Synthèse sur la PMA

Le dossier synchronique qui nous est proposé s’intéresse aux progrès de la médecine et traite plus particulièrement des avancées de la génétique. Il nous invite à nous interroger sur l’attitude que l’on peut adopter face aux découvertes de la biologie en matière de fécondation. Nous aborderons la question sous trois angles : le point de vue des parents, celui de l’enfant à venir et enfin dans une approche sociétale.

C’est bien des parents qu’émane ce désir d’enfant, désir qui peut sembler légitime mais qui n’en demeure pas moins inquiétant.

Les deux auteurs, R. Clarke dans son essai intitulé Les Enfants de la science datant de 1984 et M. Blanc dans un article de la revue Autrement publié en 1987, s’accordent à dire que la procréation médicalement assistée (PMA) rend d’immenses services aux couples stériles. D’autant plus, d’après R. Clarke, que l’adoption fonctionne plutôt mal. Néanmoins, ce dernier fait part de son inquiétude face à ce désir qui apparaît soudain et se manifeste avec violence, tel un caprice d’enfant or l’enfant n’est pas un jouet. Désir dont la satisfaction serait sérieusement remise en cause, selon M. Blanc, si on prenait le risque d’implanter un embryon malade.

En ce qui concerne l’enfant, ces nouvelles pratiques auront des incidences sur sa psychologie ainsi que sur le statut de l’embryon.

R. Clarke s’interroge sur le devenir d’un enfant destiné à grandir sans père biologique, et dans l’ignorance de sa généalogie. Il redoute que l’embryon, rendu à un statut d’objet, devienne une marchandise comme une autre.

Ce qui pose explicitement la question du statut de l’embryon. Toujours le même auteur affirme que c’est la notion même d’être humain qui se trouve remise en cause alors que M. Blanc juge les recherches sur l’embryon indispensables et laisse même entendre que les biologistes en viendront à mettre au point l’ectogenèse.

Il est maintenant intéressant de se demander comment la société envisage cette révolution sachant que la position des chercheurs ne peut se superposer à celle du plus grand nombre.

Pour R. Clarke, c’est la définition même de la médecine qui est à reconsidérer puisqu’il s’agit de patients bien-portants ; contrairement à M. Blanc qui juge que l’audace des chercheurs est indispensable. Ce dernier estime que la société pâtira des freins mis au progrès et regrette que les politiques soient globalement assez réticents. Quant à R. Clarke, il souligne que ces techniques, bouleversantes pour l’humanité, demeurent mal acceptées par l’opinion générale.

Pour conclure, le génie génétique soulevait, il y a environ trente ans, bien des controverses ; qu’il s’agisse des parents, des enfants, des chercheurs ou du grand public, les voix qui se font entendre sont divergentes.

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