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Étude de Figures II de Genette

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Par   •  8 Juin 2015  •  2 036 Mots (9 Pages)  •  542 Vues

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 Etudiez les didascalies : dans un premier temps, celles qui concerne la « maîtresse », dans un second temps, celles qui concernent la bonne. Que révèlent-elles des personnages ?

Les mouvements et les états des deux personnages s’opposent et se complètent comme le soulignent les didascalies.

Claire= la maîtresse

1. [Elle] s'assied à la coiffeuse. Elle respire les fleurs, caresse les objets de toilette, brosse ses cheveux, arrange son visage

2. Elle se retourne

3. Elle rit nerveusement

4. Elle tend son pied que Solange examine

5. Elle s'arrange dans la glace

6. Elle se lève et d'un ton plus bas

7. Elle se mire encore.

Les didascalies dessinent une maîtresse nerveuse (cf.2 ,3,6) qui ne supporte pas la solitude : le silence l’inquiète ; elle a besoin de la présence de la bonne pour exercer son pouvoir.

De plus, elle est très préoccupée de son image (cf 1, 5, 7) qu’elle interroge fréquemment dans le miroir ou dans le regard de sa servante (cf.4). Ainsi, personnage narcissique, la maîtresse est manifestement son propre centre d’intérêt et le centre de la scène aussi.

Solange = la bonne

8. Entre Solange.

9. elle prononce « tillol »

10. Solange prend dans l'armoire quelques écrins qu'elle ouvre et dispose sur le lit.

11. Solange s'accroupit sur le tapis, et, crachant dessus, cire des escarpins vernis

12. à genoux et très humble

La servante au contraire est une servante physiquement écrasée, dépendante. Elle entre en obéissant à l’appel, agit sur commande, a une prononciation défaillante signe de son appartenance populaire. Notons surtout la violence de la posture soulignée par le terme « s’accroupit » (qui fait écho de façon sonore à « croupissent ») qui confère un aspect animal au personnage (dont la maîtresse dira d’ailleurs qu’elle est « grosse »)

Etudiez le dialogue :

- Comment se répartissent les paroles ? Interprétez.

- Comment les répliques de l’une et de l’autre s’enchaînent-elles ? Interprétez.

Les deux personnages parlent bien alternativement, et le nombre de prises de parole pour chacune est donc équivalent. Cependant, la maîtresse prononce la réplique initiale et la réplique finale, ainsi que les deux tirades. Elle a manifestement le pouvoir du langage et le dernier mot. Au contraire la servante se tait presque ou la maîtresse la fait taire (cf dernière réplique)

Par ailleurs deux moments se dégagent dans la scène :

- l.1 à 11 (« souliers vernis »)

Un échange bref s’installe, incisif, cinglant même ; les ordres s’accumulent dans des phrases simples, ponctuées d’acquiescements ou d’excuses. L’autorité s’exerce ici de manière directe dans un dialogue du quotidien.

- l. 11 à fin

Les ordres sont toujours omniprésents dans la bouche de la maîtresse, cependant un échange plus complexe s’instaure où interviennent des implicites, des sous-entendus et une dimension symbolique. (cf infra)

On peut donc difficilement parler de véritable échange verbal : d’un côté s’exerce le discours de l’autorité qui ne souffre aucune contradiction, d’un autre, la bonne répond avec brièveté en reprenant servilement les mots de sa maîtresse et ne fait que ponctuer en toute discrétion le discours de la maîtresse. Elle entre quand on l’appelle, s’excuse du moindre retard, acquiesce à chaque demande.

- Qui prononce la réplique initiale, qui prononce la réplique finale ? Comparez et interprétez.

Prononcées par le même personnage, elles ont le même objet : la robe de la maîtresse. Bâties sur des impératifs, elles constituent des ordres qui rappellent à la servante son rôle : obéir et servir. Elles montrent cependant une évolution dans la relation : l’énoncé s’est resserré, l’ordre s’inscrit maintenant dans une phrase nominale « Ma robe ! » et il s’assortit d’une injure « idiote » qui montre que la relation s’est encore tendue alors que la servante n’a fait qu’obéir.

- Quelles sont les personnes grammaticales utilisées par l’une et l’autre dans leurs répliques ? - Quelles modalités, quels types de phrases dominent dans les paroles de la maîtresse ? Relevez et commentez dans les paroles de la maîtresse également le vocabulaire péjoratif employé ?

La maîtresse s’exprime en utilisant le pronom « je » (4 occurrences), décliné dans le possessif « mon », « ma », « mes », et le « vous » (8 occurrences) Ce « je » répété confirme bien la position centrale du personnage et de ses désirs. La cible de ses paroles est la servante. Au fond elle est blessante et faussement protectrice : les possessifs n’expriment aucune complicité, mais au contraire un sentiment de propriété.

Au contraire, la servant s’adresse à la patronne en utilisant la 3ème personne de politesse : « Madame », formulant ainsi une situation de dépendance et de respect soumis. Le seul « je » qu’elle prononce dans la dernière réplique est employé dans une phrase qui sera interrompue par la maîtresse.

La modalité de phrase très majoritairement employée par la maîtresse est l’expression de l’ordre. On rencontre

- des impératifs

« Préparez »

« Disposez »

« Sortez-les »

« Avouez »

« Avouez-le ! »

« Penchez-vous «

« Taisez »

- des phrases nominales, encore plus violentes dans leur injonction

« Claire ! Claire ! «

« La robe blanche pailletée, L’éventail, les émeraudes »

« Et naturellement

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