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Ronsard, « Contre les bûcherons de la Forêt de Gastines », Élégies

Commentaire de texte : Ronsard, « Contre les bûcherons de la Forêt de Gastines », Élégies. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Février 2023  •  Commentaire de texte  •  3 664 Mots (15 Pages)  •  208 Vues

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Ronsard, « Contre les bûcherons de la Forêt de Gastines », Élégies.

Commentaire de texte

« Toute chose à la fin périra », déclare Ronsard, se montrant par là philosophe face à la douleur qu’il ressent devant la perte de « sa » forêt. Mais, malgré ce recours à la sagesse, il ne peut dissimuler sa peine, et se livre à un éloge vibrant de sa chère forêt. Poète de la Pléiade, Ronsard, mort en 1585, est une figure majeure de la littérature de la Renaissance.  Il a trouvé dans la nature une source inépuisable de souvenirs pittoresques. Doué d’une grande sensibilité, il exprime dans ses Odes et Élégies des impressions sincères éprouvées devant les bois, les sources, les grottes, les animaux… Dans cette élégie de cinquante vers, le mystère de la forêt, sa fraîcheur, son charme pittoresque, ne pourraient être chantés avec cet accent si Ronsard n’avait ressenti devant la nature les plus vives émotions. Cet éloge est mêlé d’une véhémente plaidoirie en faveur des bois, par laquelle il interpelle avec force, à travers les bûcherons, le genre humain tout entier. Il sera intéressant de montrer comment Ronsard, en chantant le charme de sa forêt, réussit à émouvoir le lecteur de la nécessité de la défendre. D’une part, Ronsard évoque avec émotion et mélancolie ces bois qui lui sont si chers ; ayant ainsi montré tout son attachement pour cette forêt, il prend sa défense dans une véhémente indignation.

Accroche

Énoncé du thème général de l’extrait.

Présentation de l’auteur.

Caractérisation formelle

Suivie d’une présentation un peu plus détaillée du fond.

Problématique.

Présentation du plan : on distingue clairement les deux mouvements, mais la présentation se fait le plus « en douceur » possible.

I- Un éloge vibrant de la forêt

Ronsard parvient à émouvoir le lecteur, en évoquant tout le charme de cette forêt. Très sensible à la nature qui l’entoure, le poète nous peint une nature vivante et sacrée, apportant ses bienfaits à toutes les strates du vivant, et source d’inspiration du poète.

a) Une nature fraîche et charmante, dans une forêt sacrée

La forêt est ici l’archétype de la nature charmante et fraîche. La couleur verte, qui est la couleur de la vie, de l’espérance, de la nature jaillissante et pleine de vigueur, domine : « verte crinière » (11) ; « douces verdures » (35). Cette forêt est le lieu de la douceur : « douces verdures » (35), du « silence » (21), de la lumière. Les contrastes lumineux ont en effet une grande place dans cette évocation : « l’ombre » (11) créée par le feuillage s’oppose à « la lumière » (12) du « soleil d’été » (12). Certains vers sont empreints de cette douceur et de cette fraîcheur que procure l’ombre des arbres : « Dont l’ombrage incertain lentement se remue » (19). Le rythme ternaire de ce vers procure un ralentissement et un certain balancement qui mime la cadence posée et légère du mouvement des branchages, sous le vent tiède de l’été. Les rimes ouvertes telles que « crinière/lumière » (11-12), houlette/Jeannette » (15-16), « détresses/déesses » (7-8) contribuent aussi à cette atmosphère de luminosité et de fraîcheur. Le poète met en scène un topos littéraire et pictural, le locus amoenus véhiculé par une série d’images bucoliques : le « Pasteur » avec ses attributs (le « flageolet à quatre trous percés », la « houlette »), amoureux de sa bergère, la « belle Jeanette » (vers 13 à 16). La référence aux Bucoliques de Virgile qui mettent en scène les amours de bergers et bergères dans une atmosphère naturelle et joyeuse est limpide. Les impressions de Ronsard devant cette nature sont sincères et vécues ; cependant, cela ne l’empêche pas d’idéaliser sa forêt. Usant de références mythologiques, il présente ces bois comme l’habitat des dieux. Elle grouille d’une vie divine et invisible : les

Rappel de la problématique + synthèse de l’argument présenté dans la partie + annonce des thèmes des sous-parties.

Énoncé du thème de la sous-partie.


« Satyres » et les « Pans » (22) y ont élu domicile. Les nymphes et les Muses, « Écho » (17), Calliope (27), la neuvaine trope » (28), « Euterpe » (30), y vivent dans la tranquillité et la paix : « Des nymphes qui vivaient dessous la dure écorce » (4). Les arbres eux-mêmes acquièrent un caractère divin : « arbres de Jupiter, germes Dodonéens » (38). La forêt toute entière est dans l’intimité des dieux, étant « le jouet de Zéphyre » (23). C’est donc une nature pleine de charme et de fraîcheur, et même divinisée, que nous présente ici le poète.

b) Une forêt hospitalière et bienfaisante

Si Ronsard pleure tant cette forêt, c’est parce qu’elle accueillait en son sein la vie, sous toutes ses formes, et qu’elle était une bienfaitrice pour l’humanité.  La forêt est présentée comme une « haute maison » (9), ce qui nous laisse avec une impression de largeur, de générosité : la forêt accueille tous ceux qui souhaitent s’y abriter, dans ses vastes espaces. Le règne animal y mène une vie paisible : les « oiseaux bocagers » (9), « le cerf solitaire » et les « chevreuils légers » (10). On remarque l’ajout systématique d’adjectifs qualificatifs qui donnent plus de vie, de légèreté, de réalisme à ces animaux. Ce ne sont pas des considérations abstraites, le poète a vu ces animaux dans les bois de Gastine. La forêt abrite également les hommes. Pour eux, elle est le lieu bienfaisant du repos, de la fraîcheur, du calme, de l’ombre. Ainsi, aux « passants altérés » (34), elle offre ses « douces verdures » (35). Les bois sont aussi le lieu privilégié des promenades des jeunes amoureux, qui y trouvent la tranquillité et la joie. Ronsard nous dresse ainsi le portrait pittoresque de cet « amoureux pasteur » (13), bien vivant, bien concret, qui chante son amour en « enflant son flageolet aux quatre trous percés » (14). L’allitération en « f » semble ici reproduire le son tout en rondeur de la petite flûte. Les précisions pittoresques « son mâtin à ses pieds, à son flanc la houlette » (15) donnent de la vie au tableau. La forêt est par là présentée comme le lieu possible de l’amour et du bonheur, un lieu idéal. La forêt est aussi l’habitat des dieux. Enfin, ces bois chers au poète devraient l’être

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