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Synthèse de Lecture: La dynamique du Capitalisme de Braudel

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Par   •  26 Mai 2014  •  2 011 Mots (9 Pages)  •  1 796 Vues

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Synthèse de Lecture

La dynamique du Capitalisme, 1976

Fernand Braudel, né le 24 août 1902 et décédé le 27 novembre 1985 est un historien français de renommée. Il est l'un des plus populaires représentants de « l'École des Annales » (courant historique fondé par Lucien Febvre et Marc Bloch qui tend à écrire une histoire complète, une histoire « totale », en ne se limitant plus aux seuls aspects politiques, militaires ou diplomatiques) qui étudie entre autres les civilisations et les mouvements de longue durée en opposition à l'histoire événementielle. Il est considéré comme l'un des plus grands historiens du XXe siècle.

Dans son ouvrage, la dynamique du capitalisme, F.Braudel tente d’analyser le capitalisme moderne dans sa très longue durée qui, dès les XIIIème-XIVème siècles, se voulait marchand, industriel et financier, voir même mondialisée. L’enjeu de « La dynamique du capitalisme » consiste donc à saisir le capitalisme moins comme un système économique qu’une réalité culturelle, dans laquelle de multiples acteurs interviennent et interagissent, contribuant à cette dynamique.

• Résumé des idées développées par F. Braudel

Dans son ouvrage, Fernand Braudel divise ses idées en plusieurs parties que nous pouvons ainsi énoncer : dans une première partie il évoque les deux formes d’économies de marché et la place centrale du marchand dans l’économie, dans un deuxième temps il fait une interpénétration des sphères économique, politique et sociale, puis dans une dernière partie il évoque la participation d’autres acteurs dans la dynamique du capitalisme.

• Les deux formes d’économies de marché et la place centrale du marchand :

Braudel souligne l’existence de deux formes d’économie de marché et met en avant le rôle central de la figure du marchand.

La première forme d’économie, « de type A », s’effectue dans les bourgs et entre villes importantes d’Europe, en particulier. A l’échelle méditerranéenne, les échanges de ce type sont « transparents », selon Braudel, en ce sens qu’il existe un lien de proximité entre l’acheteur-consommateur et le vendeur-producteur. Ces marchés sont paisibles grâce à des prix stables et peu fluctuants. Il s’agit d’un marché public traditionnel circonscrit au marché intérieur. Un « troisième homme » intervient sur ce marché à travers la figure du marchand et fausse le mécanisme du marché, et l’ordre établi en général, dans la mesure où il saisit l’intérêt de négocier avec le producteur pour obtenir des bas prix à l’achat d’une part, et pour stocker les marchandises, d’autre part. Ainsi, le rôle du marchand est essentiel car c’est lui qui instaure la rareté, en faisant monter les prix de revente des produits pour augmenter sa marge bénéficiaire.

Il fait le lien avec le second type d’économie, dit « de type B » dans lequel le commerce s’effectue sur de longues distances et à des échelles temporelles plus grandes également. Le marchand y occupe une place cruciale. Entre le XIIIème et le XVIème siècle, son activité est considérée comme illégale car elle consiste à transgresser les règles du marché ; c’est une forme de « contre-marché ». Il s’agit d’un échange inégal puisque le marchand est en fait le seul à connaître le marché aux deux bouts de la chaîne. En ne se conformant pas aux valeurs de la société et aux règles du marché traditionnel, le marchand peut donc être considéré comme déviant. Pour s’enrichir, le marchand développe, en effet, un dispositif technique précis consistant à acheter la production antérieurement via un engagement par écrit : il invente le principe de la négociation commerciale qui s’effectue dans des cadres propices, tels que les auberges (nos restaurants d’aujourd’hui !). Selon A. Smith, il doit inspirer confiance, « dégager de la sympathie ». L’objectif du marchand étant d’obtenir le monopole d’une activité pour dégager d’importants profits, grâce à l’appui des gouvernants qui ferment les yeux ; cela, malgré les réticences de l’Eglise. En effet, dans leur esprit, l’efficacité des marchands doit assurer l’apport de vivres aux populations, et donc le bien-être général, pour éviter toute émeute et toute instabilité pour les hommes au pouvoir. La dynamique du capitalisme est ainsi lancée.

Cependant, deux figures de marchand se distinguent en fonction des sphères géographiques dans lesquelles ils agissent, même si elles coexistent. Alors que l’un effectue un commerce de type local, à l’image du troc, d’échanges directs, l’autre, gros négociant capitaliste, s’enrichit pour générer d’importants profits et en investissant (en se lançant dans le commerce des épices par exemple), et en fonction des secteurs les plus rentables de manière générale, « le capitalisme [étant] d’essence conjoncturelle », mais surtout dès qu’on s’élève dans la hiérarchie des échanges. A travers les lettres de change, il s’agit d’un réel commerce monétaire. En outre, Braudel constate que la société marchande se spécialise au fur et à mesure, mais certainement pas celle des gros négociants, jamais limités à une seule activité. Alors que pour M. Weber, le capitalisme trouve ses origines dans le protestantisme à partir du XVIème siècle, pour Braudel, ce système culturel prend naissance en Méditerranée et n’a pas de racines religieuses avérées, mais des racines d’ordre politique notoires.

• Une interpénétration des sphères économique, politique et sociale :

Par ailleurs, ce dynamisme a pu être mis en œuvre grâce à l’alliance et à la neutralité certaine des hommes politiques et une interpénétration des sphères économique et politique, plus généralement. Jusqu’au XIXème siècle, pour échanger, il fallait détenir les monnaies d’or et d’argent, monnaies de confiance par excellence, car émises par les princes, afin de régler les transactions avec les producteurs. La monnaie de cuivre servant à payer les salariés certes, mais pas les producteurs. En outre, le marchand comprend très bien que celui qui détient le pouvoir, détient l’information (sur l’évolution des prix et profits) ; d’où l’importance du secret. Il s’agit, pour lui, de mettre fin à la concurrence pour obtenir le monopole sur les produits. Et, cet esprit participe au développement du commerce

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