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Un écrivain doit-il chercher à plaire à son lecteur pour que son argumentation soit efficace ?

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Par   •  21 Janvier 2021  •  Commentaire de texte  •  1 394 Mots (6 Pages)  •  2 860 Vues

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 Dissertation : Un écrivain doit-il chercher à plaire à son lecteur pour que son argumentation soit efficace ?

Intro : Pour argumenter de nombreux auteurs ont recours à la fiction. C’est le cas notamment du fabuliste Jean de La Fontaine qui l’explicita dans sa fable « Le Lion et le chasseur » en affirmant « Une morale nue apporte l’ennui/Le conte fait passer le précepte avec lui/En ces sortes de feintes il faut instruire et plaire ». Ainsi il expliquait sa préférence pour l’apologue afin de présenter ces idées. On retrouve ici le principe fondamental du classicisme : plaire tout en instruisant. Cependant on peut se demander si le recours a la fiction est le meilleur moyen pour instruire son lecteur ? Il s’agira de montrer dans un premier temps que les œuvres fictives peuvent s’avérer très efficaces avant de voir qu’elles présentent toutefois quelques limites et nous verrons ce qui est le plus efficace pour instruire son lecteur.  

Axe 1/ 1 : D’une part, l’apologue peut sembler une arme efficace pour l’auteur car il lui permet de défendre ses idées. En effet, il présente un atout de taille : il plaît. Le lecteur peut être séduit par le récit présenté et sera donc plus réceptif au message que l’auteur cherche à lui transmettre. Le cadre spatio-temporel notamment permet de rendre le récit attrayant. Ainsi, Voltaire dans Candide fait varier son cadre spatio-temporel et au fil de sa lecture le lecteur a l’impression de voyager.  En effet, Candide peint des cadres idylliques et exotiques qui font rêver, l’épisode de « l’Eldorado » notamment au chapitre dix-huit fait découvrir au lecteur un monde d’abondance, de luxe, de plaisir, original avec des « fontaines d’eau rose » et une architecture raffinée. L’apologue séduit aussi le lecteur en créant et en faisant évoluer des personnages attachants qui nous séduisent, c’est le cas notamment des animaux de La Fontaine qui réussissent même à charmer les jeunes enfants. La fiction peut également plaire par la diversité des registres qu’elle propose, évitant ainsi la lassitude du lecteur. Par exemple le récit de Candide revêt tour à tour des aspects de pathétique, notamment au troisième chapitre quand le personnage éponyme est confronté pour la première fois à l’atrocité de la guerre et  en plus de ces aspects de pathétique ce récit a également des aspects de comique comme lorsque Candide se fait « fesser ».

Axe 1/ 2 : D’autre part, l’apologue invite le lecteur a une lecture participative, il lui propose de ne pas rester un spectateur inactif mais au contraire de participer avec l’auteur à l’élaboration du véritable sens du récit. Dans la fable «  Les obsèques de la Lionne », appartenant au recueil des Fables de La Fontaine, chaque animal représente une personne réelle et le fabuliste amène son lecteur à déchiffrer cela en montrant les ressemblances entre ces animaux et les hommes : ils partagent la même structure familiale, les mêmes références culturelles avec la religion par exemple. Ainsi le lecteur fait émerger seul des vérités sur le monde des humains en établissant un parallèle entre ces animaux qui «  ressemblent aux humains » et les hommes ce qui fera qu’il sera d’autant plus convaincu du bien fondé de la thèse qu’il aura lui-même formulée.

Axe 1/ 3 : Enfin le recours à la fiction représente un véritable avantage pour l’auteur car en l’utilisant, il évite de voir ses œuvres censurées. C’est ce que nous pouvons remarquer dans la fable de La Fontaine nommée « La Cour du Lion ». Dans ce récit, le fabuliste met en scène quatre animaux : un ours, trop sincère, un singe, doté d’une hypocrisie sans nom, un renard, extrêmement rusé et un lion, autoritaire et susceptible. Il est indéniable que ces figures animales sont le reflet de la cour du roi Louis XIV. Nous remarquons alors que le monarque est un personnage refusant la critique et qui n’hésite pas à punir les sujets qui lui déplaisent. La morale de La Fontaine suggère d’être un adepte de la ruse pour espérer échapper à la cruauté du roi. De la sorte, l’argumentation indirecte offre une arme redoutable : les sous-entendus qui permettent à l’écrivain de dire sans risquer la censure. Nous pouvons, ainsi, penser que l’argumentation indirecte est une argumentation efficace.

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