Scène d'adieu du couple passionné de la tragédie de Racine

C'est la scène d'adieux d'un couple passionnel.

[...] C’est ce qu’elle affirme à Antiochus : Titus m’aime 1500). Elle peut le faire car, contrairement à d’autres héroïnes raciniennes, elle n’a pas de rivale et ne connaît pas la torture de la jalousie. Le vers 1500 Je l’aime, je le fuis, Titus m’aime, il me quitte montre qu’elle reconnaît la toute puissance de la fatalité qui prend la forme du devoir impérial. II UN DENOUEMENT INHABITUEL A Pas de mort physique Les tragédies de Racine finissent souvent par la mort de ses personnages. [...]

[...] Le vocabulaire héroïque et galant est mêlé : effort généreux 1498), réglez 1490), exemple 1502), soupirs 1501), fers 1501), amour la plus tendre 1503). fers : métaphore galante des fers de l’amour 2 La confirmation de son autorité Bérénice tout au long de la pièce cherche constamment à voir Titus et à prendre le dessus sur lui. Bérénice réaffirma donc son autorité par la tirade très construite qui entraîne un surprenant renversement de situation. Titus a décidé de régner sans elle. Quand Bérénice lui lance un impératif : Régnez ! 1494) on croit que c’est elle-même qui le sacre. [...]

[...] Ainsi Phèdre se suicide après avoir dénoncé Hippolyte à son père et entraîné sa mort. La forme traditionnelle de la fatalité est le malheur et la mort. Si les trois personnages ont évoqué la possibilité de se suicider ils y renoncent clairement. La rupture des amants se fait ici sans violence ni mort physique. Ce n’est pas une nécessité qu’il y ait du sang et des morts dans la tragédie écrivait Racine dans la préface. Il reste que les choix qu’ils doivent faire les rendent malheureux, ce qui correspond bien à la tragédie. [...]

[...] - De quoi parle t il ? Dans la scène précédente Titus a confirmé à Bérénice qu’il régnerait sans elle, mais qu’il se suiciderait si elle-même se suicidait. Antiochus est alors arrivé et devant Titus a avoué qu’il aimait Bérénice. Bérénice fait preuve de grandeur d’âme et décide de vivre et de partir. Assurée de l’amour de Titus, elle part en lui demandant de régner. Elle demande à Antiochus de partir aussi. - Que signifie t il ? C’est la scène des adieux. [...]

[...] Cet effort 1492) moral de Bérénice est symbolisé par un effort physique : le malheur l’avait abattue au point qu’elle avait du s’asseoir et les didascalies indiquent qu’elle se releve. Bérénice ne fait pas cela pour la gloire, mais pour mettre fin au désarroi qui règne autour d’elle. C’est en ce sens qu’elle commence sa tirade par Arrêtez, arrêtez ! qu’elle adresse à Antiochus qui partait. Elle ne reconnaît pas les valeurs d’honneur et de gloire célébrées par Titus, et c’est une victime consentante et résignée, et non héroïque. Bérénice offre son sacrifice à Titus comme une preuve d’amour suprême. [...]

...