Étude de l'essai de Foucault: Les Mots Et Les Choses

Michel Foucault naît à Poitiers dans une famille de notables et fait des études de philosophie. Il est alors très influencé par Nietzsche, Marx, Bachelard et Canguilhem et obtient l'agrégation de philosophie en 1951. Après deux tentatives de suicide, ses consultations chez un psychiatre l'amènent à s'intéresser à la psychologie qu'il étudie en plus de la philosophie.

Foucault entend par « les humains » l’espèce humaine, une « idée » de l’homme, une construction dont il rappelle deux étapes historiques marquantes : « l’homme » comme sujet pensant le monde, idée élaborée dans l’Antiquité, réactivée à l’âge classique et qui a fondé toute la culture humaniste et « l’homme » comme objet de savoir, idée apparue au tournant des XVIII et XIXe siècles,en même temps que les « sciences humaines ».

À travers une série de trois hypothèses, Foucault délibère sur la contestation possible de l’humanisme, tout en atténuant la portée polémique de son renversement de perspective.

La première hypothèse est à l’irréel du présent (imparfait dans la subordonnée, conditionnel présent dans la principale), comme si elle semblait irréalisable (« La vraie contestation [...] si elle pouvait s’exercer, ce serait à partir d’une question aberrante » l. 1 et 2).

La seconde se présente en revanche comme une éventualité, avec une subordonnée au présent (« Cette question consisterait à se demander si vraiment l’homme existe », l. 4).

La troisième est à nouveau à l’irréel du présent (« ce que pourraient être le monde et la pensée et la vérité si l’homme n’existait pas », l. 7-8). En donnant une place privilégiée aux humains dans l’ordre du monde, l’humanisme n’a pas pu réellement le penser. Il fallait annoncer « la mort de homme » comme sujet pensant pour pouvoir enfin le connaître.Pour Foucault, c’est au début du XIXe siècle qu’on a commencé à penser l’homme dans un rapport au monde moins dominant, aux prises avec des forces qui lui étaient extérieures : la vie, le travail, le langage.

Foucault utilise la métaphore de l’aveuglement (l. 9), du sommeil (l. 24) et emprunte à Nietzsche la dernière image selon laquelle l’homme serait attaché sans le savoir sur le dos d’un tigre pour démystifier et relativiser la culture humaniste. Le monde a préexisté à l’homme qui le pense, et pourrait lui subsister si celui-ci disparaissait.

...