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Une Vie De Boy

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Par   •  9 Mars 2014  •  3 331 Mots (14 Pages)  •  2 452 Vues

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Une vie de boy

Ferdinand OYONO

1. Biographie

Ferdinand Oyono est un des représentants les plus célèbres de ce que l'on a appelé "la littérature négro-africaine" ou la "littérature noire d'expression française". Son oeuvre a servi de modèle à beaucoup d'autres.

Il est né le 14 septembre 1929 à N' Goulémaking, dans le Sud-Est du Cameroun.

Sa mère, catholique pratiquante, avait quitté le domicile conjugal : elle ne supportait plus de vivre avec un mari chrétien mais polygame. Celui-ci, le père de Ferdinand, avait un métier qui l'amenait à de fréquents déplacements : rédacteur des services civils et financiers. Son fils, souvent, l'accompagnait : il put ainsi observer l'administration coloniale; son oeuvre est nourrie de ce qu'il eut alors l'occasion de constater.

Il commence ses études à la Mission catholique, où il sert aussi de "boy" et d'enfant de choeur, tout en s'initiant aux lettres classiques. Il obtient son certificat d'études primaires. Bon élève, Ferdinand Oyono est envoyé au lycée de Nkongsamb puis, à la fin de la 4ème, au lycée de Provins. Il obtient le baccalauréat en 1950. Il va alors à Paris où il partage son temps entre la Faculté de Droit et l'Ecole Nationale d'Administration. Il s'essaie au théâtre. Il commence à rédiger Le Vieux Nègre et la médaille et Une vie de boy qui seront publiés en 1956. Les deux livres décrivent avec une ironie féroce un colonialisme sur le déclin.

Ferdinand Oyono publia un peu plus tard un troisième roman : Chemins d'Europe (1960), au moment de l'accession du Cameroun à l'indépendance. Pris par d'importantes fonctions administratives et politiques (délégué du Cameroun à l'O.N.U., ministre plénipotentiaire à Bruxelles, ambassadeur à Paris, Monrovia, aux Etats-Unis), il n'a rien fait paraître depuis.

Il est important de situer sa vie et ses oeuvres dans leur contexte historique. En 1956, on ne remet pas en cause le concept d'Union française, mais dans le Cabinet ministériel du 30 janvier, présidé par Guy Mollet, M. Houphouet-Boigny a un poste. M. Mollet dit souhaiter voir les Africains gérer démocratiquement leurs affaires. La loi-cadre du 23 juin entérine une décentralisation : un exécutif indigène présidé par le Gouverneur est créé dans chaque colonie. L'Union des Populations du Cameroun se montre active : ce mouvement revendique l'indépendance, organise quelques maquis, fait une campagne suivie en faveur de l'abstention le 18 novembre 1956.

Dans la littérature Négro- Africaine, le roman de F. Oyono, Une vie de boy, est classé dans le courant de la littérature militante situé entre les années 1948 et 1960, c’est-à-dire avant les indépendances de la grande majorité des pays de l’Afrique sub-saharienne. Les écrivains de cette époque, qui pour la plupart sont des jeunes étudiants en Europe, s’étaient donnés pour mission de dénoncer aux yeux du monde les méfaits de la << mission civilisatrice >> Européenne, encore appelée Colonisation, sur les peuples Africains. Cette critique acerbe du système colonial a pour précurseur l’écrivain Guyanais René Maran, ancien administrateur des colonies françaises, dont le roman Batouala est considéré comme le premier véritable roman nègre ; dans la préface de cette œuvre, l’auteur marque sa désapprobation par rapport au colonialisme qui pour lui n’est pas un « flambeau » mais plutôt un « incendie ». Oyono entre donc dans cette mouvance de la littérature engagée avec d’autres écrivains Négro-Africains tels que Césaire, Eza Boto, etc.

2. Résumé

Le narrateur raconte que, lors de l'agonie d'un compatriote, il a découvert dans le sac du mourant le journal de Toundi (par cette fiction le romancier prend ses distances). C'est donc ce journal qui est livré au lecteur : il est contenu dans deux cahiers.

Premier cahier : Toundi, frappé par son père, s'estime victime d'injustice et s'enfuit. Il rejoint la Mission catholique, avec l'accord de sa mère, fervente catholique, qui pense qu'il a bien fait de quitter un père qui ne l'aime pas comme un père devrait aimer son fils. Il en devient le pensionnaire, aimé et protégé par le père Gilbert, dont il est le favori et qu'il admire, ainsi, d'ailleurs, à ce moment que tous les Blancs.

Malheureusement, le père Gilbert meurt d'un accident de moto. Joseph Toundi est confié au père Vandermayer, homme violent, colérique, qui s'en débarrasse en le confiant comme "boy" au commandant.

Brimades et cruautés se succèdent chez le nouveau maître : coups de pied, propos méprisants. Avec lui, Toundi découvre le monde des Européens, qui trompent comme ils peuvent leur ennui (Gosier d'Oiseau, le commissaire, et ses rafles, ses bastonnades de prévenus; Janopoulos, le Grec, arrivé sans un sou, qui a édifié une énorme fortune; l'ingénieur agricole, qui a pour maîtresse sa cuisinière noire, Sophie, mais cache honteusement cette liaison; Moreau, le régisseur des prisons, qui fouette, torture sous le prétexte d'interroger).

Toundi est de moins en moins admiratif. Toutefois, l'arrivée de la femme du commandant, Suzy, relance son enthousiasme initial : il est fasciné par la beauté de "madame", il en tombe amoureux, se réjouit de passer les journées à ses côtés, d'autant qu'elle tranche sur les autres femmes du petit groupe.

Mais, alors que Suzy semblait étrangère aux préjugés racistes de ses compatriotes, elle se laisse gagner par l'ambiance. La liaison adultère qu'elle noue avec M. Moreau favorise peut-être une telle évolution. Se sentant observée par les domestiques, et, en particulier par Toundi, elle finit par les détester (en partie parce qu'elle a honte).

Deuxième cahier. Le commandant apprend son infortune : il a trouvé sur le canapé le briquet de son rival et il a entendu les "Nègres" l'appeler "ngovina ya ngal a ves zut bisalak a be meuta", c'est-à-dire "le commandant dont la femme écarte les jambes dans les rigoles et dans les voitures". Il en veut tout particulièrement à Toundi qui, selon lui, a servi d'intermédiaire et, surtout, a été le principal

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