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Rédaction Poésie

Thèse : Rédaction Poésie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Juin 2013  •  Thèse  •  1 112 Mots (5 Pages)  •  620 Vues

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Est-il juste de penser, comme le dit Paul Eluard, que les poètes « parlent pour tous » ?

Le poète est un homme, mais c’est également un être qui se sent au dessus du commun des mortels par son inspiration divine. Parfois célébré, parfois rejeté, il n’en reste pas moins un artiste qui s’exprime, et ce depuis l’antiquité, et dont les œuvres sont pour beaucoup de monde, une aide, un plaisir. On peut alors se demander, comme Paul Eluard, si « les poètes parlent pour tous ».

Dans un premier temps, nous verrons qu’il s’agit bien d’un homme qui parle au nom de ceux parmi lesquels il vit, et auxquels il s’adresse, mais que sa poésie peut aussi se montrer un travail plus personnel.1

Tout d’abord, le poète s’exprime bien pour tous, puisqu’il s’inspire de ce qui l’entoure pour délivrer à ses contemporains un message qui les concerne tous.

En effet, le poète est un homme parmi d’autres, qui observe ce qui l’entoure, et qui se fait la voix de ses contemporains. Paul Eluard, dans la préface de L’honneur des poètes, ouvrage qu’il coécrit avec d’autres poètes de son époque, en 1943, affirme qu’ « Il est temps de redire, de proclamer que les poètes sont des hommes comme les autres, puisque les meilleurs d'entre eux ne cessent de soutenir que tous les hommes sont ou peuvent être à l'échelle du poète. » De la même manière, Hugo dans « Fonction du poète » rappelle que le poète doit être un homme parmi « le peuple », parmi « la foule », quelqu’un qui, même s’il a « les yeux ailleurs » a « les pieds ici ». Le poète parle pour le peuple en ceci qu’il se pose d’abord en témoin du monde dans lequel il vit. Observateur attentif au regard perspicace, il rend compte dans ses œuvres de ce dont il est témoin. Ainsi Eluard qui, dans le poème « Courage », dresse un état des lieux de Paris sous l’occupation et s’adresse en fin de poème, à l’ensemble des parisiens avec ce « tu » qui les englobe tous. Hugo fait la même chose lorsque, dans « Melancholia », poème que l’on trouve dans Les Contemplations, montre à ses contemporains les misères de son temps : ici, le mal que l’on fait aux enfants que l’on s’acharne à faire travailler au lieu de les envoyer à l’école.

S’il est un œil, il est aussi une voix, celle qui doit guider la foule. En ceci, le poète nous apparaît davantage comme un être exceptionnel. Hugo, dans « Fonction du poète » affirme même qu’il est un prophète qui doit guider le peuple. Par là, il signifie que le poète doit amener ses contemporains à des »jours meilleurs », à penser, à envisager autrement la société dans laquelle ils vivent, voire à réagir et à agir. « C'est vers l'action que les poètes à la vue immense, seront, un jour ou l'autre, entraînés », dit encore Eluard dans la préface de l’Honneur des poètes. Non seulement les poètes agissent, mais ils essaient d’entraîner dans leur sillage la foule. Ainsi le voit-on exhorter ses contemporains à réagir dans de nombreux poèmes : « Il faut faire se lever le fer », ordonne-t-il dans « Au nom du front parfait profond », ou « Tu vas te libérer de la fatigue et la boue/ Frères ayons du courage» dans « Courage ». Dans ces poèmes engagés on remarque fréquemment l’utilisation de la première personne du pluriel, « nous », qui fait du poète un homme au cœur des autres hommes.

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