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Un amour de Swann Proust

Commentaire d'oeuvre : Un amour de Swann Proust. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Avril 2022  •  Commentaire d'oeuvre  •  4 421 Mots (18 Pages)  •  365 Vues

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Au XXème siècle, le roman a déjà connu son essor au siècle précédent, avec de grands auteurs tels que Balzac, Victor Hugo, Emile Zola ou Maupassant. L'instruction publique croissante et le développement de la presse et des feuilletons ont provoqué sa diffusion massive et ont fait de lui le genre dominant. Cependant, le roman littéraire continue son avancée, se basant de plus en plus sur les expériences de la vie de chacun, dans un siècle marqué par les deux guerres mondiales. Ainsi, Marcel Proust, écrivain français, écrit, à l'aube de la Première Guerre Mondiale, une œuvre fondatrice sur la fonction du roman et le jeu de la mémoire, À la recherche du temps perdu. Écrite de 1906 à 1922, elle s'interroge sur le temps et la mémoire affective mais aussi sur l'amour et la jalousie. Plus précisément, Un amour de Swann, une des trois parties composant Du côté de chez Swann, le premier volume d'À la recherche du temps perdu, montre un lien puissant entre l'amour et la jalousie. Ainsi, dans cette partie, on observe la croissance de l'amour de Swann pour Odette et surtout de sa jalousie, de plus, elle s'oppose aux autres volumes d'À la recherche du temps perdu, avec une narration à la troisième personne qui en fait un récit à part. Des années plus tard, en 1984, Volker Schlöndorff, cinéaste allemand, l'adaptera sous forme d'un film et en 2006, Stéphane Heuet, écrivain et auteur de bande dessinée, en fera une bande dessinée.

Comment et dans quelles mesures le sentiment de jalousie éprouvé par Swann dans Un amour de Swann est-il caractérisé au travers de trois arts différents ?

Dans un premier temps, nous montrerons que cette jalousie est imparfaite et momentanée, ensuite nous montrerons qu'elle guide la vie de Swann et enfin qu'elle semble intimement liée à l'amour et presqu' être l'amour même.

Premièrement, on peut dire que cette jalousie est momentanée, montrée par les changements d'humeurs soudains de Swann, qui en quelques lignes passe de ''il bénissait Odette ''p.348 à ''Swann la détestait''p.348. On le voit par ailleurs, par une remise en question de ce qu'il a réalisé durant cette période, ''Alors à cette Odette-là, il se demandait comment il avait pu écrire cette lettre outrageante''p.350.Cette jalousie provoque une haine non seulement à l'égard des autre personnes, telles que M. de Forcheville ou d'autres mais aussi envers Odette qui se voit durant ces périodes, calomniée et détestée, ce qui montre encore plus les changements d'états de Swann, qui oscille entre champs lexicaux mélioratifs et péjoratifs. ''Il se la figurait pleine de tendresse, avec un regard de consentement, si jolie ainsi''p.350, ''un sourire où il n'y avait pour Swann que de la tendresse''p.350, ''trait de sa délicatesse''p.350, s'opposant à ''le regard luisant et fourbe''p.349, ''les mêmes regards, brillants, malicieux, abaissés et sournois ''p.348.On voit ici l'importance du regard avec cette énumération, ce regard qui a en quelque sorte fait naitre la jalousie, ce regard entre Odette et M. de Forcheville, '' le souvenir d'un bref regard qu'il avait surpris, il y avait quelques jours, et pour la première fois, dans les yeux d'Odette''p.324, ''elle lui avait jeté un regard de complicité dans le mal''p.325. De plus, le fait que cette jalousie soit momentanée peut être aussi montré d'un autre point de vue, celle de la petite phrase de la sonate de Vinteuil, représentant à l a fois son amour et sa jalousie, qui lui était adorée au départ et qui tout au long de son amour pour Odette lui devient petit à petit insupportable à l'écoute. Cette phrase, décrite comme petite, montre à la fois un amour qui s'effacera avec le temps, avec Odette qui se sentant aimée, n'aime plus et Swann qui avec le temps et la distance oublie peu à peu Odette et son amour pour elle mais aussi des phases indistinctes entre amour et jalousie qui partant telles qu'elles sont venues, ressemblent fortement à cette petite phrase qui indistincte pour celui qui ne la vit pas mais empreinte de souvenirs oubliés pour Swann, ''tous ses souvenirs du temps où Odette était éprise de lui, et qu'il avait réussi jusqu'à ce jour à maintenir invisibles dans les profondeurs de son être''p.393. Ainsi, cette jalousie est montrée comme passagère, disparaissant certains jours et comparée à une maladie par Swann, ''même il y avait des jours où il n'était tourmenté par aucun soupçon. Il se croyait guéri.''p.365, on ne peut cependant pas savoir si le narrateur nous montre la vérité ou celle de Swann. Malgré tout, on voit que cette jalousie revient toujours et semblable à la tumeur dont Swann croit et veut être touché, elle est incurable à part avec le temps. Par ailleurs, il espèrera lui-même posséder cette tumeur, espérant en mourir et être contrôlé par cette maladie, ''c'était la maladie qui allait le gouverner, faire de lui son jouet, jusqu'à la fin prochaine''p.365, triste ironie du narrateur envers Swann, qui est déjà contrôlé par une maladie bien plus morale que physique.

Ensuite, cette jalousie est trouvée honteuse et cruelle par Swann, qui la qualifie ainsi souvent de jalousie cruelle, que ce soit envers lui ou envers les autres, ''sa cruelle jalousie''p.415. De plus, la cruauté dont fait preuve sa jalousie est montrée par le champs lexical de la souffrance, ''cette souffrance-là''p.415, ''le bouleversait''p.415, ''la souffrance était si forte''p.414, ''torturer''p.413, ''pour dissimuler sa torture''p.415, ''la douleur la plus cruelle''p.412, ''son supplice''p412., ''s'aggrava''p.412, ''une blessure plus profonde encore''p.412, cruauté spécifique''p.411 mais aussi de la comparaison de sa jalousie à un couteau, ''chacun d'eux tenait son couteau et lui portait un nouveau coup''p.414. Le champs lexical de la souffrance est d'autre part, accompagné du mot ''souffrance'' qui est répété au moins quinze fois. On voit donc bien la souffrance que provoque la jalousie chez Swann. Ainsi, cette souffrance et la monotonie de son effort qu'il exerce sur lui-même pour tenter de ne pas voir sa perte de l'amour d'Odette, le font espérer la mort, ''il

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