte 1, où, après une très courte scène d'exposition, c'est l'ami et rival de Titus, Antiochus, qui procède à un monologue délibératif pesant les conséquences de la déclaration de son amour pour Bérénice -pourtant voué à l'échec.

I/ Le trouble tragique dans une scène informatrice

La scène d’exposition

La scène 2 de l’acte I fonctionne donc comme une scène d’exposition, suivant une très courte première scène qui est cassé pour être remplacée avec ce monologue : a comme fonction d’informer le spectateur et le lecteur sur l’action qui s’engage.

La double énonciation sert à l’auteur pour évoquer la situation des personnages: Antiochus, dans ce monologue, se parlant à lui-même, cite ainsi les noms des protagonistes principaux : « Antiochus » pour lui-même dès le premier vers, puis il évoque « Bérénice » et « Titus ». Il est actuellement roi de Commagène et son ami Titus, lui, est empereur de Rome.

La situation politique des personnages est soulignée par les termes qui évoquent le pouvoir : « reine », « empire ». On imagine aussi l’époque à laquelle se déroule la pièce par ces informations qui font penser à l’Antiquité.

Les relations actuelles entre ces trois personnages sont expliquées : On apprend ainsi qu’Antiochus est amoureux de la reine Bérénice mais n'a aucune chance sachant en plus que l'amour qu'il éprouve pour Bérénice n'est pas réciproque

Vers 29 : La coupe inhabituelle du vers met en valeur le drame que représente ce mariage pour Antiochus.

SITUATION: Dans ce monologue, le sujet est défini : au moment où Bérénice s’apprête à épouser Titus, Antiochus, qui l’aime depuis longtemps mais s’est tu pendant cinq ans, décide de lui parler enfin, d’oser proclamer un amour non partagé : «Je vous aime» (vers 20). Mais, aussitôt, il retombe dans l’hésitation, la crainte (vers 27-31), puis il se plaint de son long silence, et il opte plutôt pour le départ silencieux (vers 32-34), ensuite il revient à la décision de lui parler (vers 35-47), il imagine même la réponse qu’elle pourrait lui faire, et indique enfin qu’il n’a aucun espoir (vers 48-50).

2) Le doute tragique

Cette scène est aussi l’occasion pour le personnage de manifester le doute tragique qui le fait souffrir

Les fluctuations de l’énonciation marque du trouble d’Antiochus

les phrases de type interrogatif sont très présentes. Elles commencent le monologue, s’y reproduisent de nombreuses fois (vers 21, 22, 30, 31) et mettent en lumière l’hésitation profonde qui le hante

De plus, des questions rhétoriques expriment l’impossibilité de trouver une issue favorable: Pourrai-je, sans trembler, lui dire : ‘je vous aime’ ? Il hésite à « partir » ou à rester pour « parler » à Bérénice de sa passion. Il décide d’aller la trouver mais il reste indécis car c’est une question qui clôt son intervention.

Le vers 22 est écartelé au deux extrêmes: « crainte » et « souhaité », antithèse qui marque l'indécision par contradiction.

Ce doute est aussi imprégné d’un fort sentiment de désespoir : Le registre tragique apparaît tout au long du passage.

- Le temps amplifie sa souffrance « Je me suis tu cinq ans »

Les exclamations et interjections, telles que « hélas », dit deux fois, signifient cette souffrance. Le champ lexical de la douleur se trouve ainsi fréquemment. Des mots comme « souffrir », « tourment », « obstacle fatal » le démontrent.

On peut aussi remarquer l’utilisation d’hyperboles comme « éternel » et la répétition de « toujours ». Une métaphore animale participe à cet effet : « des pleurs […] que je dévore » Le caractère universel est noté par la référence à des contraintes

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