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Zadig ou la Destinée, Voltaire

Commentaire de texte : Zadig ou la Destinée, Voltaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Mars 2013  •  Commentaire de texte  •  9 212 Mots (37 Pages)  •  3 915 Vues

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Zadig ou la Destinée est un roman mais aussi un conte philosophique de Voltaire, publié pour la première fois en 1747 sous le nom de Memnon. Allongé de quelques chapitres, il fut publié une nouvelle fois en 1748 sous son titre actuel.

D’après Longchamp, secrétaire de Voltaire, c’est au cours des soirées mondaines données à Sceaux, chez la duchesse du Maine, que l’idée d’écrire des contes inspire à Voltaire ce petit roman, qualifié aussi de conte philosophique, qui connaît plusieurs éditions à partir de 1747. Il s'est par ailleurs défendu d’en être l’auteur, le considérant comme une simple « couillonnerie » [réf. nécessaire].

Cette œuvre est inspirée d'un conte persan intitulé Voyages et aventures des trois princes de Serendip[1]. Cependant Zadig va plus loin que les trois princes de Serendip en ce sens qu'il utilise la science de son temps, un « profond et subtil discernement », pour parvenir à ses conclusions. Voltaire n'évoque pas le hasard mais parle d'une « bizarrerie de la providence » [2]. Il introduit également le suspense dans son récit, alors que dans la tradition du conte oriental le lecteur est averti dès le départ que les trois frères n'ont pas vu l'animal, ce qui renforce le raisonnement indiciaire de Zadig pour se rapprocher de la méthode scientifique.

Synthése : premières épreuves Chapitre I-IV

Une structure exemplaire

Ces quatre chapitres, qui ancrent le conte dans la fiction oriental, sont construits de façon symétrique. Les chapitres I et II proposent des épreuves amoureuses : au personnage de Sémire, fait écho celui d’Azora. Les chapitres III et IV placent Zadig face à la justice royale et inscrivent chacun une double scène de procès : procès pour avoir parlé, puis pour s’être tu (chap. III), procès pour blasphème, puis pour crime de lèse-majesté (chap. IV)

Enfin, ces chapitres adoptent un parcours identique : à la possibilité initiale de bonheur succède une épreuve, dont le héros sort certes vainqueur, mais qui le conduit à d’adapter à une nouvelle situation. Se trouve mise en place une dynamique narrative qui vaudra pour l’ensemble du conte.

Jeux de variation

C’est en effet in parcours initiatique qu’impose le conte un héros d’entrée trop parfait. Les quatre premiers chapitres situent les épreuves dans la sphère privée ; on remarque cependant une ouverture progressive de l’univers de Zadig : au domaine intime (sentiments, mariage) succède la question de la place dans la société : solitude (chap. III) ou vie d’honnête homme (chap. IV). De plus, se font déjà sentir les premiers effets de l’expérience : la candeur de Zadig face à Sémire (chap. I) se transforme en méfiance vis-à-vis d’Azora (chap. II) ; l’échec de sa retraite à la campagne (chap. III) le conduit au choix d’une vie sociale (chap. IV)

La question fondamentale du bonheur

Pourtant, si le personnage évolue, toutes ses tentatives pour vivre heureux échouent : c’est donc la question centrale du bonheur qui se trouve posée. Certes, Zadig commence à mesurer les éventuels obstacles du chemin vers le bonheur, à s’interroger sur le rôle du hasard (voir le perroquet) et sur la destinée. Mais, la fin du chapitre IV (<<Zadig commençait à croire qu’il n’est pas si difficile d’être heureux>> -chap. I). C’est cette confiance persistance de Zadig qui fonde largement l’unité des quatre premiers chapitres.

Synthése : l’expérience du pouvoir Chap. V-VIII

Splendeur et misères d’un courtisan

Les chapitres V à VIII sont l’histoire d’une ascension et d’une chute, celles de Zadig dans la sphère du pouvoir royale. Distingué par le roi Moabdar et (la reine Astarté !) dès la fin du chapitre IV, Zadig en devient le favoris puis le ministre jusqu’à éclipser le pouvoir royale au chapitre VII ou on ne relève plus aucune allusion à Moabdar. Pourtant, ce brillant parcours est d’entrée placé sous le signe du malheur : le narrateur prend soin de souligner à la fin du chapitre IV que la <<complaisance>> de la reine pourrait <<devenir dangereuse>>. Le chapitre VIII marque un tournant du conte : victime de ses pour la reine et de la jalousie du roi, Zadig est contraint à l’exil. L’ensemble de cette section reproduit donc le schéma ternaire (illusion du bonheur-épreuve-chute ou réadaptation du héros) mise ne place précédemment

Sagesse et pouvoir

L’exercice du pouvoir par Zadig correspond à un idéal politique des lumières. Si Zadig parvient au sommet, c’est d’abord grâce à son seul mérite (chap. V)/. Zadig c’est le philosophe devenu conseiller des monarques éclairés (voir Voltaire et Frédéric II), c’est la raison portée au pouvoir, c’est l’exercice juste partagée, mesurée de la puissance (Chap. VI et VII), loin des passions et des attitudes courtisanes. C’est aussi un modèle politique qui tente d’apaiser les fanatismes religieux et qui s’intéresse aux arts (chap. VII).

La fiction orientale comme arme critique

Derrière le masque oriental omni présent (de Zoroastre aux vizirs), Voltaire se livre à une critique constante de l’exercice du pouvoir, tel qu’il observe, non dans la lointaine Babylone de Zadig, mais dans l’Europe du XVIII siècle. L’ironie sans cesse utilisée est l’arme de cette critique dirigée successivement contre les courtisans, (chap. V), contre l’iniquité des lois ou la peine de mort (chap. VI), contre le pouvoir tyrannique qui n’écoute que ces caprices et ses passions (chap. VIII). A tout cela, Zadig oppose le <<style de la raison>>, mais ce sont finalement sa vertu (il n’a pas déguisé ses sentiments) et sa sagesse qui le condamnant.

Synthèse : la découverte du monde Chap. IX-XIII

Un exil nécessaire

A la fin du chapitre VIII, Zadig sort du monde connu de Babylone. La colère du Roi le contraint à l’exil vers l’Egypte. Or cet exil est source d’apprentissage : Zadig fait l’expérience de l’Autre, d’couvre la relativité des coutumes (chap. IX et XI), des religions (chap. XII). Il repense ainsi sa place dans le monde. Cet exil constitue aussi un nouveau départ. Devenu esclave (chap. X), Zadig connait une forme de renaissance (chap. X et XI) : il devient l’ami de Sétoc et un figure exemplaire pour toute l’Arabie. Enfin, cet exil aboutit à un questionnement

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