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Utopie Distopie

Note de Recherches : Utopie Distopie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Avril 2013  •  4 042 Mots (17 Pages)  •  1 455 Vues

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Kholle de lettres numéro 5 Utopie et Dystopie

Depuis son apparition chez Thomas More, l'utopie a revêtu bien des formes, subi bien des changements. Des précurseurs que sont Platon et Aristote aux grands utopistes qu'ont été Rabelais, Francis Bacon, Voltaire ou Charles Fourier, pour n'en nommer que quelques-uns, la littérature et la philosophie ont fourni plus d'une occasion de réfléchir au meilleur des mondes. Imaginer le meilleur, craindre le pire. Mais l'optimisme et le pessimisme ne sont pas forcément là où l'on pourrait les croire. L'utopie présente souvent une bonne dose de pessimisme face à un réel qui ne satisfait pas les attentes. D'un autre côté, on peut voir la dystopie comme un espoir d'éviter le pire. Tel un avertissement, il s'agit le plus souvent de projeter dans l'avenir, en les amplifiant, les défauts d'une société perfectible. Le 20e siècle et ses régimes totalitaires ont d'ailleurs inspiré de nombreux créateurs. Pensons seulement à Zamiatine, Huxley, Orwell, Bradbury, Borges, Godard ou plus récemment, Houellebecq, Schuiten et Peeters, Bilal, Terry Gilliam… Dans cette optique, nous commencerons tout d'abord par définir ce qu'est l'utopie et la dystopie. Dans le langage courant actuel, "utopique" veut dire impossible ; une utopie est une chimère, une construction purement imaginaire dont la réalisation est, a priori, hors de notre portée. Or, paradoxalement, les auteurs qui ont créé le mot, puis illustré le genre littéraire inventé par Thomas More en 1516, avaient plutôt pour ambition d'élargir le champ du possible, et d'abord de l'explorer. Certes, l'utopie se caractérise par un recours à la fiction, par un artifice littéraire qui consiste à décrire une société idéale dans une géographie imaginaire, souvent dans le cadre d'un récit de voyage purement romanesque. Mais imaginaire ou fictif ne veut pas dire impossible : tout rêve n'est pas chimère. D'autre part, Une dystopie, aussi appelée contre-utopie, appartient à la science-fiction. Ce sont des romans noirs où il n'y pas d'issue pour l'humanité. Dans ces livres, une société est créée dans laquelle chacun est censé être heureux car les lois sont respectées. Contrairement à l'utopie dans laquelle cette « perfection » est présentée par un sage, des personnes puissantes ou des gouverneurs, dans la dystopie la société est vue à travers le regard de ceux qui subissent les lois, les habitants, et le lecteur voit ainsi les injustices commises par le gouvernement qui n'est pas aussi honnête que le prétend le discours officiel. Ce renversement du point de vue passe par la révolte d'un anti-héro, qui prend conscience de la situation, en général après une rencontre avec l'amour qui est interdit. Une dystopie n'est pas le contraire d'une utopie, mais une utopie inversée. Bon nombre d'utopie peuvent être vues comme des dystopies car elles deviennent effrayantes par leurs idées mais on différencie alors le genre par la volonté du l'auteur d'anticiper ou non une société. Les dystopies se placent dans un futur plus ou moins proches qui guette le présent. Maintenant, nous nous devons de nous poser la question suivante : en quoi , par de la l'opposition, ces deux catégories s'attirent? Nous verrons à travers l'analyse de plusieurs oeuvres , dans une première partie, l'utopie dans plusieurs dimensions, dans une seconde partie la dystophie, et enfin dans une troisième partie ce qui pourrait créer un amalgame de ces deux catégories.

I- Utopie :

il s'agira d'aborder l'utopie dans toutes ses dimensions et sous toutes ses formes. Il faudra comprendre le concept dans son sens le plus large. L'utopie pourra être sociale ou politique, mais aussi langagière, esthétique, architecturale, scientifique, philosophique. De plus, toutes les approches sont possibles, qu'il s'agisse de la figuration de l'utopie, de son histoire ou d'une réflexion théorique. Thomas More invente le mot latin : Utopia, construit à partir du grec ou, "non, ne … pas", et de topos, "région, lieu", est le nom d'une île située "en aucun lieu".

Au livre second de L’Utopie parue en 1516, sous-titrée Le traité de la meilleure forme de gouvernement, Thomas More, grand chancelier d’Angleterre,  évoque la liberté religieuse qui règne dans l’île d’Utopie, ou île de nulle part, qu’a découverte Raphaël Hythlodée, un marin philosophe de Amerigo Vespucci. Nous verrons dans cet extrait comment More critique l’intolérance religieuse de la vieille Europe et quel projet il envisage sur le modèle utopien. Cette description utopique présente un urbanisme idéal qui, répondant au concept antique de la « cité », doit permettre une harmonie parfaite tant dans l’organisation architecturale que dans la vie politique et les relations entre citoyens. Elle met en avant des aspirations du courant humaniste comme par exemple la foi dans la technique et la science (ici, la science architecturale)

    ⇨ L’architecture est décrite avec précision, et l’auteur emploie de nombreux termes techniques : « un pont qui n’est pas soutenu par des piliers ou des pilotis, mais par un ouvrage en pierre d’une fort belle courbe » l. 1-3 ; « cette source (…) les gens d’Amaurote l’ont entourée de remparts et incorporée à la forteresse » l. 8 et 9 ; « des canaux en terre cuite » l. 11 ; « de vastes citernes » l. 12 ; « un rempart » l. 14 « coupé de tourelles et de boulevards », « un fossé »l. 15, « l’ouvrage », l.16 ; « les rues sont bien dessinées » l. 18, « les   constructions ont bonne apparence » l. 19, « deux rangs continus », « les façades » l. 20, « une chaussée de vingt pieds de large » l. 21 ; « les façades postérieures » l. 23

    ⇨ La technique humaine parvient à canaliser la nature pour la mettre au service de l’homme. Le choix de l’emplacement de la ville correspond à des critères précis qui l’insèrent parfaitement dans le contexte naturel : près de la mer, mais pas trop pour ne pas gêner le commerce maritime ou s’exposer aux invasions ; importance de l’eau : une source (l. 8), deux rivières ; une situation surélevée par une pente douce. D'autre part , dans cette extrait , Thomas More met en avant le fait que la principale cause de la misère publique, c’est le nombre excessif de nobles le seul moyen d’organiser le bonheur public, c’est donc l’application du principe de l’égalité. Or l’égalité est impossible dans

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