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Vies politiques d'Hannah Arendt

Commentaire de texte : Vies politiques d'Hannah Arendt. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Janvier 2021  •  Commentaire de texte  •  919 Mots (4 Pages)  •  4 555 Vues

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Explication philosophique : Hannah Arendt, Vies politiques (1974)

Hannah Arendt, née à Hanovre le 14 octobre 1906 et morte le 4 décembre 1975 à New York, est une politologue, philosophe et journaliste allemande naturalisée américaine après avoir fui l’Europe en 1941. Elle est notamment connue pour ses travaux sur l’activité politique, le totalitarisme, la modernité et la philosophie de l'histoire. Ses nombreux ouvrages influencent aujourd’hui encore la pensée contemporaine. Vies politiques, publié en 1968, est un recueil de textes de différentes natures écrits de 1955 à 1968. L'objectif principal de ce livre n'est cependant pas de dénoncer un mal d'époque mais de réfléchir un peu de « la lumière incertaine, vacillante et souvent faible que des hommes et des femmes, dans leur vie et leur œuvre, font briller dans presque n'importe quelles circonstances ».

La thèse défendue dans ce texte ne porte non pas sur l’amitié, mais sur le dialogue, qui humanise le monde. Cette thèse porte sur la relation de parole : le dialogue, le débat.

Ce texte de Hannah Arendt est composé en deux parties : la première traitant de la nécessité, de l’importance politique de l’amitié ; et la seconde traitant quant à elle du phénomène d’humanisation du monde et des individus par le dialogue.

Nous expliquerons donc dans un premier temps comment la philosophe argumente sa thèse, puis nous verrons s’il est possible de la critiquée.

Dans Vies Politiques, Hannah Arendt affirme que dans l’opinion collective actuelle, l’amitié appartient à la sphère du privé, n’est qu’un phénomène intime au cours duquel deux individus proches (socialement, affectivement parlant) se livrent l’un à l’autre sans gènes ni à priori. Cette affirmation reprend la conception qu’avait Rousseau de l’individu moderne : celle d’un homme qui a perdu la faculté de s’exprimer, de se révéler tel qu’il est vraiment dès qu’il sort de sa sphère privée, de son cocon intime. L’auteure déplore cette perte qui nous empêche aujourd’hui de discerner l’importance politique du lien entre les citoyens, de l’amitié. Amitié, philia qui chez les grecs s’exprimait par le dialogue, le discours et qui étaient eux-mêmes les fondements, la clef de voûte de leur société. En effet, c’est ce dialogue, cette relation de parole publique qui créée la vie politique ainsi que le sentiment de bien-être commun.

Hannah Arendt soutient également que le dialogue est différent de l’effusion intime, de la conversation privée, de la confidence puisqu’il s’inquiète du monde, il porte sur les choses du monde, et non sur les choses de soi, sur l’intime. Ainsi, le dialogue politique fait entrer le phénomène inhumain dans la sphère d'action et de pensée humaine. Tant qu'un phénomène quelconque n'est pas devenu objet de dialogue, et même s'il trouve « voix humaine », il reste hors de l'action humaine et demeure, donc, inhumain. L’auteure prête au dialogue, au sens où elle l’entend, un rang supérieur à tous les autres emplois du langage, notamment la poésie. En effet celle-ci - qu’elle soit mythologique, épique ou apocalyptique - a recourt au sublime et à l'atroce : elle laisse donc inhumaines les choses inhumaines, et même magnifie leur inhumanité ; tandis que le dialogue, lui, rendrait le monde plus humain. Dans le dialogue, les objets du monde, parce qu’ils sont débattus et non plus objet de contemplation, de sensation, de perception ; deviennent objets humanisés. Et dans cette rencontre, se place toute l’humanité. L’homme n’est homme que parce que, ou lorsqu’il débat avec un autre homme du monde.

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