Voltaire & Montesquieu

Voltaire et Montesquieu, philosophes du Siècle Des Lumières, s’opposaient fervemment à l’esclavage. Voltaire en a fait le constat dans « Le nègre de Surinam », un extrait de « Candide », paru en 1759. Montesquieu quant à lui, à préférer dénoncer l’esclavage dans un texte appelé « De l’esprit des lois », en 1748.

Le récit de la rencontre avec le nègre est fait par le narrateur qui semble ne pas prendre parti et donner les choses telles qu'elles se sont passé « un nègre étendu par terre ».
Les paroles de l'esclave ont cette même tonalité d'acceptation de son sort en fonction d'une même réglementation, n’employant que le présent de vérité général « il manquait à ce pauvre homme la main droite et la jambe gauche ». L’ironie de ce texte se révèle dans le décalage entre l'objectivité du constat et l'horreur de la situation décrite. L'émotion de Candide quant à sa rencontre avec le nègre souligne l'horreur de l'état dans lequel se trouve l'esclave et cette horreur ne peut inspirer que de la pitié. Voltaire fait ainsi appel à la sensibilité de son héros et à travers lui à celle du lecteur.

Dans « De l’esprit des lois », Montesquieu se met à la place des esclavagistes et argumente en faveur de ceux – ci de façon ironique. Il commence son texte avec «  Si j’avais à soutenir l’esclavage, voici ce que je dirais », ce qui montre que la suite est à prendre au second degré. Les arguments présentés par Montesquieu sont de type Economique « le Sucre serait trop cher […] esclave », Racial « sont noir de la tête aux pieds » et Religieux «  On ne peut se mettre dans l’esprit que Dieu [...] corps tout noir ».

 Cette dénonciation s’inscrit dans le combat général des Lumières car ils se battent pour la liberté des hommes et contre l’obscurantisme, la superstition et le fanatisme religieux. Pour les philosophes du Siècle Des Lumières, les hommes doivent être guidés par la seule lumière de la vérité et non par celle de la religion qu’ils jugent fausse et obscurantiste.

Ainsi, Voltaire et Montesquieu dénoncent l’esclavage avec l’ironie, dans « Le nègre de Surinam » pour Voltaire et dans « De l’esprit des lois » pour Montesquieu. Les Lumières, se battant pour la liberté des hommes, la dénonciation de l’esclavage s’inscrit parfaitement à leur combat général.

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