Théophile de Viau

 Théophile de Viau                         

“Après m’avoir tant fait mourir”

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          Oeuvres choisies  par Jean-Pierre Chauveau

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Présentation de l’auteur :

       Théophile de Viau est un poète né en 1590 qui grandit dans une famille huguenote non loin d’une région touchée par les guerres religieuses. Vers 1615, le jeune poète travaille pour le compte de Candale en tant que maître d'hôtel et est apprécié à la cour pour ses ballets et ses tragédies, il y fait aussi la connaissance de Monsieur le duc de Montmorency (Henri II), qui lui sera d’une grande aide en tant que mécène. Le poète connaît un grand succès grâce à sa tragédie Pyrame et Thisbé en 1621 et se convertit en chrétien l'année suivante. Il est accusé d’avoir écrit “Parnasse Satyrique”, une oeuvre qui a entraîné des réactions négatives venant de la société qui le jugeait et le méprisait pour son athéisme. Alors qu’il est en détention, Théophile de Viau parvient à publier “La Maison De Sylvie” ainsi que “La Lettre de Théophile de Viau à son frère”, deux poèmes qui furent également un immense succès et qui ont écarté toute rivalité. Grâce à l’aide précieuse de Monsieur Montmorency, il réussit à sortir de prison mais fut emporté par la maladie le 25 Septembre 1626.

Son oeuvre :

Titre du recueil :  Après m’avoir tant fait mourir

Date de publication des poèmes choisis : De 1621 à 1625

Contexte Historique : Edit de Nantes (met fin aux guerres de religion et définit les droits des protestants), Assassinat d’Henri IV (ouvre une nouvelle période de conflits)

Mouvement littéraire : Le Baroque et le Libertinage

Thèmes abordés : La Nature, l’Amour et l'Amitié

Procédés récurrents : Apostrophes,

Registres présents : Registre élégiaque et registre satirique

Le courant Baroque : 

Le terme “baroque” issue du mot portugais “barroco” est employé pour qualifier ce qui, à partir de 1560, s'écarte des normes de rédaction de la Renaissance.

 On reconnaît un poème baroque à :

• Sa domination du décor (description du paysage)
• Son irrégularité (non respect des règles d’écriture)
• L'évocation de la métamorphose et de l’illusion (instabilité)
• Sa structure (sonnet, ode, etc)

Si nous devions parler de quelques oeuvres baroque, nous pourrions citer:

• “L’hiver des Alpes” de Clément Marot (1643)
• “Médée” de Corneille (1635)
• “Un corps mangé de vers” Jean-Baptiste Chassignet (1571-1635)

Le courant Libertin :

Le libertinage, issue du mot latin “libertinus” désigne les oeuvres qui s’affranchissent de toutes notion religieuse privilégiant l’analyse rationnelle et athée. Ce courant qui est apparu au XVI ème siècle consiste également à exprimer ses désirs émotionnels provoquant ainsi le scandale dans la société. On peut aussi qualifier cela de littérature érotique.

Si nous devions parler de quelques oeuvres du courant libertin, nous pourrions citer:

• “Dom Juan” de Molière (1665)
• “Jacques le fataliste” de Diderot
• “Histoire de Juliette” Marquis de Sade
• “Les liaisons dangereuses” de Choderlos Laclos

Le recueil est ses enjeux :

        A travers sa préface, Jean-Pierre Chauveau développe la carrière de Théophile de Viau : on y apprend que c’est en voulant se détacher d’un conformisme social et moral qu’il rédige des poèmes libertins exprimant des désirs émotionnels, parfois déplacés.

         Durant sa carrière, Théophile de Viau rédige plusieurs poèmes  dans une philosophie contraire à celle de la société. En 1621, il écrit la pièce de théâtre “Pyrame et Thisbé”, une tragédie qui lui donne énormément de succès car sa manière d’exprimer l’amour à travers des contradictions et apporte un “frisson nouveau” ce qui est également le cas de “L'Élégie à Cloris” et “L’Ode à la Solitude” où il s’adresse à des femmes de manière sensuelle. Le poète ironise sur l'excentricité de la littérature à la cour et devient très tôt le rival de Malherbe, un poète éloquent et exigeant qui remet en cause l'héritage de la Pléiade et de l’humanisme renaissant : de Viau réussit  à le  surpasser grâce à son style plus moderne qui séduit les lecteurs. Il est d’ailleurs envoyé en exil par le roi Louis XIII à cause  des poèmes obscènes qu’il a composé (1620) et il dû se convertir au christianisme après avoir subi plusieurs attaques des jésuites. En 1622, les troubles que provoque la publication de son recueil “Parnasse Satyrique”  marquent une période difficile dans sa carrière : il est exclu de la société et subit plusieurs procès pour finalement être condamné à mourir sur le bûcher. Il éprouve un amour passionné de la vie et de la beauté, même dans les pires circonstances comme il l’indique dans la “Lettre de Théophile à son Frère” (1625) où il relate ses conditions de vie en prison tout en témoignant de l’affection qu’il porte à son frère. Grâce à l’intervention de M.Montmorency, De Viau parvient à échapper à son châtiment : il trouve donc refuge à Chantilly où il compose “La Maison de Sylvie” (de 1623-1625) et est reconnaissant pour les relations d'amitié qu’il a pu entretenir avec ses protecteurs. Cependant,  sa notoriété est préservée durant sa détention grâce aux rééditions de plusieurs de ses oeuvres faites à partir de 1621 ( par Pierre Billaine et Jacques Quesnel, par Georges Scudéry en 1632, par Jean Mairet en 1641 etc…) .

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