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Ulysse et le cyclope, chant 9

Commentaire de texte : Ulysse et le cyclope, chant 9. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Février 2021  •  Commentaire de texte  •  1 863 Mots (8 Pages)  •  1 676 Vues

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Explication de texte : Ulysse et le cyclope, chant 9.

Le texte proposé à l’étude est un extrait du chant 9 de L’Odyssée d’Homère. Si on ignore encore si Homère n’était que le surnom d’un poète ou bien celui d’un ensemble de poètes qui auraient composé cette œuvre gigantesque. Il n’en reste pas moins que le nom d’Homère reste à jamais associé aux deux grandes épopées que sont l’Iliade et l’Odyssée, œuvres fondatrices de la littérature occidentale. Si la figure d’Achille domine l’Iliade, ce sont les aventures d’Ulysse, « l’homme aux milles ruses » qui sont chantées dans l’Odyssée. L’Odyssée est donc le récit du voyage, semés d’embûches, du retour d’Ulysse et de ses compagnons pour revenir chez eux à Ithaque après la guerre de Troie. Le chant 9 dont est tiré notre extrait est chronologiquement le point de départ de l’Odyssée, en effet Ulysse et ses compagnons viennent de quitter Troie et ils abordent sur l’île des Cyclopes. Cette aventure se révélera fondatrice des errances du héros. En effet en blessant Polyphème, Ulysse, va éveiller contre lui et pour dix ans la colère de Poséidon qui retardera son retour.

L’extrait proposé peut se diviser en 3 mouvements : de la ligne 1 à 16, la rencontre entre Ulysse et le cyclope, puis de la ligne 17 à 30, l’attaque de Polyphème et la contre-attaque d’Ulysse et enfin, à partir e la ligne 31, la révélation de la ruse d’Ulysse.

Lecture de texte

Problématique :

Si au premier abord cet épisode peut sembler être la simple confrontation manichéenne entre l’homme rusé et le monstre bestial, il comporte en fait plusieurs degrés de lecture ainsi nous nous demanderons dans quelle mesure la mise en scène de la confrontation du héros épique à la figure du monstre, l’opposition entre ces deux mondes, est aussi révélatrice des propres limites de l’humanité d’Ulysse ?

L1 à L3 : L’extrait débute par une série de questions posées par Polyphème à Ulysse. Ces questions oratoires ferment d’emblée le dialogue. Polyphème prend dès le début de l’échange, l’ascendant sur Ulysse. La répétition de ces questions qui n’attendent pas de réponse fausse le discussion et nous révèlent que les réponses que pourraient apporter Ulysse ne changeraient rien au sort que leur réserve Polyphème. Le Cyclope les interroge sur leur identité, identité qui se révèlera la question centrale du texte. Il fait mine de s’interroger sur l’honnêteté de leurs intentions ; comme s’il avait quelque chose à craindre d’eux. Il s’interroge peut -être aussi sur la dangerosité d’Ulysse « un pirate ? un pilleur ? »

L4 : L’utilisation du présent de narration et de la première personne donne l’impression au lecteur de vivre la scène comme s’il était lui-même Ulysse, la focalisation interne renforce cet effet. Les premiers éléments de dramatisation sont ici introduits dans le récit. L’adj postposé « effroyable » qualifie la voix du monstre et la métaphore des cœurs qui se brisent insiste sur le sentiment d’effroi ressenti par Ulysse et ses compagnons. Dans cette phrase, la supériorité d’Ulysse par rapport à ses compagnons est mise en avant. En effet, il est le seul à être en capacité de répondre au Cyclope, seul celui qui maîtrise le discours parvient à se dresser face à son monstre.

Une partie d’échec semble s’engager entre Polyphème et Ulysse, mais à ce stade du texte on se demande quel est le véritable enjeu de cette étant donné la supériorité physique du Cyclope.

L5 à L9 : Dans ce paragraphe, c’est au tour d’Ulysse de s’exprimer au nom du groupe. Ulysse va introduire des éléments de vérité : ils sont bien « Achéens » et sont bien de retour de Troade où ils ont servi sous les ordres d’Agamemnon ; la stratégie d’Ulysse se met en place en effet malgré les éléments de vérité qu’il délivre au Cyclope il reste cependant anonyme en ne dévoilant pas son nom. Son discours n’est pas destiné à renseigner Polyphème mais plutôt à le dissuader de les tuer, ou du moins à gagner du temps en se plaçant sous l’égide d’Agamemnon après la prise de Troie. Ils ne sont ni des pirates, ni des marchands mais bien des guerriers.

La construction consécutive « si….que », « si grande était la ville que … » atteste d’ailleurs de l’exploit véritable, Ulysse et ses compagnons sont des guerriers redoutables qui ont accompli un véritable exploit , la proposition sub « dont nous avons anéanti l’armée » crée un ancrage référentiel qui ajoute à la véracité des propos tenus par Ulysse.

Le récit à une dimension argumentative, mais curieusement les arguments s’enchaînent sans cohérence, il n’y a pas de connecteurs logiques. Les arguments, tous indirects, sont de différentes natures : la peur, l’émotion, le respect de la tradition concernant l’hospitalité, la morale collective. Ulysse implore, puis menace le Cyclope de la colère des Dieux avec l’impératif « crains ». Il en appelle aux Dieux et aux craintes qu’ils inspirent ; il convoque Zeus dans son discours, frère de Poséidon qui est lui-même père des Cyclopes.

L10 à L15 : la réponse de Polyphème à Ulysse constitue le début du paragraphe suivant ; L’antonomase (désignation d’une personne par un nom commun ): « étranger » dégrade et dévalorise Ulysse, alors que c’est précisément le fait que Polyphème ignore le nom d’Ulysse qui va causer sa perte.

La tournure exceptive dans la proposition « tu n’es qu’un enfant » démontre que le cyclope n’a pas pris la réelle mesure de son interlocuteur.

La conjonction de coordination « ou bien » ainsi que la construction hypothétique introduite par « si » dans la phrase « si tu me conseilles de craindre les Dieux » dévoilent également le scepticisme du Cyclope.

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