Fiche De Lecture: libres Enfants De Summerhill de Neill

Biographie de l’auteur

A. S. Neill est né en Écosse en 1883, d’un père et d’une mère tous deux enseignants et très puritains. Il reprocha à ses parents une éducation trop stricte et tournée vers la religion

À l’âge de 25 ans, Neill obtient une licence d’anglais à l’université d’Édimbourg. Puis il devient directeur d’une petite école à Greta Grenn, une petite ville d’Ecosse. C’est là qu’il commence à développer ses idées éducatives et écrit son premier ouvrage critiquant la société : Journal d'un instituteur de campagne.

En 1917, il rencontre Homer Lane qui avait créé une école autogérée pour adolescents délinquants appelée « Little Commonwealth ». L’épuisement du désir, l’amour et l’approbation furent les notions clés de cet établissement qui inspirèrent largement la pédagogie de Neill.

Lane lui fit découvrir deux idées essentielles, l’importance de l’assemblée générale et la prééminence du bien-être émotionnel de l’enfant sur la réussite scolaire, qui furent à l’origine de la création de Summerhill. La première école de A. S. Neill fut fondée en 1921 à Helleraw (banlieue de Dresde, en Allemagne). Il s’en sépara car elle ne répondait pas à ses idéaux et que le gouvernement Allemand était peu tolérant envers sa pédagogie.

En 1923, il s’installa à Lyme Regis, au sud de l’Angleterre, dans une maison appelée Summerhill, jusqu’en 1927. Il publia pour la première fois libres enfants de Summerhill en Angleterre en 1927. Puis il se fixa à l’emplacement actuel de l’école, à Leiston, dans le comté de Suffolk.

Neill dirigea l’école jusqu’à sa mort en 1973, sa femme Ena lui succéda jusqu’à sa retraite en 1985 et sa fille Zoé prit le relais jusqu‘à ce jour.

Contexte historique

Summerhill s’inscrit dans une longue tradition de contestation du système éducatif traditionnel. Alexander Sutherland Neill est un héritier des pédagogues comme Rousseau qui pense que l’enfant né naturellement bon et que seule la société les pervertis. Dans les années 1870-1880, Maria Montessori, psychologue italienne, et Ovide Decroly, médecin belge, initient un courant d’innovations pédagogiques. En France, Élise et Célestin Freinet, instituteurs, mettent en place leurs méthodes au moment où naît Summerhill. Après Mai 1968, les idées de A. S. Neill connaissent un nouvel essor. Son livre, Libres Enfants de Summerhill, publié en France en 1970, connaît un énorme succès (plus de 400 000 exemplaires vendus en dix ans) et provoque de nombreuses expériences, dont les lycées autogérés.

Les conceptions fondamentales de l’école A. S. Neill, tout en critiquant le système d’enseignement classique, emprunte néanmoins aux traditions scolaires britanniques l’idée de pensionnat et l’initiation à la vie en collectivité. Il apporte surtout, au sein de son école, ses propres conceptions basées sur l’autogestion et le bien-être de l’enfant.

Introduction

Libres enfants de Summerhill, écrit par A.S. Neill, est un ouvrage qui a été publié pour la première fois à New york en 1960, il paru dans sa version française à Paris en 1970. Cette œuvre retrace la vie d’une école hors normes créée dans les années 1920 qui se place totalement à contre courant d’une société Anglaise religieuse et plutôt autoritaire. A.S. Neill, auteur et narrateur, y décrit l’organisation de son école et sa pédagogie libertaire basée sur le bien être général de l’enfant. Ce livre s’adresse aux parents et aux professionnels soucieux d’une éducation libre et basée d’abord et avant tout sur le jeu. Neill, psychologue de son état, tente d’expliquer comment rendre la société plus libre et heureuse en éduquant ses enfants de façon intelligente. Pour lui l’éducation passe par l’amour et la compréhension et non la haine et la contrainte, créatrice de névroses et d’enfants malheureux donc d’adultes “anti-vie”: “ l’avenir de Summerhill est de la plus haute importance pour l’humanité. Les nouvelles générations doivent avoir le droit de croire dans la liberté. Le don de la liberté, c’est le don de l’amour et seul l’amour peut sauver le monde.”( Libres enfants de Summerhill, page 131 éd. La Découverte 2004). Nous ferrons l’analyse de cette œuvre en présentant rapidement le fonctionnement de l’école de Summerhill, puis nous reviendront sur les principes fondamentaux de la pédagogie y étant appliquée en repérant leurs possibles impactes sur la société actuelle; ensuite nous établirons un parallèle avec d’autres pédagogues; enfin nous mettrons en évidence les avantages et les aspects plus controversés de la méthode de A.S. Neill.

Présentation de l’école de Summerhill

Summerhill est une école fondée en 1921 située en Angleterre non loin de la capitale. Elle accueille en internat une cinquantaine d’enfants de 5 à 16 ans. Ils sont répartis en trois groupes mixtes (la mixité étant très rare à cette époque) d'âges différents ( 5/7 ans, 8/10 ans et 11/15 ans) pour dormir, manger et faire leur toilette. Ces enfants viennent d’Angleterre mais aussi d’autres pays.

Les enfants sont libres d’aller et venir où bon leur semble et d’assister ou non au cours proposés par différents professeurs enseignants diverses matières. A l’intérieur même de l’école se trouve un atelier, une salle de théâtre et de musique, mais aussi une salle de poterie et surtout un grand parc arboré ou les enfants passent la plupart de leur temps. Cette école est autogérée par les enfants eux mêmes : chaque samedi soir se tient une assemblée générale. Celle-ci est tenue par les enfants et a pour particularité de régler les affaires internes de l’école. Chaque participant procède une voie (enfant comme adulte) lors des votes concernant par exemple des lois ou des sanctions a appliquer suite à un litige ou une infraction commise. Les enfants organisent leurs journées en fonction de leurs envies, ils assistent ou non aux cours, ils peuvent participer à la création d’une pièce de théâtre (souvent joués les dimanches soir et toujours écrites par les élèves eux mêmes), ils peuvent également assister à des lectures et à des projections de films, à des soirées dansante (en générale le mercredi soir) etc. Le mardi soir, Neill propose des “causeries sur la psychologie”, chacun est libre d’y assister, le plus souvent son public se compose de professeurs et des plus grands élèves. Chaque membre de l’école peut participer (sur la base du volontariat) à une “leçon particulière” donner de manière individuelle par A.S.

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