Tocqueville et la Révolution Française

Nataniel ELKAIM – Groupe 2 (CEJ)

La Prise de la Bastille, symbole de la Révolution française survient en Juillet 1789, un mois après la constitution des Etats Généraux en Assemblé nationale, censé résoudre les difficultés financières du Royaume. S’en suit alors l’abolition des privilèges et la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen le mois suivant. La République est proclamée en 1792 et Louis XVI est exécuté l’année suivante. Les tensions s'apaisent et un régime de compromis : le Directoire, est mis en place jusqu'à ce qu'un général à la tête des armées révolutionnaires, Bonaparte, le renverse en 1799.

Alexis de Tocqueville est un philosophe, homme politique, historien, précurseur de la sociologie et écrivain français du XIXème siècle. Célèbre pour ses analyses de la Révolution française et des démocraties de son temps, ses œuvres ont eu une influence considérable sur le libéralisme et la pensée politique. Ses écrits ont servi de support pour de nombreux sociologues tels que Raymond Aron et Raymond Boudon.

Préalablement à la Révolution française, la société d’Ancien Régime divise la population en trois ordres dont les fonctions sont hiérarchisées en dignité : le clergé, la noblesse et le Tiers État. Les deux premiers ordres profitent des privilèges tandis que le troisième qui concerne la majorité de la population doit des impôts et possède moins de droits.

Ainsi, nous allons voir comment la Révolution a pu éclater dans un pays aussi ordonné que la France. Dans un premier temps, nous verrons que la Révolution était une transformation structurelle, mais nécessaire. Deuxièmement, cette révolution s’opère dans une société d’apparence uniforme. Pour finir, nous apercevrons que cette société est en réalité plus fragmentée qu’elle n’y parait.

La Révolution de 1789 qui éclate en France vas profondément transformer le pays, tant politiquement que socialement. En effet, elle a détruit les institutions politiques en places et bouleversé la « société d’ordres ». Avec pour objectif de mettre fin à l’arbitraire et aux clivages juridiques entre les français, le mot d’ordre de cette révolution était l’égalité. Ainsi, la structure même de la société d’Ancien Régime était à démolir étant donné les inégalités qui le pourrissais à tous les niveaux. Effectivement, la Révolution a banni tout ce qui découlait de près ou de loin des institutions aristocratiques. Bien qu’elle ait pu paraitre désorganisé ou chaotique, cette révolution a abouti au renforcement de l’autorité publique que ce soit de sa puissance ou de ses droits.

Bien qu’elle fût brusque, il serait faux de penser que la Révolution française est issue d’un concours de circonstance puisqu’elle est le fruit de longs travaux, notamment ceux des Lumières qui s’étalent sur plusieurs générations. En d’autres termes, la Révolution française « devait » éclater, sans quoi le système social, dépassé se serait décomposé de lui-même. C’est donc dans la continuité des choses que la Révolution française a exécuté précipitamment le travail d’une machine déjà lancé, celle du bouleversement social et politique d’un pays.

Si la Révolution française et la disparition de l’Ancien Régime était la suite logique des choses, il n’en est pas moins que la société française était devenu le bassin d’une « foule uniforme ».

Dans notre société de l’Ancien Régime, Tocqueville souligne que les seuls groupes visibles – « les régions moyennes et hautes de la société » – sont finalement des plus semblables. En effet, il explique que cette situation et le résultat de plusieurs facteurs. D’abord, lors des trente années qui ont précédé la Révolution, les français voient leur législation s’uniformisé et se s’étendre à tous. Et ce à travers les nombreux projets de réformes qui éveillent l’esprit des Français. Ainsi, les provinces s’uniformisent tout comme la bourgeoisie.

De plus, à la veille de la chute de l’Ancien Régime, le pouvoir et les richesses de la Noblesses s’amenuisent à mesure que ceux de la bourgeoisie s’accroissent. On voit donc apparaitre une certaine standardisation des richesses entre les deux classes.

Par ailleurs, comme le dit si bien Tocqueville, « l’éducation et la manière de vivre avaient déjà mis entre ces deux hommes mille autres ressemblances. ». Assurément, le système scolaire que l’on connait aujourd’hui en France permet théoriquement de gommer les inégalités existantes. De la même façon, la société de l’époque a connu une uniformisation issue de l’éducation même si cela ne concerne que ceux qui y avaient accès. Trouvant leurs similitudes de la même source, Paris est ainsi devenue la figure d’une haute société plus semblable que jamais.

...