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Voltaire - Candide Chapitre 1

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Par   •  29 Octobre 2013  •  1 988 Mots (8 Pages)  •  1 108 Vues

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Célèbre philosophe des Lumière au XVIIIe, Voltaire lutte contre l’intolérance religieuse et l’ignorance. Il varie les supports pour dénoncer ces injustices, ainsi il a rédigé des articles dans l’Encyclopédie, mais aussi des contes philosophiques dont Migromégas (1752) et Candide ou l’Optimisme (1759).Un conte philosophie est une forme d’apologue qui raconte une histoire tout en délivrant une morale. L’extrait dont il est ici question est tiré de Candide, c’est l’incipit du conte, il présente ces personnages et la situation initiale.

En quoi cet incipit appartient au conte philosophique ?

I. L’univers du conte

Avant toute chose, l’incipit met en avant un univers du conte traditionnel, qui est illustré dans le texte par les formules du conte, les éléments spatio-temporels et les poncifs ainsi que des personnages représentatifs de ce genre très codé, qui fait partie des références culturelles du lecteur.

A. Les formules traditionnelles du conte

Tout d’abord, Voltaire a recours à la formule traditionnelle du conte : « Il y avait en Westphalie » pour débuter son récit. Il l’inscrit de cette façon dans un genre codé auquel il le rattache et à partir duquel le lecteur pourra mesurer l’écart. Il reprend également toutes les tendances langagières de celui-ci. Il utilise des comparatifs et des superlatifs, comme « les moeurs les plus douces »/ « l’esprit le plus simple »/ « un des plus puissants »/ « le plus beau des châteaux »/ « la meilleurs des baronnes possibles », qui doivent participer à la création d’un monde manichéen, ce qui présente l’intérêt de proposer des repères simples.

De même, le texte est littéralement envahi par une caractérisation positive qui passe par la multiplication d’adjectifs mélioratifs comme « beau », « bon », « honnête », « douce », etc.

On retrouve aussi le temps de la description du conte, l’imparfait, avec par exemple, « avait », « annonçait », «soupçonnaient». L’incipit est dominé par l’imparfait ce qui souligne sa vocation, car il s’agit de présenter la situation initiale et tous ses éléments avant d’évoquer l’élément perturbateur, qui amènera l’utilisation du passé simple.

B. Les éléments traditionnels du conte

Ensuite, si le lecteur retrouve d’emblée le langage du conte, il retrouve aussi tous ses éléments. En effet, les lieux sont dignes d’un conte de fée, le récit débute dans un pays peu connu, « la Westphalie », et surtout se déroule dans un « château », lieu emblématique du conte où l’on trouve, bien sûr, une « grande salle » avec sa « tapisserie ».

Non seulement les personnages font pratiquement tous partie de la noblesse, on trouve ainsi le « baron », la « baronne » et leurs enfants, mais de plus cette noblesse est mise en relief par le refus de la sœur du baron d’épouser un « bon et honnête gentilhomme du voisinage » car celui-ci « n’avait pu prouver que soixante et onze quartiers, et que le reste de son arbre généalogique avait été perdu par l’injure du temps ». La noblesse est donc à la fois la caractéristique principale des personnages mais elle commande aussi leurs actions. La présence d’un précepteur va dans ce sens, en faisant partie des attributs inséparables de la noblesse.

De même, Voltaire choisit l’intemporalité propre à l‘univers du conte et l’absence de précision pour plus d’irréalité. L’univers qu’il construit est clos sur lui-même et fantasmatique, il permet de placer une philosophie au centre de ce microcosme et sa clôture même fait de cette philosophie la seule explication du monde connue, donc valable pour les habitants du château : « Il prouvait admirablement qu’il n’y a point d’effets sans causes, et que dans ce meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le baron était le plus beaux des châteaux et madame la meilleure des baronnes possibles ».

On peut lire en filigrane dans cette description, une image du paradis qui sera confirmée par l’exclusion de Candide.

C. Une présentation de personnages de contes

En dernier lieu, les personnages sont assez peu décrits et se résument en général à une caractéristique principale, ce qui les rapproche des personnages de conte qui sont généralement réduits à des types et n’ont aucune nuance ni complexité. C’est dans ce sens que Candide est présenté par une périphrase : « un jeune homme à qui la nature avait donné les moeurs les plus douces ». De plus, on note une complète coïncidence entre son apparence et son caractère : « Sa physionomie annonçait son âme ».

Le personnage du baron se réduit à son appartenance à la noblesse, qui est soulignée de manière insistante. Le baron est un personnage puissant et digne qui est définit comme « un des plus puissants seigneurs de Westphalie », qui jouit de la considération et de l’admiration de son entourage : « ils riaient quand il faisait des contes ».

Il en est de même pour la baronne, caractérisée elle aussi par sa dignité, ce que met en relief le lexique, « très grande considération », « honneurs », « dignité », « respectable ».

Les enfants ne sont que de pâles reflets de leurs parents : Cunégonde est réduite à son physique et à sa sensualité (« haute en couleur, fraîche, grasse, appétissante ») et le fils du baron est la copie de son père (« paraissait en tout digne de son père »). Quant à Pangloss, il n’est que ce qu’il enseigne et n’a pas d’autres caractéristiques physiques ou morales.

II. Les « grincements », révélateur de l’ironie du texte

Si dans un premier temps, le lecteur semble plongé dans un univers qui lui rappelle celui des contes de fée, il se rend rapidement compte que la présence d’un certain nombre de « grincements » invite à une lecture ironique du texte et que derrière une façade idyllique le monde du baron n’est pas ce qu’il semble. Cet incipit déconstruit donc plus encore qu’il ne construit un univers merveilleux.

A. Les discrètes interventions du narrateur

Le

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