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Rimbaud, Les Illuminations

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Par   •  8 Avril 2013  •  2 400 Mots (10 Pages)  •  1 182 Vues

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Arthur RIMBAUD, Les Illuminations

Plan d'étude :

Textes :

"Ouvriers "

"Les Ponts"

"Viile"

"Aube"

"Ouvriers"

Un récit allusif :

Le temps : paradoxe de la "chaude matinée de février" qui suggère l'exotisme de l'hémisphère sud, ce qui se confirme par les nombreuses occurrences du Sud ; temps de la description et du récit : imparfait, passé simple : on a affaire à un récit entremêlé de description, peut-être l'imitation d'un début de roman.

Le lieu :

le Sud , connoté négativement : "sud inopportun", qui rappelle de fâcheux souvenirs d'enfance (4ème §), et qui se traduit par un paysage avare, pauvre et desséché 

Une banlieue ; attention, au XIXème siècle, la banlieue est un lieu intermédiaire entre ville et campagne : jardins maraîchers, petites maisons ; sert de lieu de promenade aux citadins. D'où, ici, les "jardins" et les "prés".

la ville : indiquée par les "fumées" et les "bruits de métiers" elle évoque Paris, ou plutôt Londres, où le poète a vécu une période difficile avec Verlaine. Voir la Saison en enfer .

Enfin l'exotisme , qui contredit l'identification autobiographique de la ville à Londres, et brouille les pistes : prénom Henrika, habit de coton, allusions au Sud.

Les personnages : le narrateur, et une femme nommée Henrika qu'il appelle "ma femme" : couple doublement marginalisé parce que pauvre et jeune ("jeune misère, orphelins fiancés"). Un couple misérable, qui ne ressent plus tout à fait les mêmes choses ( Henrika garde un peu d'émerveillement enfantin pour les petits poissons de la "flache", terme dialectal pour "flaque").

Ce texte évoque donc le début d'un roman , qui ne sera jamais achevé : esthétique du fragment. Les Illuminations proposent des visions, des fragments de réel ou de rêve, qui restent toujours en suspens. Un certain misérabilisme, une attention aux "petits faits vrais" (les poissons) : Rimbaud parodie ici le roman réaliste et naturaliste. Le récit est au passé,
donc évoque mélancoliquement une situation disparue. Sens du titre : "ouvriers" évoque un univers urbain misérable, les classes dangereuses (cf. Dickens, ou les déambulations de Dorian Gray dans le roman d'O. Wilde) : cet intérêt pour ces milieux sociaux est un aspect de la modernité. 

Spleen et idéal :

Le spleen :
Le spleen est une notion baudelairienne - et l'on sait que Rimbaud admirait profondément son aîné dont la 2ème édition des Fleurs du mal avait été réalisée à titre posthume en 1868. 
Ce mot d'origine anglaise (il signifie "rate") désigne un état qui peut aller de la mélancolie à la crise de dépression accompagnée de visions terrifiantes.
Ici l'on peut parler de spleen, au vu de la multiplication des connotations axiologiques négatives : "inopportun, absurdes, misère, bien plus triste qu'un deuil, temps couvert, vilaines odeurs, jardins ravagés, prés desséchés, fatiguer, misérables incidents, désespoirs d'été (noter à nouveau l'inversion des valeurs : le Sud, l'été sont synonymes ici de chaleur accablante), avare pays, orphelins... Le goût pour le négatif, et l'insistance sur les détails sordides (vilaines odeurs) peut
faire songer à la fois à une certaine ironie de la part de Rimbaud, et aussi à une parodie du naturalisme. Dans tous les cas, le sens du texte est à chercher notamment dans une intertextualité, plus que dans des référents biographiques.

L'idéal :
On le trouve dans des exclamations qui marquent l'aspiration à autre chose : "Ô l'autre monde", ou dans les allusions à un manque, une privation : force et science. Un autre monde se désigne donc en filigrane, par opposition à celui qui nous est
décrit : l'ombre s'oppose à la sécheresse, la richesse à l'aridité, la force à la fatigue...
Les derniers mots du texte sont au futur, comme souvent dans les Illuminations :voir "Après le Déluge", "A une Raison", "Villes II", "Nocturne vulgaire", "Solde" ou encore "Soir historique". Ici, l'ouverture vers le futur se fait par une réaction des
personnages, et en particulier du Narrateur, qui semble prendre une décision : "non, nous ne passerons pas l'été..."
Un sursaut et un espoir que contredisent bien des poèmes qui n'envisagent l'avenir que sous un jour de catastrophe : cf. "Soir historique", évoquant une Apocalypse.
Cette intrusion du futur évoque aussi un jeu sur les temps : le récit à l'imparfait évoque un récit rétrospectif : le narrateur se situe après l'action qu'il décrit. Mais le futur semble indiquer, au contraire, qu'il se trouve encore dans cette situation... Cela contribue à l'ambiguïté du texte.

"LES PONTS"

Il s'agit d'un texte court, d'un seul tenant, qui exprime la fulgurance d'une apparition et d'une disparition sans la moindre explication. La parataxe domine : regard, vision. Enfin, le texte est coupé de toute référence extérieure : articles indéfinis.

Il a pour titre "Les Ponts" : le pluriel indique la prolifération d'une réalité familière, puis étrange.

Une première partie du texte dessine un tableau, avec le vocabulaire de la peinture : "des ciels", couleurs (gris, rouge, grise et bleue, blanc : couleurs froides sur lesquelles tranche le rouge), formes géométriques : droits, bombés, angles, figures... On a l'impression d'un tableau géométrique, qui préfigure le cubisme. Fascination pour les architectures métalliques, nouvelles à l'époque. Phrases nominales, tantôt lapidaires (la première : le "cristal", lumineux, illumine le "gris"), ou complexes (la seconde) : cette alternance crée un rythme. Complexité du dessin, lumière ("circuits éclairés du canal"), jeux de reflets. Le regard semble chavirer : ce sont les rives qui "s'amoindrissent" ! Rives et ponts sont "chargés", de dômes ou de masures (maisons

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