Une Enfance de Jules Marouzeau

FICHE DE LECTURE

UNE ENFANCE        - Jules MAROUZEAU

«Vous me dites, pour me convaincre, que mon enfance est « inattendue », et que j’en dois compte comme d’un document ; qu’il est amusant de penser qu’un homme socialement classé et, comme on dit, « arrivé », a gardé les vaches, chanté des cantiques avec les nièces du curé, servi la goutte à des clients d’auberge, et s’en souvient.»

L’auteur : Jules Marouzeau est né en 1978 à Fleurat. Il passe son enfance dans la Creuse au sein d’une ancienne famille du village dont il ne reste de bourgeois que les apparences et les « on-dit ». Il fait ses premières classes à Fleurat et est ensuite envoyé à « la grande ville » de ses 11 à 20 ans pour son lycée. Il poursuit ses études à Paris où il soutient deux thèses et devient docteur spécialisé en lettres latines. En 1923, il fonde la Société des études latines et la revue qui y est rattachée. Il est particulièrement attaché à la linguistique, comme il le montre dans son récit autobiographique : Une Enfance de 1937.

Résumé bref : Jules Marouzeau invite le lecteur à se plonger avec lui dans ses souvenirs d’enfance. Il dépeint la Creuse avec un attachement particulier à ses paysages et son langage. Il décrit donc la vie à la campagne à cette époque avec : les activités de la ferme, les jeux d’enfants, les saisons qui défilent et qui rythment la vie des habitants, … . Il présente avec tendresse et bienveillance une société qui l’a profondément marqué et qui lui a permis de se construire les onze premières années de sa vie ; avant le pensionnat.

Intérêt de l’ouvrage : Ce récit autobiographique plonge le lecteur dans une époque qui précède la période contemporaine : la fin du XIX° siècle. Si le titre, explicite, fait comprendre que Jules Marouzeau va nous raconter ses souvenirs d’enfance, il ne s’agit cependant pas uniquement de se remémorer les activités et occupations d’un enfant. En effet, le récit relève plus d’un tout. Il y décrit les paysages creusois d’une manière très sensible et précise, les habitudes des habitants du village, leur manière de parler, il parle aussi de sa famille : sa mère, sa grand-mère, son chien, … .

Par sa tendresse sans équivoque, il invite le lecteur à la découverte d’un monde qui lui est probablement inconnu (même pour ses contemporains : « il est amusant de penser qu’un homme socialement classé et, comme on dit, « arrivé », a gardé les vaches »). Ces émotions prennent le lecteur par la main pour vivre une nouvelle expérience ; ce qui est d’autant plus touchant que le narrateur tient sa position d’adulte et renvoie donc son spectateur à ses propres souvenirs.

Analyse personnelle : Selon moi, le point le plus frappant dans le récit de Jules Marouzeau est sa volonté de donner à voir la Creuse et plus particulièrement son village natal. Il précise dès les premières lignes du livre qu’il a fortement été incité par ses paires.

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